Le Livre que Castelvetro a écrit sur cette matière, est merveilleux, et il le serait encore davantage, sans l’affectation qu’il fait paraître à combattre mal à propos le sentiment d’Aristote : Ronsard, du Bellay, Peletier qui commençaient à avoir quelques idées de l’Art poétique, en ont écrit ; mais quelques éloges qu’on ait donné de leur temps à leur poésie, elle nous fait pitié maintenant. […] Ceux qui ne sont pas de ce sentiment, ne donnent tant d’éloges au Romain, que par un désir détourné d’abaisser le Français : Ce n’est pas qu’ils se soucient de rendre justice à l’Ancien ; c’est que la réputation du Moderne les éblouit et les importune.
Des Bacchantes furieuses, des Satyres effrontés, Silène Dieu des ivrognes, Mercure des voleurs ; & vos théatres retentissent de leurs éloges, vos poëmes ne roulent que sur leurs aventures !
C’est ce qu’on lit dans son éloge, fait par son Successeur.
Francœur & Rébel, par un choix généralement applaudi, qui fait tout à-la-fois l’éloge de leur mérite & de la place qu’ils occupent ; MM. […] La coutume voulait autrefois en France que les Opéras fussent précédés d’un Prologue ; c’était ordinairement un petit Poème à la louange de Louis XIV : l’éloge était caché sous une fine allégorie, ou bien amené avec beaucoup de délicatesse.
Ces Comédies vont recevoir des éloges semblables à ceux qu’on a vusay dans les Chapitres précédents ; excepté la dernière à qui nous en réservons encore de plus complets. […] Un libertin qui sent par là son Athéisme se confirmer et sa conscience se rassurer, ne saurait être ingrat envers les auteurs de ces bons offices : son propre intérêt même l’engage à prôner de tels ouvrages, et à briguer pour eux des éloges. […] Au lieu de remontrances et de reproches, ces malheureux ne reçoivent de vous que des éloges ! […] « L’éloge que Cicéron fait de Roscius le Comédien, est un témoignage auquel les Païens n’ont rien à repartir.