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295. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

Ce n’est pas qu’en métaphysique, cette séparation soit absolument impossible, ou comme parle l’école, qu’elle implique contradiction : disons plus, on voit en effet des représentations innocentes ; qui sera assez rigoureux pour condamner dans les collèges celles d’une jeunesse réglée à qui ses maîtres proposent de tels exercices pour leur aider à former ou leur style ou leur action, et en tout cas leur donner surtout à la fin de leur année quelque honnête relâchement ?

296. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la discipline ecclesiastique, et des obligations imposees par les saints conciles dans la vie privee des pretres.  » pp. 341-360

Le pape Saint-Damase en parle ainsi : « Les saints pères jugent avec rigueur ceux qui violent volontairement les canons, et le saint esprit qui les a inspirés et dictés, condamne ces violateurs.

297. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Voilà ce qui fait rimer tant de maximes erronées, que la voix impérieuse de la vérité qui réside au fond de notre cœur, condamne et désavoue malgré l’impiété de notre plume, et que nous nous efforcerons en vain d’étouffer.

298. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Elle fut condamnée par un Prince jaloux qui ne l’aimoit pas. […] Il a commis tous ces sacrileges, non en secret, mais publiquement, avec le plus grand scandale ; non par voie de fait, & dans un transport de passion, mais avec reflexion, par les voies de la justice, les faisant accuser, juger, condamner à mort par des juges, & des faux témoins intimidés ou corrompus ; un autre par le trait le plus barbare, lui faisant faire l’opération Césarienne, dont elle mourut trois jours après. […] Il fut pris les armes à la main par des gens qui n’étoient pas amoureux de sa personne, condamné & exécuté pour crime de haute trahison. […] Pour se venger, il l’accusa de haute trahison, contrefit des lettres, le fit condamner à être décapité.

299. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

La religion gênoit, par la sévérité de ses maximes & le détail de ses pratiques, on l’abandonna, on désira, on embrassa hautement les religions commodes, ou plutôt cette irréligion qui, loin de condamner la volupté, la met au rang des devoirs ; & comme un abyme conduit toujours à un autre abyme, on alla jusqu’à douter si l’œil de la Providence veille sur les actions des hommes, & s’il y a une justice dont on ait à espérer des récompenses ou à craindre des châtimens. […] Dumont, colonel d’un régiment suisse au service de France, qui avoit vu les marionnettes à Paris, se moqua d’eux : mais comme il étoit naturellement railleur, on ne le crut pas, & on alloit condamner le sorcier au feu. […] Le mauvais effet de cet enthousiasme est d’autant plus dangereux que l’auteur, l’homme d’esprit & de mérite, est un ecclésiastique que la sainteté de son état doit lui faire plus séverement condamner les spectacles, qu’il paroit dans tout son livre exactement zéle pour la religion & pour les mœurs, & que même sa bonne morale sur le théatre perce quelquefois à travers les éloges dont il le comble, & devoit être le contre-poison du bien qu’il en dit. […] Dans l’Eloge du Chancelier de l’Hôpital, par l’abbé Remi, Avocat au Parlement, couronné à l’Académie Françoise & justement condamné par la Sorbonne, on trouve ces mots, p. 10 : Catherine de Médicis, investie par des hordes d’histrions & d’esclaves, qui nous apportoient de l’Italie tous les vices d’une nation dégénérée, toutes les fourberies d’une politique monstrueuse, tous les besoins du luxe, l’art meurtrïer de la finance, la fureur épîdémique du jeu, le goût de la débauche que la nature abhorre, & la lâche audace des empoisonnemens & des assassinats, jusqu’alors inconnus chez un peuple qu’honoroient la bravoure & la loyauté ; Catherine de Médicis, insensible sur les calamités publiques, ne songeant qu’à ses plaisirs, à sa vanité, à son ambition, multiplia les spectacles, ordonna des fêtes, prodigua l’or à ses bouffons, tourmenta ses ministres, se repentit & s’applaudit tour-à-tour d’avoir choisi l’Hôpital pour Chancelier.

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