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67. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

cessez d’accuser un Dieu juste et bon, lui répond l’orateur chrétien. […] Cessez donc, vous dira-t-il, cessez vos longs gémissements, épouse infortunée, que la faulx du trépas a privée du plus tendre objet de vos affections. […] Mais aussi ils ont dû cesser d’y jouir de quelque considération réelle, du moment où ils ne furent plus que l’organe odieux de la calomnie, et qu’ils se respectèrent eux-mêmes assez peu pour offenser les mœurs publiques. […] NDA « Vers de nouveaux objets est sans cesse entraîné. […] Dans l’absence de toute instruction publique, on n’a jamais cessé d’y enseigner, par l’organe des plus habiles professeurs, les maximes du droit romain et français, les règles de la logique et celles de l’éloquence.

68. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Il n’y auroit presque point à craindre qu’on les oubliât promptement : les détails de la vie y rameneroient sans cesse ; & l’expérience journaliere, plus éloquente que les Maîtres, acheveroit la conviction. […] Un Philosophe abordé dans une Isle où les Dames prodiguoient leurs caresses & leurs soins à de petits chiens & à des singes, demanda depuis quand ces Insulaires avoient cessé d’engendrer. A considérer la légereté & la futilité des Ecrits qui occupent quelquefois l’attention publique, ne pourroit-on pas demander, avec autant de raison, depuis quand les hommes, parmi nous, ont cessé d’écrire ?

69. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

tenez une conduite opposée à la sienne, cessez de déclamer contre la corruption du genre humain, trouvez-la supportable, familiarisez-vous avec elle, ne suivez pas tous les mouvements de votre bile ; que votre vertu ne soit pas si farouche, sortez de votre retraite, ne fuyez pas les méchants, soyez indulgent pour leurs vices, montrez-vous persuadé qu’ils sont inhérents à leur nature, et qu’il n’y a pas de remède ; et continuez cependant de leur donner l’exemple de la tolérance, de la bonté, de la charité et des autres qualités que vous leur souhaitez, quoique vous éprouviez bien cruellement qu’ils s’en moquent comme de vous ; alors vous ne pourrez plus être pris pour un misantrope. […] Il résulte donc confirmativement que ce fut sans aucune nécessité qu’un grand homme employa toute la force de son génie et toutes les illusions du théâtre pour présenter un de ces faux frères aux honnêtes gens, de manière à les faire frémir d’indignation et rougir d’être hommes, de manière à leur ôter toute liberté d’esprit et de jugement, à leur rendre odieux et insupportables, non seulement le personnage, mais même son masque ou le costume dont il s’est servi, l’attitude, les manières qu’il a prises, les gestes qu’il a faits, toutes ses expressions qui le retraçent à leurs yeux sans cesse et malgré eux, où qu’ils se trouvent, lors même que ces traits leur attestent réellement la présence de la vertu qui, hélas, n’en ayant pas d’autres sensibles, je le répète, se trouve ainsi condamnée à être continuellement prise pour l’imposture et traitée comme telle ! […] La sage précaution que prend la politique de dégrader et dépouiller de toutes les marques de ses dignités, pour ne pas les avilir aux yeux du peuple, l’homme en place convaincu de forfaits, avant de l’envoyer à l’échafaud, est la censure la plus frappante de cet usage inconséquent de traduire sur les tréteaux du ridicule et de l’infamie, sur cette autre espèce d’échafaud d’autres criminels tout parés des couleurs, ou sous les formes respectables de la vertu que, je ne puis cesser de le répéter, les satires et les critiques intempestives et déplacées ont fait ainsi tomber dans le mépris et conspuer.

70. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

Si jusque dans le sanctuaire, en la présence de Dieu, pendant le chant des Pseaumes & la divine parole, la concupiscence, comme un voleur subtil, se glisse en secret dans nos ames, comment pourront la surmonter, s’exempter d’adultère & participer aux saints mystères, ceux qui fréquentent le théatre, où ils ne voient & n’entendent rien de bon, mais dont les yeux & les oreilles sont sans cesse assiégés par l’iniquité ? […] tout cela vous accuse & vous jette dans le désespoir, Je vous conjure donc, & je ne cesserai de vous conjurer de fuir les spectacles, pour vous préserver ou pour vous guérir d’un si grand mal. […] Ce n’est pourtant pas ce que je vous ordonne : laissez subsister tous ces beaux édifices, mais faites cesser toutes ces représentations.

71. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIX. Les Spectacles condamnés par les saintes Ecritures. » pp. 164-167

Quels sentiments auraient eus des fidèles, les païens eux-mêmes, s’ils avaient vu qu’avec cette loi si pure, si sainte et si parfaite, qui condamne jusqu’à la pensée du mal, qui oblige de tendre sans cesse à la perfection, ces fidèles eussent eu besoin d’un commandement particulier pour n’aller pas aux spectacles ?

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