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106. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

Il en était ainsi dans notre monarchie ancienne, il doit en être de même dans notre monarchie restaurée. […] Que de vexations, que de vols, que de parjures, que d’empoisonnements, que d’assassinats n’a-t-on pas à lui reprocher à des époques anciennes et modernes !

107. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

N’avez-vous oublié de votre ancienne discipline que la privation des spectacles qu’elle vous avait interdit, et les aumônes qu’elle vous obligeait de faire ? […] Convient-il, Mes très chers Frères, d’étaler sur des Théâtres un attirail de vanité, d’y jouer des scènes divertissantes, et d’y remplir l’esprit et le cœur des peuples de frivoles et ridicules passions, dans des conjonctures où chaque Citoyen doit prier pour son Prince ; où le Roi s’humiliant le premier lui-même sous la main toute puissante de Dieu, implore ses anciennes miséricordes, et touché d’une guerre que la justice et la Religion l’obligent de soutenir, met tout son Royaume en prière, et fait passer de son cœur Royal dans celui de tous ses sujets, son humble confiance en Dieu, et sa charité pour son peuple.

108. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

On a corrigé les expositions mal-adroites des Anciens ; la réforme aurait du s’étendre jusqu’au monologue. […] Le Théâtre de Polymnie est parmi nous, ce qu’étaient les Temples de Vénus chez les Anciens. […] Il serait inutile de s’arrêter à l’idée, que nous pourrions, à l’imitation des Anciens, faire des Tragédies où la déclamation fût modulée : un Drame historique & sérieux, dans notre Musique, qui diffère beaucoup plus de la prononciation commune que celle des Anciens, seroit un monstre, qui pourrait donner de la curiosité, mais qui ne saurait jamais faire naître le plus léger intérêt, parce que jamais il n’en pourrait résulter d’illusion. […] [Les Danses des Anciens étaient presque toujours des tableaux d’une action connue, & dont le sujet était indiqué par des paroles explicatives. […] Les Anciens parlaient à l’humanité en phrases moins apprêtées, mais ils savaient mieux l’exercer ».

109. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

La maniere dont les Anciens rapportent que Sa Majesté Egyptienne fut blessée des charmes des pieds de Rodope, est fort singuliere. […] L’ancienne chaussure étoit une espece de botine ordinairement ouverte, qui montoit à mi-jambe. […] Les anciens masques du théatre étoient dans le même goût, c’étoient des casques qui enveloppoient toute la tête, avec de grandes ouvertures aux yeux & à la bouche : on croyoit qu’ils grossissoient la voix. […] On n’a gardé de l’ancienne chaussure que des talons fort élevés, sur-tout les femmes, qui ne connoissant point de bornes dans leur parure, n’en mettent point à la hauteur de leurs talons. […] Tout cela n’est-il pas bien dévot sur les autels, sur les missels, sur les ornemens des Prêtres ; & quand la Papesse Elisabeth faisoit de l’Eglise un théatre, n’étoit-on pas bien édifiés d’y voir une femme y déployer sa jarretiere, & le Chœur chanter l’ancienne, Honni soit qui mal y pense ?

110. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Ce tant mieux ne peut avoir lieu pour le Stile, puisque ce fade langage, dont les anciens Poëtes ornoient leurs Stances ne se trouve dans aucune de nos Tragédies, depuis que nous avons une Tragédie. […] Dans quelle Piéce ancienne, en Italie, en Angleterre, & en Espagne, n’est-il point parlé d’Amour ? […] Tachons, sans accuser les autres, de nous justifier, ou plutôt de nous excuser en remontant à l’origine du mal, qui fut général, & commençons par avouer que les Anciens nous avoient donné un exemple tout contraire. […] Ces Ouvrages sont si anciens, tant les ténebres avoient duré, qu’on ne peut découvrir d’une maniere certaine, chez quel Peuple, & dans quelle Langue parurent d’abord les Amadis. […] Voltaire dans la Préface de son Oreste, que si ce grand homme avoit vecu, & s’il eut cultivé un talent qu’il ne devoit pas abandonner, il eût rendu au Théâtre son ancienne pureté.

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