/ 440
332. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

Mais ne nous est-il pas permis d’avoir des craintes sur le sort de notre patrie, lorsque nous voyons s’élever à grands frais, jusque dans les plus petites villes, des théâtres dont la structure riche et élégante, dont les décorations magnifiques et somptueuses qui, en formant un affreux contraste avec la misère et le dénuement des églises en ruines, n’attestent que trop l’affaiblissement de la foi et la décadence de la religion, qui est la base et l’appui du trône.

333. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

Il est vrai qu’il ne fut pas cruel, & ne les faisoit point décapiter sur un échaffaud, comme Henri, & qu’il ne forma point de schisme & de nouvelle religion, comme ce prétendu chef de l’Eglise Anglicane, pour se venger du Pape, & s’en arroger l’autorité. […] Il fut d’abord destiné à l’Eglise, & quitta tout pour se marier avec la Princesse de Gonzague. […] Ce motif, sans être mauvais, n’est pas dicté par la continence, & fait assez entendre que, si au lieu d’aller follement avec éclat le tenter dans l’Eglise, & lui faire des présens devant tout le monde, cette si belle créature avoit su cacher son jeu, on n’eût pas été insensible à ses charmes.

334. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

L’Eglise & le Prince l’approuvent, l’autorisent ; est-il permis d’en être l’ennemi, & d’en éloigner personne ? […] Non ; je doute que l’Auteur en sache assez pour cela ; mais du moins ces cinq ans accordés pour revenir contre des engagemens mal contractés, font bien voir combien l’Eglise condamne les professions forcées. 5.° Les Vestales gardoient le feu sacré chacune à son tour, & pour une plus grande sûreté elles se relevoient d’heure en heure, comme font (sans comparaison) les filles du Saint Sacrement, qui d’heure en heure vont faire l’amendé honorable, ce qui renverse tout le nœud de la piece. […] Il est certain que si l’on n’empêche pas tous les désordres, ce qui est impossible & commun à tous les états, du moins l’Eglise prend les plus grandes précautions pour les prévenir, & emploie tous les moyens de les réparer, & qu’en effet la plus grande & incomparablement plus grande partie des Religieuses embrasse librement son état, remplit exactement ses devoirs, & que l’éloignement du monde, les exercices de piété, les bons exemples, la pratique de la mortification, la fréquentation des sacremens sont de très-grands secours pour conserver une vertu fragile, dont la privation dans le monde laisse tomber dans les plus grands désordres.

335. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

à Dieu ne plaise que ses serviteurs se laissent emporter à une telle passion, pour un plaisir pernicieux; car n'est-ce pas un aveuglement étrange de quitter l'Eglise de Dieu pour courir à celle du Diable ? […] Ils nous représentent les Jeux du Cirque d'une manière mystérieuse : au lieu d'y voir la course des Chariots, représentez-vous le cours du siècle, et du temps qui passe ; considérez l'espace de votre vie ; et au lieu du terme et du bout de la carrière, regardez la fin du monde ; au lieu des partis du Cirque, défendez le parti de l'Eglise ; attendez avec vigilance le signal que Dieu vous donnera pour vous présenter devant son Tribunal: Tenez-vous prêts au son de la Trompette, et à la voix de l'Ange qui vous avertira: Considérez la victoire, et la couronne des Martyrs, comme l'objet de votre gloire.

336. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

Je reponds en général que la législation humaine suit la condition de l’homme : l’infaillibilité n’a jamais été promise aux puissances temporelles, comme à l’Eglise : quelquefois les Princes multiplient les impôts, font courber leurs Sujets sous un joug arbitraire, convertissent les Républiques en Monarchies, les Monarchies en Despotismes : les Dictateurs Romains se sont faits Empereurs, les Califes se sont érigés en tyrans, un sceptre de fer a plus d’une foi remplacé une domination raisonnable.

/ 440