/ 276
67. (1704) Des Bals et Comedies « Des Bals et Comedies. » pp. 31-33

Nous enjoignons à tous Confesseurs de refuser l'absolution à ceux qui après en avoir été avertis, et repris, ne voudront pas cesser de fréquenter la Comédie et l'Opéra, et Nous défendons à tous Prêtres, Bénéficiers, et ecclesiastiques de ce Diocèse, ou y résidents, d'assister aux bals, Opéra, ou Comédies à peine d'excommunication encourue ipso facto.

68. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Mais enfin obligé de prendre parti, « Les Pères, dit-il, assurent qu’on ne peut pas assister à la Comédie. […] à la Cour les Evêques, les Cardinaux, et les Nonces du Pape ne font point difficulté d’y assister. […] Premièrement, « il s’en est informé à des personnes lesquelles avec l’horreur qu’elles ont du péché, ne laissent pas d’assister aux Spectacles. […] Il dit, qu’on ne force personne d’y assister ; et qu’après une journée de travail ce n’est pas trop qu’une heure ou deux de plaisir ou de relâche Page 52. […] Eux et mille autres assistent au Théâtre sans ressentir la « moindre émotion ».

69. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE  » pp. 394-406

Votre Grandeur, qui est un abîme d’Erudition, sait mieux que personne que depuis que les Royaumes ont commencé d’être florissants, et que l’on a bâti de grandes Villes, il y a fallu des Spectacles pour en amuser les habitants, et que si les Pères de la primitive Eglise blâmaient les Chrétiens d’y assister, c’était parce que les Spectacles des Anciens faisaient une partie essentielle de la Religion Païenne. Les Empereurs dont la mémoire est le plus en vénération (c’est des Empereurs Chrétiens dont je parle) ne défendirent pas les Spectacles à leurs Sujets, mais ils en bannirent l’Idolâtrie ; et s’il vous plaisait, Monseigneur, de rappeler un peu votre souvenir, vous trouveriez que des Papes n’ont pas cru les plaisirs du Théâtre indignes de l’attention des Chrétiens, puisqu’ils ne faisaient point de difficulté d’y assister eux-mêmes.

70. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

L’on peut dire aussi que celuy qui assiste à la comedie, commet une espece d’idolatrie, parce qu’il se rend coupable par sa presence de toutes les profanations qu’on y fait du Christianisme & de la Religion. […] D’où j’infere que la comedie étant si infame dans son autheur & dans son origine, un Chrétien ne fait pas un moindre crime d’y assister, que celuy qu’il commetroit en assistant aux fêtes des Bacanalles, & des Orgies des anciens, où allant au Sabat avec les Sorciers, puisque le demon étant l’autheur & l’instituteur des uns & des autres, il y reçoit un pareil honneur de tous les assistans. Or demandez au plus indulgent de tous les Casuistes, mon Pere est-ce un grand peché d’aller au Sabat, d’assister à toutes les abominations qui s’y commettent, & d’applaudir à tous les honneurs qu’on y rend au demon. […] Peut-on aller à la comedie avec de plus saintes dispositions qu’Alipius alla à l’amphitheatre ; cependant muny de tous ces bons propos, armé de tout son courage, & assisté de toute sa vertu, l’amphitheatre ayant retenty en un moment par un grand éclat de voix qui se fit par la chute d’un des Gladiateurs, que fit nôtre brave Athlete, nôtre intrepide Alipius : helas ! […] , le lieu de la pudeur prostituée ; que tous les Chrétiens rougissent, erubescant, de donner vingt & trente sols pour assister à une comedie, & de refuser cinq sols aux pauvres pour racheter leurs pechez.

71. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XV. Application de la doctrine précédente aux danses et aux bals qui se font aujourd’hui. » pp. 94-96

Il est vrai que les mouvements les plus extravagants, et les plus visiblement opposés à la vertu Chrétienne, se trouvent dans cette sorte de danses, qu’on appelle ordinairement des ballets, et qui se font par les rues et dans les places ; mais cela n’empêche pas que l’immodestie, et le désordre que l’on remarque dans les bals et dans les danses ordinaires touchant la seule composition du corps, ne soit un fondement raisonnable de juger que l’on ne peut y assister, et y prendre part sans péché mortel.

/ 276