Tel est le vrai caractère des bons Drames.
[NDE] Citation du drame historique de Dupeuty et Regnier, Napoléon ou Schoenbrunn et Sainte-Hélène (1830), où Napoléon dit de Talma, « si je n’avais craint les sots préjugés, je l’aurais décoré » (éd.
Les Comédiens ont leurs principes comme le Drame.
Le Roi de Prusse joue aujourd’hui à Mariembourg des drames d’un autre genre, depuis qu’il s’est emparé de ce Palatinat, dans le démembrement de la Pologne.
Un Chrétien est révolté de voir les objets de sa vénération servir aux ris du parterre, et métamorphoser en drame au milieu de la dissolution, les mêmes traits de foi et de charité qu’on vient de lui donner dans la chaire pour le modèle et la règle de sa conduite, au milieu de ce que le culte a de plus auguste. […] Les Saints et Dieu même l’ont fait : le livre de Job et le Cantique des Cantiques sont des espèces de drames qu’on n’a jamais joués, qu’on n’oserait jouer, et qui ne furent pas composés pour être joués.
L’abbé de Rieupeiroux, chanoine de Forcalquier, dont nous parlons ailleurs, ayant quitté l’état ecclésiastique pour se livrer au théatre, il composa plusieurs drames qui ne réussirent pas, & quantité de pieces fugitives, dont la plupart roulent sur la galanterie, & dont on ne se souvient plus, n’a laissé qu’un souvenir fort médiocre de ses talens & de sa personne.
Pour un drame sérieux qui pourrait être utile, il y en a cent qui ne sont que des farces sur les plus minces objets.
Gacon, ex-Oratorien, mort Prieur de Baillon, trop fameux par son esprit caustique, qui lui valut plusieurs mois de prison, sans le corriger, Gacon ne composa point de drame, ni de farce, quoiqu’il eût du talent pour la grosse plaisanterie, il n’avoit pas assez de génie pour faire un tout régulier, une bonne piéce de théatre ; dans le nombre infini de satyres, épigrammes, sonnets, rondeaux, chansons qu’il a fait, il a donné un recueil intitulé le Poëte sans fard, où sous prétexte de candeur & de sincérité, il satyrise tout le monde, tout cela nous est étranger, & d’ailleurs fort peu intéressant. […] Arnaud, dans sa préface sur Fayel, tragédie horrible, qu’il vient de donner, avance deux paradoxes, l’un sur le genre terrible qu’il dit être le seul vraiment tragique ; l’autre sur la division des drames en cinq actes, qu’il traite de puerilité : il a fait comme Fontenelle à la tête de ses Eglogues, & la Mothe à la tête de ses Fables, & la plupart des écrivains, qui, pour faire l’éloge de leurs ouvrages, commencent par donner des regles sur le genre qu’ils ont traité : ces regles auxquelles leurs écrits ne peuvent manquer d’être conformes, puisqu’elles ont été formées d’après eux-mêmes, sont toutes prises de leur goût particulier, & du caractère du livre qu’elles justifient.
En faire un drame, ajoute-il, c’est donner un corps à un être ideal, (cet être n’est que trop réel & trop commun,) c’est tout ce qu’il y a de plus volatil ; (cela est vrai ; mais le volatil est un être réel ; un caractère volage, frivole, un petit maître, un comédien, sont très-réels ;) c’est peindre un masque par une figure naturelle. […] La Chaussée a voulu censurer ce désordre, dans une piece bien faite, & dans les bonnes mœurs : combien a-t il été frondé lui même, pour un drame qui combat le préjugé à la mode ?
Il témoigne sa reconnaissance, à l’Hôtel-de-Ville en lui offrant son Drame. […] Ce Drame satyrique fait chasser de la ville de Sbirias & de la Troupe, l’Auteur qui l’avoit composée, avec des coups de bâtons.
Ce fut encore plus par l’habileté des Acteurs, que par le mérite des Drames, que le Théatre des Romains attiroit tant de Spectateurs. […] Il n’est en effet point de Drame, quelque parfait qu’il puisse être, qui ne soit dépendant du jeu des Acteurs. […] Mais c’est le moindre défaut de ces Drames, qui ont le plus ordinairement pour objet la représentation d’une action merveilleuse. […] Les Anciens n’ont presque pas mis d’amour dans leurs Drames ; & quelques-uns les louent de n’avoir pas avili leur Théatre par de si petits sentimens. […] Mais quant à l’effet moral de la représentation de nos Drames, quelle différence entre notre Théatre & celui des anciens Grecs !
Ce Drame, parole de Quinaut, musique de Lulli, fut regardé comme un chef-d’œuvre, il eut le plus grand succès.
Le goût des tournois chez nos ayeux n’eut pas d’autre origine, & de nos jours, où l’on est moins crédule, le vaste empire du mensonge dans les deux branches des romans & des drames a fait des progrès différens, selon le caractère des esprits.
