Son témoignage donné en 1770 sur les vertus de Louis XVI, alors Dauphin, & sur son auguste Epouse, b, 169 Coffin. […] Les scandales de leur conduite ne donnent aucune autorité au vice, 236. […] Son conseil donné à Auguste contre la fréquentation des Théatres, 125. […] Ils sont faussement donnés pour une école de vertu ; ils sont l’écueil où viennent échouer les meilleures éducations, 42. […] Sa conduite a donné des preuves du peu de confiance que l’on doit avoir aux signes de repentir que les Incrédules donnent dans des maladies sérieuses ; on cite pour exemple l’Ode qu’il fit en pareille circonstance, 523.
Néricault Destouches, crut devoir donner sa Comédie de l’Ambitieux & de l’Indiscrette, sans la faire afficher. […] L’idée avantageuse qu’on leur donne d’eux-mêmes, rallentit l’ardeur de la mériter. […] Nos descendans seront forcés d’avouer que la Nation s’opposoit elle-même à ses plaisirs, méconnoissoit ses droits, & ignoroit que l’économie, & une sage distribution, donnent seules à la gloire & aux récompenses, l’éclat qui les fait briguer avec entousiasme.
» L’Eglise doit donc dans le cas présent, tourner toute son application à faire connaître l’ivraie aux Fidèles, et leur en donner de l’horreur de peur qu’ils ne prennent pour bonne nourriture, ce qui certainement gâterait leur esprit et leur cœur. […] Un Ministre du Seigneur doit planter et arroser, abandonnant le succès de ses soins à celui qui seul peut donner l’accroissement. […] Vos yeux ne sont point souillés d’un plaisir infâme, mais le plaisir que vous donnez aux autres, vous souille vous-même.
Pour ce qui regarde les dimanches, notre auteur commence par cette remarque : « Que les saints jours nous sont donnés non seulement pour les sanctifier, et pour vaquer plus qu’aux autres au service de Dieu, mais encore pour prendre du repos à l’exemple de Dieu même »Page 55. [« Lettre d’un théologien », page 55]. […] D’autres le tournent d’une autre manière, mais qui va toujours à même fin, puisqu’il demeure pour assuré que les délices et la gloire du Sabbat est de mettre son plaisir en Dieu : et maintenant on nous vient donner le plaisir de la comédie, où les sens sont si émus, comme une imitation du repos de Dieu et une partie du repos qu’il a établi.
Bernard, est la consolation divine, c’est une femme chaste mais jalouse, qui méritant seule d’être aimée, ne se peut donner à celui qui court après les étrangères. » C’est pourquoi Salomon crie, vanité sur tous les plaisirs de la terre, desquels il avait fait expérience à ses dépens ; car il avait pensé lui en coûter le salut éternel : C’est pour cela même que David déclare si souvent qu’il ne veut point avoir d’autre plaisir que celui de son Dieu. « M’approcher de Dieu, c’est mon bien ; lui être uni, c’est mon tout » : « Laisse tout, disait Saint Augustin, et tu trouveras tout, car celui-là trouvera tout en Dieu, qui pour l’amour de Dieu méprisera toutes choses. » Voici donc un des principaux conseils que l’on peut donner aux bonnes âmes qui prétendent se disposer à la dévotion.
Les conjonctures, quatre ans après, ayant obligé le roi d’en retirer ses troupes, la famille de Caffaro se réfugia en France, où elle a subsisté des pensions que la cour lui donna. […] Nous avons dit ailleurs qui sont ceux à qui on donne ce sobriquet.
Lorsque cette Nation, lasse d’être avilie, veut ressaisir des droits imprescriptibles, elle doit commencer par secouer ces entraves ridicules qu’on donne à l’esprit des Citoyens. […] Ce despote, jeune alors, aidé d’un esprit droit & d’une forte volonté, donna, pour un moment, au Théâtre d’un Peuple asservi, un peu de cette liberté qui caractérise le Théâtre des Nations gouvernées par elles-mêmes. […] Combien il auroit donné de plus grandes leçons, s’il n’eût pas été forcé d’affoiblir ou de voiler ses intentions en présentant sur la Scène des mœurs étrangères & des faits inventés ! […] Il faut voir dans l’original les conseils que frère Timothée donne à sa pénitente. […] Faut-il regarder les Représentans de la Nation Françoise comme des enfans lâches & paresseux, qui n’aiment point l’esclavage ; mais qui pourtant demeurent esclaves, par la raison qu’il faudroit se donner trop de peine pour être libres ?
