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95. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Anseaume l’ont fait arriver dans quelques-uns de leurs Poèmes(65) ; ils l’ont lié au sujet principal en le mettant dans la bouche de leurs Acteurs, non comme une simple chanson, mais comme une suite de ce qu’ils devaient dire nécessairement avant de quitter la Scène. […] Faute d’attention, il arrive que pour suivre éxactement son chant, il rend bréves des syllabes longues, place un repos sur la moitié d’un mot, & semble quelquefois diviser en deux une seule lettre. […] On ne risquera point d’entasser ariette sur ariette si on les fait arriver avec art ; si c’est la situation, les passions des personnages qui amènent la musique.

96. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Rien n’est si beau dans la Tragédie, qu’un changement de fortune, qui arrive sur le champ par la reconnaissance, et fait le dénouement de la pièce. […] Ce n’est pas qu’il faille que le Héros soit parfait en toutes choses, car cela est impossible ; il faut qu’il se sente des faiblesses de l’humanité, afin que le spectateur craigne qu’il ne lui arrive quelque malheur ; car si c’était un homme accompli en toutes choses, et d’une vertu parfaite, on serait affranchi de cette crainte, qui tient l’auditeur en suspens, et qui lui cause une certaine inquiétude, qui l’intéresse dans toutes les aventures du Héros. […] C’est l’effet de la péripétie, ou d’un événement imprévu, qui arrive contre les apparences, et qui change la face des affaires. Il ne faut pas entasser ces grands événements les uns sur les autres ; car il n’est pas vraisemblable, que dans l’espace de 24. heures, il arrive à la même personne des accidents, qui changent entièrement la situation de sa fortune. […] Sur ce principe il ne faut pas, sans nécessité, représenter une fille vaillante, qui fasse des actions de Héros ; ni une femme savante qui dogmatise au milieu des Docteurs, ni un valet instruit des secrets de l’Etat, qui donne des leçons de la politique la plus raffinée ; car quoique cela puisse arriver, ces exemples choquent la vraisemblance ordinaire.

97. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Ceux qui se plaisent à ces livres, entrent insensiblement dans les sentiments des personnes dont ils lisent les aventures, et comme ils n’ont pas assez de force pour imiter leur vertu, tout le cœur se porte vers leur amour, le moindre mal qui en puisse arriver, est de se remplir l’esprit de toutes ces vaines idées de tendresse, qui nourrissent un esprit dans l’oisiveté, et qui ne tardent guère à gâter les mœurs. […] Les autres passions ne sont point si engageantes ; la tendresse d’un Père envers ses enfants, ou d’un frère envers son frère, ne saurait produire que des sentiments vertueux : la haine, l’ambition, la vengeance, la jalousie sont des vices qu’on peut voir dans toute leur force et dans toute leur étendue, puisque naturellement on a de l’horreur pour le dérèglement de ces passions ; on s’y porte avec moins d’ardeur, et jamais on n’est pour les personnages qui soutiennent ces caractères ; on les blâme toujours, et il arrive aussi presque toujours qu’ils sont malheureux et qu’on se réjouit de leur malheur. […] Ce ne serait pas les Savants, puisqu’une Tragédie arrive à sa fin par les autres passions, encore mieux que par l’amour. […] . » En effet les honnêtes gens ne peuvent souffrir qu’un grand homme néglige le soin de sa gloire et de sa conservation pour conter des douceurs à sa Maîtresse ; et s’il arrive que ce grand homme perde ou la victoire ou la vie pour avoir trop écouté son amour, la compassion que l’on aurait pour lui sans cela se change en indignation, ou du moins elle diminue beaucoup. […] Assurément il n’y aurait aucun danger pour la conscience dans un divertissement si dévot, mais il arriverait infailliblement qu’on ferait de fort méchantes Tragédies sur ces Principes.

98. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

L’Auteur de Sancho-Pança fait aussi des merveilles. « A la fin finale j’arrivons. » Je défie qu’on trouve là de l’enflure.

99. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre II. De deux sortes de Danses, dont il est parlé dans l’Ecriture Sainte. » pp. 6-13

il faut juger des choses selon ce qui arrive ordinairement.

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