Moliere n’est point créateur, il arrange un Drame, il assaisonne de bouffonneries quelque conte qu’il a trouvé. […] L’empire du Mexique dans l’Amérique septentrionale, peut être aussi puissant que celui du Pérou, n’étoit pas aussi bien policé quand il fut conquis par Fernand Cortez, soit que les peuples y fussent moins spirituels & moins traitables, soit que les Princes eussent été moins heureux, & moins Philosophes que les Incas ; peut-être que n’ayant pas eu d’Historien comme Garcilasso de Vega, du sang royal, fort instruit des affaires du Pérou, nous ne connoissons point l’histoire du Mexique ; du moins est-il certain par tout ce que nous en savons, qu’on n’avoit point à Mexico, comme à Cusco & à Lima, un théatre régulier, où l’on représentât de vrais drames selon les regles de l’art, soit dans le genre noble entre des grands & des Héros, les seuls que permettoient les Princes Péruviens, soit dons le genre subalterne, bourgeois & bousson, comme en ont tous les théatres d’Europe.
Il n’approuve que les drames de collège.
Le desir de plaire au Clergé a décidé, la troupe, dans ces deux drames, les Gardes d’Assuérus & d’Athalie ont été habillés en Pénitens ; on trouve dans quelques vieux Rabins, dont les ouvrages sont, dit-on, dans le Talmud, que l’uniforme des Gardes Juifs & Assiriens étoient des sacs de Pénitent, avec leur capuchon .
Le dernier a encore des admirateurs, qui vantent surtout ses Autos Sacramentales, Drames pieux & burlesques, dont les Personnages sont, l’Extrême-Onction, le Baptême, l’Eucharistie, &c.
Le Théatre n’est que le Paganisme mis en drame, chanté, joué, imité par d’autres libertins. […] On pourroit aussi, par une parodie, en composer un Drame comique.
Qu’on en juge par les mœurs des acteurs, par leurs desseins, par le fond du Drame ; on ne veut que des tableaux du libertinage, toute la décoration, toute l’action n’est que le développement de leur cœur, l’abrégé de leur vie, leur imagination étalée, leurs passions sont les yeux.
Point de Régent de rhétorique qui ne compose quelque drame, et n’en donne des leçons à ses écoliers, comme d’une partie très essentielle à l’éducation ; ce qui, selon la remarque du judicieux M.
Oreste n’a jamais joué ni chanté de pareil drame : « Troica non scripsit Orestes. » Néron porta la prodigalité jusqu’à faire couvrir de feuilles d’or tout le vaste théâtre de Pompée, édifice immense, qui contenait plus de quarante mille spectateurs, et à faire tendre sur tout cet espace des voiles teintes en pourpre, parsemées d’étoiles d’or, comme une espèce de ciel.
Les drames religieux amusent sans conséquence des personnes bien disposées, qui n’en abusent pas, et qui dans la retraite, privées de tous les plaisirs, et sans cesse occupées à des exercices de piété, ont besoin de quelque délassement.
Or, par une suite de cette inutilité même, le théâtre qui ne peut rien pour corriger les mœurs, peut beaucoup pour les altérer. » Vous établissez, par plusieurs exemples, bien choisis à la vérité, que la plupart de nos Poèmes ne sont aucunement propres à rendre les hommes plus vertueux, ni à réprimer leurs passions : mais vous auriez dû ajouter, ce me semble, avec la vérité sévère et impartiale dont vous faites profession, que dans plusieurs drames anciens et modernes, il y a d’excellentes leçons de vertu ; leçons sublimes et touchantes, plus propres à attirer les hommes à la vertu, et à les arracher aux passions, que tous les traités de morale faits ou à faire.
« A Londres, dites-vous, un Drame intéresse en faisant haïr les Français, à Tunis la belle passion serait la piraterie, à Messine une vengeance bien savoureuse, à Goa l’honneur de brûler des Juifs »ab : pourquoi citer des goûts atroces pour en faire induire que le nôtre est mauvais et pour atténuer les bonnes raisons que nous avons de trouver nos pièces bonnes ? […] Prouvez encore un coup que nos mœurs sont mauvaises et que nos Drames entretiennent la corruption.
Il y a de beaux endroits dans ces trois drames, sur-tout dans Comminges.
Relisez le Fils naturel e ; vous trouverez dans l’entretien qui suit ce Drame, et que vous citez dans l’errata de votre Livre, qu’une femme qui aimait beaucoup son mari, ayant appris un jour qu’il venait d’être assassiné par son beau-frère, chez qui elle l’avait prié d’aller, elle vola vers lui, et l’ayant trouvé expirant, elle s’élança sur ce cadavre adoré, en lui disant avec des transports incroyables : Hélas !
Mais il est vrai, un Horace, un Aristote, s’ils eussent été consultés auroient fait supprimer la moitié des scenes & même des drames de Moliere. […] En parlant de la Tragédie, drame ordinairement plus décent, Fenelon dit dans sa Lettre à l’Académie : Je dois commencer en déclarant que je ne souhaite pas qu’on perfectionne les spectacles où en représente les passions corrompues, pour les allumer.
