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102. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Quand les saints Peres vouloient détourner les premiers Chrétiens de ces spectacles, la plus forte raison qu’ils leur en apportoient, étoit, que cela étoit contraire à leur profession, & qu’ils devoient se souvenir qu’ils étoient Chrétiens ; ils ne s’amusoient pas à leur prouver si c’étoit un peché mortel, ni à leur expliquer ce qu’ils pouvoient faire en sûreté de conscience, ou ce qu’ils ne pouvoient pas ; c’étoit assez de leur faire entendre, que le nom & la qualité de Chrétiens, qui les obligeoit à mener une vie retirée, & éloignée de ces divertissemens mondains, y étoient interessez ; ils s’en tenoient là, sans disputer avec leurs Directeurs sur la qualité du peché ; au lieu qu’aujourd’huy, s’il n’y va du salut, & si le peché qu’ils commettent n’est d’une nature à leur attirer la damnation éternelle, rien ne peut être un motif suffisant pour reprimer cette ardente passion. […] Car premierement, quelque apparence d’honnêteté qu’on leur donne, & quelque retranchement qu’on y ait fait de ce qu’il y avoit autrefois de plus scandaleux ; l’on n’en a point retranché la pompe, l’appareil, & l’éclat qui fait l’esprit & la vanité du monde, puisque c’est par-là qu’ils plaisent, & qu’ils attirent, & pour cela qu’on les recherche avec ardeur. […] & ce n’est pas le moyen de les attirer, que de rechercher ces occasions, & de s’y exposer volontairement, & sans necessité ?

103. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Elles en inspirent le goût à leur famille & à leurs amis, elles y attirent leurs amans, pour qui c’est le plus favorable & le plus ordinaire rendez-vous ; elles forment des troupes d’Acteurs & d’Actrices dans les maisons particulieres. […] Ayant reçu, dit-il, la supplication des filles de joie de la grande Abbaye de Toulouse, qui se plaignent que les Magistrats les gênoient en les obligeant de porter des cordons & chapperons, ce qui les empêchoit de se vêtir à leur plaisir, & leur attire plusieurs injures, il leur octroie, & à celles qui leur succéderont en ladite Abbaye, la permission de porter telles robes & chaperons qu’il leur plaira. […] Tous les applaudissemens que lui attire son talent, ne valent pas les éloges que mérite son aumône.

104. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

En vain parlera-t-on contre un goût dominant, la raison qui devroit en éloigner est celle qui y attire ; la femme a commencé à perdre l’homme, elle continue à perdre sa postérité. […] Le premier fruit que Rome recueillit du théatre s’y recueille encore tous les jours ; Romulus en fit usage pour enlever les Sabines qu’il y avoit attirées, chacun y choisit la sienne, & s’en saisit aisément : Primus sollicitos fecisti, Romule, ludos, &c. […] Le burin transmit ses graces a la postérité ; elle attira tout Paris au théatre Italien par son jeu vif & spirituel.

105. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

L’assemblée fut brillante, il y avoit trente-quatre Dames fort parées ; mais l’Abbé Madame l’emporta sur toutes, elle attira tous les regards. […] Ce sujet lui donna la plus grande réputation, & lui attira nombre d’amans. […] Il se retira au plus vîte avec une honte qu’on ne peut exprimer ; il forma d’abord la résolution de quitter ce qui lui avoit attiré une si fâcheuse & si juste réprimande.

106. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Quand les saints Peres vouloient détourner les prémiers Chrétiens de ces spectacles, la plus forte raison qu’ils leur en apportoient, étoit, que cela étoit contraire à leur profession, & qu’ils devoient se souvenir qu’ils étoient Chrétiens ; ils ne s’amusoient pas à leur prouver si c’étoit un peché mortel, ni à leur expliquer ce qu’ils pouvoient faire en sûrêté de conscience, ou ce qu’ils ne pouvoient pas ; c’étoit assez de leur faire entendre, que le nom & la qualité de Chrétiens, qui les obligeoit à mener une vie retirée, & éloignée de ces divertissemens mondains, y étoient interessez ; ils s’en tenoient là, sans disputer avec leurs Directeurs sur la qualité du peché, au lieu qu’aujourd’huy s’il n’y va du salut, & si le peché qu’ils commettent n’est d’une nature à leur attirer la damnation éternelle, rien ne peut être un motif suffisant pour reprimer cette ardente passion. […] Car premierement, quelque apparence d’honnéteté qu’on leur donne, & quelque retranchement qu’on y ait fait de ce qu’il y avoit autrefois de plus scandaleux, l’on n’en a point retranché la pompe, l’appareil, & l’éclat qui fait l’esprit & la vanité du monde, puisque c’est par-là qu’ils plaisent, & qu’ils attirent, & pour cela qu’on les recherche avec ardeur. […] & ce n’est pas le moyen de les attirer, que de rechercher ces occasions, & de s’y exposer volontairement, & sans necessité ?

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