Au détail de ces usages on croit voir le portrait des Negres, ou des Hottentots, & il faut avouer qu’en bien des choses nous ne leur étions pas superieurs. […] La vertu n’exclud pas l’amour des femmes : j’avoue mon erreur.
Quelque goût qu’une fille ait pour le mariage, aucune n’avoue qu’elle cherche un mari. […] pourquoi inspirer & faire soupçonner qu’on ressent des désirs qu’on ne veut pas avouer ?
Combien d’hommes, il faut l’avouer vivroient encore, si ceux qui les ont tués, plus avides de leur argent que de leur sang, avoient sçu pouvoir les voler impunément, sans craindre leur dénonciation ! […] Ici pourtant, je l’avoue, je me trouve en suspens ; je vois bien le bras levé, mais je ne vois pas si le dernier coup qu’il va porter ira jusqu’à la racine, ou s’il ne fera qu’élaguer le tronc. […] Nous l’avouons pourtant, Seigneur, vous voulez que ce cœur se retrouve toujours au milieu de ce chaos immense : la lumiere de votre visage (p. 4.)
Mais moi qui tiens avec Aristote & Horace que la poësie n’a pour but que le divertissement (sans s’embarrasser des bonnes mœurs), j’avoue qu’il est ici bien moins à estimer que dans la premiere comédie, puisqu’avec toutes ses mauvaises habitudes il a perdu toutes ses-graces, & quitté la meilleure partie de sis agrémens, lorsqu’il a voulu se corriger de ses défauts (les mensonges sont des agrémens & des graces).
C’est ainsi, mes Freres, que parloit cet homme zelé aux Chrétiens de son siecle, & vous voyez que son langage ne convient que trop à ceux de nos jours, qui pour peu qu’ils ayent de bon sens, doivent avouer avec le Sage, que la musique est importune dans le deuil, & que la joye est extravagante dans le temps de l’affliction. […] & saint Cyprien n’ont pas fait difficulté d’avouer, que l’Ecriture ne condamne les spectacles par aucun passage formel.