Il faut le dire ici sans détour, le drame français moderne est devenu un enseignement d’immoralité, d’infamie et d’horreurs, c’est-à-dire de meurtre, de suicide et de prostitution ».
Il est vrai que ce Prélat, qui étoit un grand Acteur, qui aimoit éperdument les spectacles, qui composoit & payoit bien cherement des drames, fut aussi très-aise de les faire jouer ; mais il n’est pas moins vrai que c’étoit un instrument de la politique dont le Duc fut un peu la dupe.
Enfin, n’oubliez jamais qu’en bannissant de notre État les Drames & Pieces de Théâtre, nous ne suivons point un entêtement barbare, & ne méprisons point les beautés de l’art ; mais nous leur préferons les beautés immortelles qui résultent de l’harmonie de l’ame, & de l’accord de ses facultés.
entr’autres une espece de drame, où en différentes scénes, les plaisirs tranquilles & les plaisirs turbulents, l’étourdi, les heures tranquiles disent de bonnes vérités, & peignent les amateurs des spectacles.
Toute sa vie il a composé des drames, & plusieurs sont ses plus beaux ouvrages.
On représenta pour début & par préférence ; non une piece pieuse, une drame sérieux, une comédie de caractère, mais un opéra-bouffon italien, l’Amour artisan, qui fut suivi d’un ballet.
Ce fut un mystère en effet qu’on représenta à Constance, la Naissance du Sauveur, l’Adoration des Mages, le Massacre des Innocens ; ce qui faisoit trois pieces plûtôt qu’un drame régulier.
3.) avait fait quelque drame.
, fut de faire chercher (à grands frais) dans la Provence (comme des manuscrits importants de la Bible et des Conciles) les pièces des anciens Troubadours : ce sont peut-être celles qu’on conserve à la bibliothèque du Roi. » Ces Troubadours étaient les anciens Poètes, Chantres, Jongleurs, Ménétriers, etc. qui allaient de cour en cour, de ville en ville, chantant leurs romances, leurs fabliaux, et quelquefois les mettant en drame et les représentant, comme font nos farceurs et vendeurs d’orviétani.
Et quant aux maximes sages contenues dans des drames sérieux, de quel effet peuvent-elles être ?
ce Drame monstrueux n’a-t-il pas eu un succès, aussi déplorable aux yeux de ceux qui s’intéressent encore à l’honnêteté & à la vertu, que favorable à la cupidité de ceux qui le représentoient ?
La Fontaine que j’attribue au théatre, puisqu’il a composé plusieurs drames, & que ses Contes irréligieux & infames ont été presque tous mis sur la scene par des Auteurs aussi méprisables par leurs talens que par leurs mœurs ; la Fontaine qui avoit protesté de son repentir devant des Députés de l’Académie appelés exprès (ce qui pour le Corps étoit une belle leçon), qui avoit à grands frais acheté pour les brûler tous les exemplaires qu’il avoit pû trouver de ses Contes, qui avoit parcouru les rues sur un tombereau comme un criminel, la corde au col, pour demander pardon au public du scandale qu’il lui avoit donné ; la Fontaine avoit depuis long-temps dans son épitaphe fait le portrait des Auteurs dramatiques & de bien d’autres : Jean s’en alla comme il étoit venu, Mangeant son fonds après son revenu, Jugeant le bien chose peu nécessaire : Quant à son temps, bien le fut dispenser ; Deux parts en fit dont il souloit passer, L’une à dormir, & l’autre à ne rien faire.
Ce sont les traits les plus faillans, les coups de théatre, les ressources les plus ordinaires de leurs drames, ce qui marque une grande stérilité de génie ; car après tout, de quelque maniere qu’on diversifie le masque, c’est toujours le même fonds.
Ce Drame pillé, commun, puéril, est écrit du style le plus plat.
[NDA] Drame de Porte Saint-Martin, espèce de suite de la Paméla de François de Neufchâteau.
car toutes les aventures des Dieux deviennent une matière de drame.
LA fable des amours de Cupidon & de Psiché, inventée par Apulée, dans son âne d’or, mise en vers par la Fontaine, dont Moliere a fait un mauvais drame, & Thomas Corneille un mauvais opéra, que Lulli réchauffa des sons de sa musique, & que l’Abbé Basnier dans sa mythologie, traite avec raison de conte puerile ; cette fable vient d’être rajeunie dans un poëme en huit chants, avec des notes, comme si elle en valoit la peine, pour servir de suite aux fables de l’Abbé Aubert, & qui assurément doit en empêcher le fruit, en remplissant l’esprit du lecteur d’une multitude de folies amoureuses, dont le fonds est très-licencieux, & les images dangereuses.
Pour jouer une telle tragédie, on n’a pas besoin de consulter Machiavel, ni dans sa politique, ni dans ses drames.
L’art dramatique est l’art de peindre ; chaque drame est un tableau général d’une action composée d’une suite de tableaux, chaque acte, chaque scène en est un ; une danse doit faire une scène, & par conséquent un tableau.