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115. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Il reste maintenant de voir, comme quoi les pères des quatre premiers siècles, ont parlé de ces impies, et pourquoi l’Eglise a telles gens en abomination ? […] Clément Alexandrin, natif d’Athènes, outre les huit livres, qu’il a fait des couleurs de l’Eglise, et des traditions Apostoliques. […] Saint Grégoire le grand, Evêque de Neocésarée en la Province de Pont, surnommé Thaumaturgepour l’excellence de ses vertus, en une opuscule de la foi de l’Eglise, blâme l’Empereur Decius, de s’adonner aux jeux scéniques. […] A Castres on joua une Comédie intitulée le Jugement de Midas, devant le Duc de Rohan, où le Sieur du Mont et autres Ministres assistèrent : Je sais bien que quelqu’un me dira, que les poèmes que ceux de la Religion représentent, sont examinés par les Pasteurs ou parpceux qui ont charge de l’Eglise ; et que lorsqu’il s’y rencontre quelque chose contre la gloire de Dieu, ou les bonnes mœurs, on ne les souffre pas représenter. […] Si l’on me dit que c’est la verge de laquelle l’Eglise se sert pour appeler le pécheur à repentance, je réponds qu’il y a différence, entre corriger le vice des hommes, et offenser l’honneur du prochain, comme fait le Père en tous les Chapitres de son libelle ; Car je crois qu’il n’y a point d’endroits dans les imprécations du Sieur de S. 

116. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Ils ne disent pourtant pas que la Comédie soit une occupation Chrétienne, et vous ne trouverez pas non plus dans leurs livres cette manière méprisante dont vous traitez les Saints que l’Eglise honore. […] Mais saint Augustin s’accuse aussi d’avoir pris trop de plaisir au chant de l’Eglise, est-ce à dire qu’il ne faut point aller à l’Eglise ?  […] On ne peut pas en douter après cela, mais on doutera peut-être si vous êtes Chrétien, puisque vous osez comparer le chant de l’Eglise avec les déclamations du Théâtre. […] vous comparez l’Eglise avec le Théâtre ? […] L’un travaille à éclaircir la langue de l’Eglise, l’autre enseigne à parler le langage des Fables et des Idolâtres.

117. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

L’Eglise sur-tout enfin qu’en pense-t-elle ? L’Eglise qui les rejette de son sein, qui, lors même qu’ils se convertissent, leur laisse un lien qui les rend pour toujours incapables du Ministere Sacré ; l’Eglise, qui, même après leur mort, les exclut de la participation de ses prieres : hélas ! […] Renversons à présent, détruisons nos chaires, fermons nos Eglises, Ministres du Seigneur, taisons-nous ! […] L’Eglise même, conclut Saint Jean Chrysostôme, après une description presque semblable à celle-ci, l’Eglise n’est pas toujours un asyle assuré contre les surprises & les insultes de la concupiscence. […] Autel, Eglise, murs de ce Temple, vous m’en serez témoins !

118. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Nous y verrons à quels excès ont pu se porter les rivalités, la jalousie, l’ambition, et ces controverses inintelligibles, et ces dogmes bizarres qui exaltent les esprits, les divisent et produisent les schismes ; nous y verrons l’Eglise de Rome déclarant schismatique l’Eglise de Constantinople ; l’Eglise grecque déclarant schismatique l’Eglise romaine, et toutes deux se condamnant avec raison, car toutes deux ont dénaturé la religion du Christ, et déserté sa morale pour se partager les royaumes de la terre, et ont ainsi sacrifié sur les hauts lieux et adoré le veau d’or. […] A leurs voix, les commandements de l’Eglise ont refoulé dans l’Evangile les commandements de Dieu…. […] » Ne sont-ce point là, mes frères, les paroles qui tombent chaque jour menaçantes de la chaire de l’Église romaine ? […] Que fait l’Eglise romaine dans ces moments d’allégresse générale ? […] Leurs corps sont repoussés des églises romaines, et ne trouveraient point place dans le champ du repos si les prêtres en étaient toujours les maîtres.

119. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

La fête des foux, celle des ânes étoient établies dans presque toutes les Eglises ; on créoit en ces jours solemnels un Evêque des foux, on faisoit entrer dans la nef un âne en chape & en bonnet quarré ; les danses dans l’Eglise, les festins sur l’Autel, les dissolutions, les farces, souvent obscenes, étoient les cérémonies de ces fêtes, dont l’usage extravagant dura plusieurs siécles. […] On sentoit qu’en tout, cette Eglise étoit libre & bien gouvernée, & faite pour donner des leçons aux autres. […] Et un passage de l’Eglise au théatre, bien digne du Clergé Romain ? […] Les Protestans se piquoient de réforme, & opposoient des mœurs austeres à la dépravation de la Cour : les spectacles, les jeux, leur étoient autant en horreur que les cérémonies de l’Eglise Romaine. […] Aussi les Papes, & les Conciles, toute l’Eglise, qui ont proscrit leurs erreurs, ne leur ont jamais fait un crime de leur doctrine sur le théatre.

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