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113. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Brumoy avoit donné un Ouvrage célèbre sur le Théatre des Grecs, plein d’esprit & d’érudition, qui suppose une étude profonde & un goût extrême pour l’art dramatique. […] Tel fut le crime du chef inimitable des Auteurs & des Acteurs comiques, Moliere, aussi grand par l’art que par la nature, mais aussi vicieux par tous les deux, nuit autant qu’il excelle ; car le meilleur maître, s’il enseigne le mal, est le pire de tous les maîtres. […] C’est le double crime du ces productions empoisonnées : trois vices qu’elles font naître, comme les trois têtes de Cerbère, la témérité, la paresse, la débauche, avec l’art de séduire les autres. […] ne vaut il pas mieux ignorer que connoître cet art dangereux & perfide ? […] Un mot, une lecture, un coup d’œil, mettent en danger la vertu la plus affermie, & l’assemblage de tout ce que la passion a de plus vif, & l’art de plus rafiné, ne sera point un danger pour des ames nourries dans la mollesse & le péché !

114. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIII. Si les Comédiens doivent prendre le titre de Compagnie. » pp. 122-128

Le lien le plus doux, & le plus fort des hommes en société, est l’art de se communiquer mutuellement leurs pensées. Cet art a plus de charmes s’il est débarrassé d’un grand nombre de difficultés.

115. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  PRÉFACE. » pp. -

Il manquait à Jean-Jacques Rousseau pour le compléter, & le rendre tout à fait joli homme, de jouër l’hypocrisie, art dangéreux, inséparable des imposteurs. […] On verra dans le cours de cet Ouvrage que l’envie des succès d’autrui n’est pas l’éguillon qui m’a guidé : si ma fortune était moins bornée, la preuve serait aisé à donner : mon bien serait celui des enfans des arts ; au surplus, j’ai pour garands ceux qui me connaissent : souvent avili par des gens méprisables, c’est l’ordinaire, en état de leur faire payer cher leurs infâmes menées, j’en ai dédaigné les moyens, on le sait… un mot m’eut mis à même d’en avoir satisfaction, Mais me venger est au-dessous de moi.

116. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

Elle eut l’art de remédier, comme avoit fait Démosthène, à un défaut si essentiel. […] L’expression est l’art de représenter par des signes reçus des idées ou des actions passées, de les rendre sensibles par le langage, comme les couleurs les font revivre dans un Tableau. […] Enfin si l’expression d’accens n’est que l’art de communiquer des pensées écrites, & de retracer par le recit, ou par la représentation des actions intéressantes ou agréables, je n’y vois rien qui marque le lien prétendu qui unit l’expression littérale avec l’expression représentative ou du Comédien.

117. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE V. » pp. 82-97

Le grand art des Auteurs dramatiques est d’inspirer la passion de leurs Héros. […] Despreaux, de l’Art Poët. […] Horat. de Art.

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