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62. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Une de leurs anciennes Piéces de Théâtre est intitulée della Passione di Nostro Signor Giesu Christo, & le principal institut de la Confrairie del Gonfalone, étoit de représenter la Passion. […] Cette Piéce où l’on trouve du vrai Comique, est peut-être la plus ancienne & la meilleure de toutes. […] On voit même aujourd’hui près de la Comédie Italienne cette Pierre, qui quoique grossiérement travaillée, fait encore plus d’honneur à notre ancienne Sculpture, que toutes les Piéces jouées alors sur ce Théâtre n’en font à notre Poësie. […] Ce Spectacle qui fit disparoître de l’Italie, Tragédie & Comédie, fit perdre à la Musique Italienne son ancienne gravité. […] Trois Poëtes, tous trois de Silésie, en composerent de plus régulieres, & les nôtres ayant été traduites, furent enfin préférées aux anciennes Piéces de la Nation.

63. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XII. Des Spectateurs. » pp. 355-358

Les Anciens avaient soin de mettre le lieu de la Scène dans un Carrefour, ou à l’entrée du Vestibule d’un Palais, afin que les Spectateurs fussent censés pouvoir être témoins de ce qui se passait au Théâtre. […] Les Anciens étaient loin d’avoir une pareille idée ; les chœurs de leurs Pièces supposaient toujours qu’une foule de Peuple était présente.

64. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

Des Chœurs anciens. […] Il est probables que les chœurs des Pièces Grecques & Romaines étaient semblables à ceux de notre Opéra-Héroïque ; ces paroles du savant Ménage achèvent de nous le confirmer : « Les chœurs de l’ancienne Comédie étaient de vingt-quatre personnes ; ils étaient de quinze dans les Tragédies ; & ces quinze & ces vingt-quatre personnes parlaient même d’ordinaire toutes ensemble ». […] Ils m’ont conduit naturellement à parler de ceux des anciens, qui répandaient même un nouvel intérêt dans le Drame.

65. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XII. Du temps que l’on perd à la Comedie, et aux autres spectacles de même nature. » pp. 269-279

On dit en premier lieu que le theatre moderne n’est pas, à beaucoup prés, aussi impur que l’ancien. […] J’avoue qu’on n’y voit pas les ordures qui paroissoient sur l’ancien. […] S’il étoit aussi impur que l’ancien tous ceux qui ont quelque pudeur s’en éloigneroient.

66. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

Elles en ont davantage si l’on commence à les compter dès l’instant que le chœur chante ; & elles n’en ont qu’une seule si l’on ne marque les divisions ou les repos du Poème ancien, que lorsque tous les Acteurs quittent la Scène, comme dans nos Drames. […] Ils nous ont persuadés que puisque les Anciens suivaient à peu près cet usage, nous ne pouvions nous dispenser de le suivre aussi. […] On prétend que les plus anciens commentateurs ne l’employèrent dans le sens que nous lui donnons, qu’afin de mieux désigner les endroits sur lesquels ils fesaient des remarques. […] Les Anciens nous en ont donné l’éxemple, du moins si nous en croyons le grand Corneille, qui paraît lui-même la conseiller à mots couverts.

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