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31. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

On entend par ce terme un certain nombre de vers qui se chantent, & dont la mélodie est èxtrêmement travaillée. […] Le moyen que je conseille approche bien plus de la Nature, que le Vaudeville : des gens joyeux peuvent chanter tous ensemble quelques mots, & non un grand nombre de couplets. […] Il est absurde de faire chanter tout-à-coup des gens qui ne se sont servis que de la parole pendant tout le cours de l’action. Encore si on leur prêtait toujours un juste sujet de joye, ou qu’on amenât une fête avec adresse ; il serait alors plus naturel de les voir chanter : mais la plus-part des Poètes sont-ils bien attentifs à se servir de ce moyen ? […] Pendant le tems qu’ils s’occupent à chanter, combien n’auraient-ils pas agis, sur-tout dans un Poème où il faut beaucoup plus d’action que de paroles ?

32. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108

Rapportons les propres mots de l’Oracle des Sçavans : « La Comédie doit son origine à ces chansons obscènes, autorisées par la coutume & par les loix, qui se chantent encore de notre tems par les Villes. » On voit donc que notre Opéra subsistait, au moins en partie, long-tems avant que les autres Théâtres fussent en usage. […] En parlant des Chœurs mal liés avec les Pièces, il s’éxprime de la sorte : « c’est pourquoi ils ne chantent plus que des Chansons insérées15 ».

33. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

D’autrefois ils les composaient de contes fabuleux, ou de Dialogues entre des Amants ; ce qu’ils nommaient Tensons, syruentes Fabliaux, ou disputes d’amours : ils récitaient eux-mêmes les vers de leur composition, ou les faisaient chanter par les Chanteours ou Chantres. […] une autre Ordonnance du Prévôt de Paris, du quatorzième Septembre 1395. il leur fut défendu, « de ne rien dire, représenter, ou chanter dans les Places publiques ou ailleurs, qui put causer quelque scandale, à peine d’amende arbitraire, et de deux mois de prison au pain et à l’eau.

34. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Plusieurs Acteurs & Actrices chantent, déclament, font des vers dans ces tristes momens, comme la Favard. […] L’un rit ou chante, l’autre danse. […] Sans doute la troupe a fait la procession à Vaugirard & chanté Vêpres sur le théatre. […] La Mythologie est pleine de ces insensées métamorphoses, que l’on lit avec plaisir, pour lesquelles on a une sorte de respect, qu’on représente sur le théatre, qu’on chante dans nos poësies. […] C’est dommage que les Mexiquains n’aient pas eu un Ovide qui ait chanté ces merveilles.

35. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Pendant le sacrifice, le peuple et les prêtres chantaient en chœur des hymnes qui furent nommées tragédies ou chants de bouc. […] Il s’y joignit d’autres, barbouillés de lie, qui chantaient les louanges du dieu des buveurs. […] Ils avaient à leur suite quelques ménestrels ou jongleurs, qui chantaient sur leurs harpes ou sur leurs vielles les vers des troubadours ou trouvères.

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