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65. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Ceux même à qui l'âge, la dignité, le tempérament, donnent de la gravité et de la modestie, ressentent, comme les autres l'émotion secrette du plaisir. […] Les nudités des Actrices sont ici d'autant plus criminelles, que sans distinction d'âge, d'état et de sexe, elles se montrent à tout le public. […] Celui qui condamne toute hypocrisie approuve-t-il qu'on contrefasse la voix, l'âge, le sexe, les passions, les vices, les vertus ?

66. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

L’Apôtre Saint Jean, s’adressant à tous les fidèles et à tous les âges, leur dit : C’est à vous que j’écris, ô mes enfants bien-aimés, à vous, Pères de famille, et à vous, Jeunes gens. […] « Communément,36 jusqu’à l’âge de dix ans, dit-il, les enfants sont bien élevés : depuis dix ans jusqu’à quinze, l’éducation faiblit, et les enfants commencent à être gâtés, souvent même par leurs pères et mères ; enfin, depuis quinze ans jusqu’à vingt, les jeunes gens, maîtres de leurs actions, achèvent eux-mêmes de se corrompre. » « Les parents, pour l’ordinaire, plus occupés de l’extérieur que du fond de l’éducation de leurs enfants, ne s’attachent qu’à leur apprendre les manières et l’usage du monde où ils ont grand soin de les produire. […] Dans la Tragédie, les personnages avancés en âge, sont des tyrans, des usurpateurs ; dans la Comédie, des jaloux, des usuriers, des pédants, des pères insupportables, que tout le monde conspire à tromper. Voilà sous quel honorable aspect on montre la vieillesse au Théâtre ; voilà quel respect on inspire aux jeunes gens pour l’âge de la sagesse, de l’expérience et de l’autorité. » « La Scène française n’est pas moins le triomphe des grands scélérats, que des plus illustres Héros ; témoins Catilina, Mahomet, Atrée, et beaucoup d’autres.

67. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Il est sans vraissemblance qu’à l’âge de treize à quatorze ans, où l’on ne sait ce que c’est que l’amour, Britannicus ait formé une passion violente, capable de braves l’Empereur ; que Néron, qui ne voyoit en lui qu’un concurrent dangereux à l’Empire, dont il songeoit à se défaire, se soit avisé d’être jaloux de sa maîtresse, & que cette prétendue maîtresse, bien plus âgée que lui, qu’il n’avoit peut-être jamais vu, puisqu’elle est absente depuis plusieurs années, soit une libertine décriée, déjà mariée à une autre, par lui répudiée pour ces incestes, & chassée d’Italie ; cet amour puéril dans le Prince, sans attraits pour l’Empereur, deshonorant pour tous les deux, chimérique chez toutes les personnes raisonnables, ne peut trouver place que sur le théatre François ; trône ouvert à toutes les folies. […] Lui à qui on attribue des lumieres si supérieures à son âge ? […] L’homme toute sa vie le plus pieux & le plus sage, dans un âge très-avancé, devient amoureux, & fait mille folies, dans le plus fort des horreurs de la guerre, dont il est un des chefs, devient rival d’un jeune Prince, & l’appelle en duel ; ce qu’à peine la fougue d’une aveugle jeunesse pourroit faire croire. […] L’homme ne peut supporter qu’une certaine mesure, même de volupté, proportionnée à sa foiblesse, à son âge, à son temperamment.

68. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

L’assemblage des plaisirs les plus séduisans, l’égarement de l’âge le plus foible, l’enthousiasme du goût le plus vif, des passions les plus emportées de l’esprit le plus aveuglé, du cœur le plus susceptible, livre ces infortunées victimes de la volupté à tous les pieges, à toutes les passions, à toutes les horreurs du vice. […] Tout cela est bien opposé à la comédie. 2.° Sur-tout dans un âge tendre, susceptible de toute sorte d’impressions ; il faut écarter les mauvaises idées, les images licencieuses plus dangereuses pour une ame innocente. […] Je présume que malgré leur licence, ils ménagent assez la foiblesse & la pudeur de cet âge, pour ne pas lui faire la confidence & l’explication de ce beau theme qui lui est inconnu, si l’on a eu quelque soin de son éducation, & quelque zele pour son innocence. […] La mort vient comme un voleur ; tenez vous toujours prêts, & à tout âge, car vous ne savez ni le jour ni l’heure.

69. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Les gens à tabac ont de même sans cesse la tabatière à la main, manie ridicule, jeu puérile comme un enfant qui remue son hochet, & dont par une autre puérilité on veut faire un air d’élégance ; on est enfant à tout âge. […] Les parfums sont un remède nécessaire aux infirmités, au sexe, à l’âge, à la débauche, aux alimens, au métier. […] 3.° L’âge.

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