Les désordres causés par ces sortes de Jeux, furent représentés au Parlement de Paris d’une manière très vive et très forte en 1541 par le Procureur du Roi.« Pendant lesdits jeux, dit-il, parlant du Mystere de la Passion, et des Actes des Apostres), le commun peuple dès huit à neuf heures du matin ès jours de Fêtes délaissait sa Messe Paroissiale, Sermon et Vêpres pour aller èsdits jeux garder sa place, et y être jusqu’à cinq heures du soir ; eutd cessé les Prédications, car n’eussent eu les Prédicateurs qui les eût écoutés. […] [NDE] : Saint-Evremond donne ici la traduction la plus commune de la notion de catharsis (Aristote, Poétique, VI, 2).
Que signifient tous ces beaux traits : « Que les romans et les comédies n’ont rien de commun avec le Jansénisme : qu’on se doit contenter de donner les rangs en l’autre monde, sans régler les récompenses de celui-ci : qu’on ne doit point envier à ceux qui s’amusent à ces bagatelles, de misérables honneurs auxquels on a renoncé », pour ne rien dire du reste ; car il faudrait tout copier ? […] Si nous étions piqués au jeu, et que nous nous sentissions enveloppés dans la disgrâce commune des poètes de théâtre et des faiseurs de romans, cela nous paraîtrait vrai comme une démonstration de Mathématique. […] Et comment est-ce que vous n’avez pas mieux aimé dissimuler la part que vous auriez pu prendre à l’injure commune, que de vous mettre au hasard de vous attirer une querelle particulière ?
« Rien de tout ce qui paraît au théâtre (continuez-vous) ne nous convient, parce que nous y voyons toujours d’autres êtres que nos semblables, et que le tragique les met au-dessus de l’humanité. » Mais le raisonnement est aisé à faire du moindre au grand : « Et si un Roi, pour 5 trop s’abandonner à la vengeance, tombe dans un malheur si grand, qu’il excite la pitié, à plus forte raison celui, qui n’est qu’un homme du commun, doit tenir la bride à de telles passions, de peur qu’elles ne l’abîment dans un pareil malheur. » Et c’est parce que les hommes rabattront assez de la vertu, qu’il faut leur en montrer de plus grands modèles. […] L’amour des plaisirs physiques est commun à tous les hommes ; l’amour de la gloire convient à des Rois, et c’est dans leurs âmes qu’il faut l’exciter : c’est ce que Racine a fait avec tant d’art ; et Racine a du moins, sur tous les écrivains politiques ou moraux, l’avantage d’attacher ses lecteurs. […] « Je n’y puis découvrir (dans Thyeste) cette probité commune, ni cette faute sans crime qui le plonge dans son malheur.
Le talent de Moliere n’est qu’un bouillonnement de passions plus long-temps soutenu, ses saillies d’humeur conservées, combinées, mises en œuvre, c’est-à-dire une machine plus agitée, des ressorts plus tendus, des esprits plus exaltés que le commun des hommes. […] Le grand Moliere a bien d’autres titres à la gloire que d’avoir été le créateur d’une chose si commune, & plus ancienne que lui. […] C’est un sort assez commun au théatre. […] Aussi ont-ils l’avantage fort commun d’exercer sur eux-mêmes dans les maladies épidémiques de Cythere une science à laquelle les Nymphes du pays donnent de l’exercice. […] Enfin la douce égalité Confond tous les états, rend la scene commune, Sans égard pour le nom, le rang ni la fortune ; Les éloges flatteurs y sont pour la beauté.
J’ai recours à la protection des dames qui me font l’honneur de m’entendre, je combats un penchant bien commun et bien vif, plus redoutable que le roi de Prusse. […] Point de tribunal au monde où la critique soit plus commune, plus sévère et ordinairement plus juste. […] Il ne nous servira de rien, il ne saura que mourir.Rien de plus commun sur la scène ; c’est le refrain de tous les amants. […] Qu’a de commun , dit le marquis d’Argens (Lettres Juives, tom. […] Un intérêt commun assure une entière liberté.