/ 333
10. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Si les quatre-vingt-dix autres n’en connoissent, ni les beautés, ni les défauts, comment les sentiroient-ils, comment en seroient-ils affectés ? […] Dailleurs ceux qui sont affectés des beautés de style, dans une pièce de Prose ; ne le sont pas toujours de celles de la Poësie. […] Nous convenons qu’il a de grandes beautés ; mais les situations, les sentimens, les passions, & cette extremité où est Chiméne, de venger la mort de son pére, sur son amant, ne sont-ils pas aussi admirables que le style ? […] La Poësie de style n’est donc pas la source des beautés qu’elle exprime, à moins qu’on ne la confonde avec l’imagination ; ce qui seroit une autre erreur. […] Les tableaux du Titien par exemple, ajoûte-t-il, seroient bien plus précieux, s’il eût joint plus souvent les talens de son École, aux talens de l’École Romaine. » C’est-à-dire, le fond des choses à la beauté du coloris.

11. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Il n’en sera pas moins constant, qu’elle aura sa source primitivé dans la beauté des objets qui nous seront présentés. […] On parut dégoûté des beautés déja étalées sur la scène. […] Ici ils sacrifient de vrayes beautés. […] On est plus sûr d’y parvenir par des caresses que par des beautés. […] Les factions sont fréquentes, parce que le nombre des créatures supplée à celui des beautés.

12. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

« Ne regardez point aucune fille, dit-il, de peur que sa beauté ne soit une occasion de ruine pour votre âme. Ne jetez point vos yeux sur une femme parée, et ajustée, et ne les arrêtez point sur sa beauté ; parce que les attraits des femmes en ont perdu plusieurs, et la concupiscence s’allume comme un feu par les regards qu’on jette sur elles. » Ecclesiast. 9 . […] Celui de Sichem est encore épouvantable, qui ayant vu la beauté de Dina en devint passionné, et attira par ce crime des maux inconcevables sur sa ville et sur son peuple f. […] « Averte oculos meos, ne videant vanitatem. » c’est-à-dire la beauté, et les vains attraits des créatures. […] On écrit aussi qu’Alexandre le Grand refusa de voir les filles de Darius, de peur qu’ayant vaincu les Rois, et les Conquérants du monde, il ne fût lui-même vaincu par la beauté des femmes.

13. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

L es beautés d’un Poëme brillent d’un feu qui passe de l’Ouvrage à l’Auteur, comme il est passé de l’Auteur à l’Ouvrage. […] Mais dans cette supposition même, le comédien n’est qu’un organe artificiel, qui n’amuse que par des traits d’emprunt, que par des beautés qui ne sont pas en lui. […] Cette définition elle-même nous prouve, que l’art de déclamer n’est qu’une beauté accidentelle, dont les piéces ont d’autant moins besoin, qu’elles sont plus parfaites. […] Quand Corneille a mis son qu’il mourut , l’auroit-il écrit au hazard, sans sentir les beautés de cette expression ? […] Le piéces des anciens sont, à notre égard, comme des ouvrages modernes, qui ne se jouent point ; qu’on suppose à ceux-ci les beautés de celles-là, on en fera le même cas.

14. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

a-t-elle ta fraîcheur, ta beauté ? […] Si j’ai différé jusqu’à présent de te parler des Pupilles de monsieur Des Tianges, & de mademoiselle De Liane, c’est que tu m’occupais toute entière : cependant, tous trois doivent m’intéresser ; la dernière, pour la beauté de son âme ; les deux autres, parce que monsieur Des Tianges les chérit comme ses propres enfans. […] Elle est brune, faite au tour ; & joint à la régularité de la beauté, toutes les grâces des jolies femmes ; voila pour l’extérieur : quant à ses qualités, elles surpassent ses attraits ; Honorine est spirituelle, modeste, franche, & paraît avoir un cœur formé pour l’amitié.

/ 333