Que si on en veut sauver plusieurs des plus accréditées, il est nécessaire, quoique dur, de leur faire subir des changements à la scène, à moins qu’on n’aime mieux (ceci va paraître nouveau et ridicule sans doute) suppléer à ces altérations pénibles, en faisant tomber le choix sur les spectateurs, oui, sur les spectateurs : en n’admettant à la représentation de ces comédies que la classe d’individus à la correction desquels elles sont destinées, lorsque les exemples et leçons qu’on y donne peuvent nuire à ceux qu’elles ne concernent pas actuellement plus qu’ils ne doivent en profiter pour l’avenir. […] vous ne savez que faire redouter et haïr ; il est nécessaire que la religion recouvre ; dis-je, assez de consistance, assez de crédit et d’ascendant pour se faire, comme autrefois, respecter et soutenir par l’opinion publique, de manière à obliger de nouveau ses ennemis à paraître d’abord la respecter aussi, à rendre hommage, du moins extérieurement, à ses préceptes, à donner de bons exemples, à se cacher quand ils font le mal, en un mot, à redevenir hypocrites, en repassant pour monter à la première école, comme ils l’ont été en descendant à la dernière. […] En voilà assez pour faire remarquer que la précaution obligée de généraliser est illusoire, que les critiques faites sous cette forme sont pires que si elles étaient, personnelles, puisqu’elles le deviennent multipliées au gré des passions, et qu’elles ont par conséquent tous les inconvénients dont celui qui donne aux auteurs le privilége d’attaquer et flétrir impunément qui bon leur semble n’est pas le moins grand. […] Marguerit a donné l’exemple récemment dans les combats qu’il a livrés aux administrateurs de la caisse de Lafarge. […] Les lois romaines punissaient un voisin qui ne garantissait pas le serf outrageusement traité par son maître ; les Egyptiens déclaraient coupables de mort un passant qui ne donnait point de secours à un autre, même inconnu, qui était assailli par des brigands ; et les plus honorés des Français seraient toujours si tranquilles spectateurs de l’oppression, de la ruine et des larmes de leurs malheureux con-citoyens, lorsqu’ils ont en leur pouvoir des moyens de les protéger et de leur épargner de si grands maux !
Mais ces plaisirs ne dégénèrent-ils pas en désordres, et l’usage immodéré du vin ne trouble-t-il pas, n’altère-t-il pas la raison que Dieu a donnée à l’homme pour le distinguer des autres créatures qu’il a soumises à son empire ? […] Les festins donnés par les riches qui font un usage honorable de leur fortune sont condamnés à cause de leur luxe, leur prodigalité et la sensualité qu’ils éveillent et provoquent. […] Je ne vous le donnerai pas non plus pour modèle à vous jeunes gens de notre France si polie, si élégante, car sans doute il dansait mal ; puisque, suivant la Biblem : « Mical, sa femme, voyant le roi David qui sautait et dansait, se moqua de lui et le méprisa dans son cœur. » Mais permettez-moi, mes chers auditeurs, d’emprunter à une plume que vous reconnaîtrez sans douten, la défense d’un plaisir si cher et si utile à la jeunesse. […] Et vous, manufacturiers industrieux, qui variez chaque jour vos tissus et donnez la vie et l’existence à tant de familles qui vous consacrent leur intelligence et leurs bras : vous tous qui disposez et tressez ces tissus légers, dont les grâces et la beauté se couvrent et se voilent, gazes transparentes sous lesquelles se cache le tentateur, brisez vos métiers, fermez vos magasins, renoncez à ces occupations profanes, dangereuses pour vous et pour votre prochain ; cessez enfin de vous rendre des instruments de mort spirituelle et de damnation éternelle… Que deviendront nos femmes, nos enfants, nos familles, direz-vous ? […] Lorsque Dieu a soufflé sur le visage de notre premier père pour lui donner la vie, n’a-t-il pas doué sa face des muscles qui expriment nos besoins, nos sentiments, nos douleurs, nos affections, nos peines, et d’autres par lesquels nous manifestons notre satisfaction, notre joie et nos plaisirs ?
Dans lesquelles en expliquant quelles sont les causes du plaisir que donne la Poësie, et quels sont les fondemens de toutes les Regles de cet Art, on fait connoître en même têms le danger qu’il y a dans la lecture des Poëtes.
Quoique toute Poësie soit une imitation, nous donnons particuliérement le nom d’Imitative à la Dramatique, parce que le Poëte cessant de nous parler ou de raconter, disparoît & met à sa place des Personnages qui parlent & qui agissent. […] Il seroit à souhaiter que l’Ynca, Historien de son Pays, nous eût donné une Traduction d’une des Tragédies de sa Nation.
Je commencerai par la seconde loi du Code Théodosien touchant les spectacles, qui est attribuée aux Empereurs Gratien, Valentinien, et Théodose : « Nous vous avertissons avant toutes choses, que personne ne transgresse la loi que nous avons donnée il y a longtemps, en détournant le peuple de la piété par quelque spectacle » ; l. 2. […] « Nous ne voulons point, disent-ils, que les jours des Fêtes, qui sont dédiés au culte et à l’adoration de la souveraine Majesté de Dieu, soient employés à aucune sorte d’exercice, qui serve à la volupté, et à donner du plaisir ; ni qu’ils soient profanés par aucune exaction, ou même par aucun acte de justice ; et nous ordonnons que l’on conserve un respect si profond pour le jour du Dimanche, qu’on s’abstienne de ces mêmes actions, quoique justes, et nécessaires en autre temps. » L. vlt.
