Tirsis apprend d’elles comme il faut faire l’amour à Siluie : Elles se trouuent à des nopces & à des confrairies de Village. […] On peut tirer auantage, n’en doutez pas, de certains defaux bien ménagez ; Et pourueu qu’il y ait fondement de beauté en quelque sujet, la crasse, les haillons, la tristesse, l’indifference, les froideurs mesmes & les desdains donnent de l’amour. […] Ils haranguent, ils preschent, ils declament : Et ne se souuiennent pas que la condamnation des Declamateurs en amour, est formelle dans ce vers d’vn homme, qui a esté tout ensemble Poëte, Amoureux & Declamateur, Quis nisi mentis inops tenera declamat amicæ ?
J’ouvre vos Livres, & je ne trouve par tout que certaines amours romanesques, dont l’absurdité & la triste uniformité sont encore les moindres défauts. Le devoir & la vertu sont, dans vos Pieces, de malheureuses victimes, que vous parez de quelques fleurs, pour faire à l’Amour un sacrifice plus éclatant. […] Mais on seroit plus curieux de connoître quelles passions sont les plus dangereuses de l’amour ou de la cupidité ; comment on doit distinguer, la prudence de l’astuce ; sur quoi se fonde la parfaite amitié, & si ce sentiment doit être compris au nombre des vertus.
Ne faites point assister les Spectateurs à l’action de gens renfermés chez eux ; comme à un conseil secret, à une déclaration d’amour, &c.
Saint Jean n’a rien oublié, lorsqu’il a dit : « N’aimez point le monde, ni ce qui est dans le monde : celui qui aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui ; car tout ce qui est dans le monde est concupiscence de la chair, ou concupiscence des yeux, ou orgueil de la vie : laquelle concupiscence n’est point de Dieu, mais du monde13. » Si la concupiscence n’est pas de Dieu, les représentations théâtrales, qui en étalent tous les attraits, ne sont pas de lui, mais du monde.
Les pièces sérieuses ne seraient point goûtées, si l’amour n’y jouait le principal rôle.