Peut-on ignorer jusqu’à quel point de délicatesse elle exige la pureté du cœur ? […] Qu’on livre son cœur à tous les plaisirs mondains, et à cent divertissements peu chrétiens, parce qu’on en doit bientôt faire pénitence ? […] Dieu ne veut point de notre cœur, s’il ne le possède toujours : et vous croyez qu’il agréera des jours que le monde partage avec lui ? […] La raillerie en matière de Religion n’ébranle jamais un cœur droit et sincère, elle ne fait peur qu’à ceux que la vertu a déjà effrayés. […] On arrive tard à cet aveuglement total si étroitement lié avec la réprobation ; mais comme l’esprit est d’ordinaire séduit par le cœur, on se fait une étude de ne pas voir ce qu’on ne veut pas faire.
Les différentes beautés des pièces consistent aujourd’hui aux diverses manières de traiter l’amour ; soit qu’on le fasse servir à quelque autre passion, ou bien qu’on le représente comme la passion qui domine dans le cœur. […] Car il faut avouer que la corruption de l’homme est telle depuis le péché, que les choses qui l’instruisent ne trouvent rien en lui qui favorise leur entrée dans son cœur. […] Et quand même ces effets, que je n’ose faire entrevoir, ne s’en suivraient pas, n’est-ce pas un terrible mal que cette idolâtrie que commet le cœur humain dans une violente passion ? […] Ce sont les passions qui se fortifient par les Représentations des Théâtres, et que les parents doivent s’efforcer de bannir du cœur de leurs enfants. […] Qui est celui de vous tous qui m’écoutez maintenant, ajoute ce Père, qui me pourrait dire par cœur aucun Psaume, ou quelque autre partie de l’Ecriture, si je lui demandais ?
On y voit Catinong par l’attrait des plaisirs, D’un trop volage époux réveiller les désirs, Pour regagner son cœur, n’employant que ses charmes, A Saint Far enchanté faire rendre les armes. Aimable Catinon, dont l’art si séduisant De plaire et de charmer est le moindre talent, Du Public connaisseur tu ravis le suffrage, Moi je prétends te rendre un plus sensible hommage, Il est digne de toi, puisqu’il t’est présenté ; Ton cœur en est l’objet, le mien me l’a dicté. […] J’y verrai Dumesnili , ou plutôt Melpomènej, Attirant tout Paris sur la tragique Scène, D’une Amante offensée imitant les fureurs, De sa haine étonner, ou remplir tous les cœurs ; Quelquefois immolant d’innocentes victimes, De Médée à nos yeux retracer tous les crimes. […] Soit que fils vertueux d’une coupable mère, Servant d’un Dieu vengeur l’implacable colère, Tu sortes tout sanglant du tombeau de Ninusn ; Soit que fils criminel du stoïque Brutuso, Tu pleures dans les bras d’un Romain trop sévère : Mais quand voyant briller entre les mains d’un père, Sur le sein d’Hypermnestrep un poignard suspendu, Tu peins le désespoir d’un amant éperdu, Tous les cœurs partageant ta douleur et ta rage, Volent pour désarmer le tyran qui t’outrage. […] Elle cherche Renaud : la rage est dans son cœur ; Ce Renaud, qui bientôt doit être son vainqueur, Est l’objet détesté que poursuit sa vengeance : La cruelle avec joie essayant sa puissance, D’un coup de sa baguette éléve, anéantit ; L’Enfer, les Élémens, et le Jour et la Nuit A ses ordres soumis respirent sa tendresse, Ou servent en courroux sa fureur vengeresse.
J’ai toujours cru que la route la plus sûre et la plus courte pour gagner les cœurs, et percer jusqu’à l’esprit, était la charité. […] » Ainsi et d’une maniéré plus insinuante encore semerait-on dans tous les cœurs le germe de la rébellion et de la discorde. […] Ils démontrent que c’est la dépravation du cœur et l’opposition aux règles austères de la Religion qui y attirent le plus grand nombre. […] C’est donc un cœur tourné vers le mal, un cœur déjà gâté, ou qui cherche à l’être, qui y conduit le plus communément. […] Rousseau, qui ne frémissent point à la vue du fer meurtrier qu’ils projettent d’enfoncer dans le cœur de leurs amis, même les plus intimes ?
Les cœurs les plus endurcis & les plus criminels ne lui résistent point. […] Le fils d’une tige illustre, au lieu du cœur de ses aïeux, n’a trouvé au dedans de lui qu’un cœur qui ne pouvoit pas même s’élever aux vertus de l’homme né dans la foule. […] Toutes vos vertus sont publiées sur nos Théâtres, aucune n’est dans nos cœurs. […] Non, vous n’auriez plus besoin d’aller chercher au fond des cœurs le tableau des mœurs. […] Cet héroïsme qui réveille si bien leur génie, enflammeroit également leur cœur.