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326. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

Enfin les jeunes gens qui sont maîtres de leur cœur, ne peuvent remporter de la représentation de cette Comédie que des exemples capables de les fortifier dans la vertu : et ceux qui sont tyrannisés par la malheureuse passion de l’amour, peuvent apprendre à éviter les risques qu’ils courent, et à détester les excès où elle porte ceux qui s’y livrent.

327. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Comme quand il dit3 : « Adulterium discitur dum videtur », qu’on apprend l’adultère en le voyant, il faut sous-entendre « représenter ». […] En voilà assez, elle a été flattée dans ses passions, elles y ont été excitées, elle y a appris l’art de plaire, d’aimer et de se faire aimer, de conduire tendrement et avec adresse une intrigue, il faut bon gré mal gré qu’elle mette en pratique ce qu’elle a appris. […] ceux, dis-je, qui à force de conduire des intrigues secrètes dans leurs maisons, apprennent à les mieux représenter sur le Théâtre, ou peut-être à force de les représenter sur le Théâtre, s’accoutument et apprennent à les mieux conduire ailleurs. […] Ils apprennent, répond-il, par là ce qu’ils peuvent faire. « Admonentur utique quid facere possint. […] Apprenez donc à bien distinguer l’un de l’autre, pour ne vous y plus tromper, et ne croyez pas nous surprendre par vos raisonnements captieux et par vos subtilités.

328. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

Ils font voir des défauts qu’on n’avoit point apperçûs, & font juger & condamner ce qu’on avoit pardonné ; ils apprennent à trouver & à répandre le ridicule ; ils familiarisent avec la médisance, si commune & si criminelle, & qui n’en devient que plus agréable par la plaisanterie dont on l’assaisonne. […] A cette source féconde l’homme le plus borné va s’aguerrir, le caractère le plus doux va se nourrir de poison ; à cet attelier, à cet arsenal public de médisance, toute une ville va se fournir d’armes dont il se fera mille blessures, les aiguiser, apprendre à les manier, & enfoncer le poignard en riant.

329. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Son malheur nous apprend quelle est l’inconstance de la Fortune poëtique, & combien les Poëtes, surtout ceux du Théâtre sont sages, quand ils savent se retirer à propos. […] Dégoûté du séjour d’Athenes, il alla mourir loin de sa Patrie, qui prit le deuil, quand elle apprit la nouvelle de sa mort, & redemanda sa cendre qui ne lui fut point accordée.

330. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Aux uns, ils leur enseignent à s’emparer du pouvoir absolu et à se faire obéir par la terreur et la force ; aux autres, ils leur apprennent la manière d’acquérir ou d’extorquer les richesses du peuple par la ruse, par la force et par des crimes, mais toujours sous la condition du partage des dépouilles entre l’autorité spirituelle et l’autorité temporelle. […] Mais ils apprirent encore que pour maîtriser les esprits les plus revêches et pour en imposer généralement, il fallait étonner, effrayer et inspirer de la terreur ; ils eurent donc recours aux impostures superstitieuses et aux barbaries du fanatisme qu’ils exercèrent tantôt par eux-mêmes, témoin les tortures et les bûchers de l’inquisition, et tantôt en employant une telle influence sur les gouvernements, que ceux-ci obéissaient à la voix des prêtres, et devenaient les exécuteurs des vengeances sacerdotales.

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