Aussi quand les Conciles et les Pères de l'Eglise ont allégué cette infamie du Théâtre ancien, ils en ont toujours parlé suivant cette doctrine.
Qui est plus en état de juger s’il y a du mal, les Peres, les Conciles, les Saints, vos Pasteurs, ou vous ?
Il y a joint l’autorité des Canons des Conciles. Il cite les Canons 62 & 67 du Concile d’Elvire tenu l’an 305 ; le Canon 5 du premier Concile d’Arles, tenu l’an 314 : & ce Canon fut confirmé par le deuxieme Concile d’Arles, tenu l’an 452 : le sixieme Concile général tenu à Constantinople en 680, est aussi très-sévere contre les Théatres publics : le quatrieme Canon du Concile de Bourges, tenu l’an 1584, ne l’est pas moins. […] On y trouve une longue tradition des Conciles & des saints Peres contre la Comédie. […] Il rapporte ensuite les Canons des Conciles, les Statuts des Evêques, les Arrêts des Magistrats qui les ont condamnés en France. […] Toute cette Doctrine est ici solidement & formellement appuyée sur l’autorité des Peres, des Docteurs & des Conciles.
Il y parcourt tout ce que les Conciles, les Saints Peres, les Empereurs ont fait contre le théatre ; il y démontre l’ignorance dans cette matiere, de l’auteur de la lettre que Boursaut avoit élevée jusqu’aux nues ; où il cite l’antiquité dont il n’a aucune connoissance, & s’appuye sur des raisons frivoles dont lui-même annonce le faux. […] Mais à Rome, à Constantinople & dans les deux Empires, où tous les Peres & les Conciles le foudroyoient ; mais à Paris, dans toute la France & toute l’Europe, depuis plus d’un siécle que toute l’Eglise le condamne, le théâtre est bien autre chose.
La morale d’Alcuin n’étoit pas goutée au Concile d’Antioche, on y condamna Paul de Samosates, non-seulement à cause de ses hérésies sur la Trinité & sur l’Incarnation, mais encore à cause de son faste, quoique la qualité de Patriarche d’Antioche, & le rang qu’il tenoit à la Cour de Zénobie, parussent l’autoriser à vivre en courtisan. Le détail que fait le Concile de ses équipages, de son Palais, de sa table, de ses habits, & c. ne paroît pas du troisième siècle, on le diroit du dix-huitième.