Car cette doctrine qui est rapportée par Angélus et par Sylvestre, est véritable et constante, que si quelqu’un fait quelque action, qui ne soit pas mauvaise de sa nature, et même que tout le monde puisse faire licitement, prenant la chose en elle-même ; si toutefois dans la condition présente du temps, et à cause de la corruption, et dépravation des mœurs, cette même action, qui de soi serait innocente, est devenue une cause, ou une occasion de mal, et de péché, il est tenu de s’en abstenir ; et s’il ne le fait pas, il offense Dieu.
Ils en ont porté ce jugement après Alexandre de Halès, qui n’excuse pas même de péché mortel, celui qui aurait été engagé contre son gré, et par pure condescendance dans cet exercice ; si par le plaisir qu’il y prend il s’y attache, et s’y accoutume ; parce que quand bien il serait vrai de dire que pour danser fréquemment, et sans modération, s’il n’y avait quelque autre circonstance qui augmentât la malice de l’action, on peut ne pécher pas mortellement ; néanmoins parce que ce plaisir sensible qu’on prend si souvent, dispose peu à peu les âmes à violer les commandements de Dieu, et de l’Eglise ; et à faire malheureusement avec une affection déréglée, ce qu’on faisait au commencement avec une satisfaction moins mauvaise ; comme l’on dit que le péché véniel,S.
Ces Caractères fiers des Héros du Théâtre Pouvaient être applaudis par un peuple idolâtre, Mais disciples d’un Dieu pour nous crucifié !
Comme si Dieu ne devroit pas être aimé par-dessus toutes choses, comme si l’amour de Dieu souffroit l’amour d’une maîtresse, c’est-à dire, du crime. […] Voilà le Naturaliste qui, faisant à Dieu la grace de croire son existence, ne lui rend aucun culte, & ne connoît aucune autre vie après celle-ci. […] Qu’on me dise de bonne foi à quel propos mêler dans une débauche la bénédiction de Dieu, la sainteté des loix de l’Eglise dans le Carême, l’autorité respectable du S. […] De tant d’ouvrage de Dieu, il n’y en a pas qui soit plus connu de l’homme que la trace que le vent laisse après lui. […] Mérite rare dans un siecle où l’on fait gloire d’avoir de l’esprit contre Dieu.
Cette pensée conduit-elle à celle de Dieu qui la suit, & doit-elle la faire détester ? […] On a cru voir un air de bon mot & de gentillesse, dans ce jeu de dernier & l’avant dernier, un air de galante le dans la comparaison de sa maîtresse avec Dieu. […] L’impureté n’est-elle pas un vice défendu par la loi de Dieu, comme un péché mortel, indépendamment des mauvaises actions, auxquelles elle peut conduire, & auxquelles elle ne conduit pas toujours ? […] Il n’y a de grand que ce que Dieu estime, & couronne. […] Demandez-le à ceux qui au moment de paroître devant Dieu, voient tomber le voile que le démon de la chair avoit mis devant leurs yeux.