Que s'ils donnent des marques d'une pénitence sincère, les Prélats pourront abréger ce temps.
Maxime Euesque de Turin leur donne le nom de simulacres & vanitez diaboliques , Epist. aduersus Andromachum. […] à plus forte raison en celle-cy qu’est le iour natal du S. des saincts que les Payens & idolatres se masquoient en vn autre tẽps, d’autre façon & à autre fin, & quant à eux qu’ils n’ont intentiõ que de passer le temps ioyeusement de donner quelque relasche au corps & à l’esprit harassez du trauail durant le cours de l’annee. […] suiuit ceste institution, le zele & la coustume loüable de ieusner entierement rompit l’entre-deux & rendit le ieusne continuel, comme remarque Charlemaigne : Ce que luy fit ordonner ce ieusne de 40. iours & luy donner le nom de ieusne legitime : ceste coustume viẽt de bien loing & a esté practiquee des l’enfance de la primitiue Eglise suiuant la Prophetie de Zacarie, ainsi que rapporte Philastrius Euesque de Brescia In Catalog. hæresi c. […] : en nostre France ceste coustume estoit obseruee de donner la benediction & absolution aux adulteres Nicolaus Pap. epist. […] Donnons congé à ces folies qui nous attisent l’ire du ciel & attirent mille malheurs, car par des actions sales & deportemens insolens plaire à soy & au populaire, est vrayement desplaire à Dieu & aux sages : ramassons nos esprits que telles folies mettent hors de nous, & les ayans repris, considerons si ce ne sont pas folies de se mettre hors de soy & faire le fol pour honnorer la natiuité du sage des sages, de la sagesse mesme.
Charles, des mains de Monseigneur l’Illustrissime Evêque de Montpellier, lequel durant son séjour à Rome l’avait fidèlement fait transcrire d’un cahier manuscrit gardé soigneusement dans la Bibliothèque du Cardinal François Barberin, avec la permission de sa grâce de l’imprimer en ta faveur : c’est l’avis que je t’ai voulu donner, ami Lecteur, afin que tu n’ignores pas à qui tu en es redevable.
Ramire se prévaut ici de l’approbation même qu’il réfute ; le Docteur qui l’a donnée, y fait des vœux pour obtenir aux Auteurs, aux Acteurs, & aux Spectateurs une retenuë & une décence, qui empêche d’interdire dans le Christianisme une recréation si indifférente, selon lui, aux Fidèles, si nécessaire aux Citoyens, & si instructive pour tout le monde. […] Après avoir fait éclater son zèle en Orateur Chrétien, notre Auteur reprend le ton d’un profond moraliste, & examine encore de plus près la nature de la Comédie : il recueille sur cette matière les définitions des Docteurs les moins accusés de rigorisme, & il en conclut que, si on ouvroit une école, dont l’affiche annonçât les leçons qu’on donne & qu’on prend au théâtre, tous les Magistrats, & tous les Citoyens jaloux des mœurs publiques, s’uniroient pour la fermer, & pour en proscrire les maîtres pernicieux. […] En effet ces Docteurs n’ont jamais permis que des spectacles, où la pudeur & la décence Chrétienne ne peuvent rien appercevoir qui les alarme : ils ont anathématisé tout Théâtre, toute assemblée, qui pourroit donner la plus légère atteinte aux bonnes mœurs.
Ramire se prévaut ici de l’approbation même qu’il réfute ; le Docteur qui l’a donnée, y fait des vœux pour obtenir aux Auteurs, aux Acteurs, & aux Spectateurs une retenuë & une décence, qui empêche d’interdire dans le Christianisme une recréation si indifferente, selon lui, aux Fidèles, si nécessaire aux Citoyens, & si instructive pour tout le monde . […] Après avoir fait éclater son zéle en Orateur Chrétien, notre Auteur reprend le ton d’un profond moraliste, & examine encore de plus près la nature de la Comédie : il recueille sur cette matiére les définitions des Docteurs les moins accusés de rigorisme, & il en conclut que, si on ouvroit une école, dont l’affiche annonçât les leçons qu’on donne & qu’on prend au théâtre, tous les Magistrats, & tous les Citoyens jaloux des moeurs publiques, s’uniroient pour la fermer, & pour en proscrire les maîtres pernicieux. […] En effet ces Docteurs n’ont jamais permis que des spectacles, où la pudeur & la décence Chrétienne ne peuvent rien apercevoir qui les allarme : ils ont anathématisé tout Théâtre, toute assemblée, qui pouroit donner la plus légère atteinte aux bonnes mœurs.
Si je faisais une longue Dissertation, j’aurais ramassé toutes les maximes de l’Ancien et du Nouveau Testament, par lesquelles le Saint Esprit nous a donné des armes pour combattre la Comédie. […] Dans l’Homélie 3. de David et de Saul, ce Saint nous donne un échantillon de l’exactitude de la discipline, et de la pénitence de son siècle : écoutons-le avec attention : « Je crois que plusieurs de ceux qui nous abandonnèrent hier, pour aller aux Spectacles, sont aujourd’hui présents ; je voudrais les reconnaître publiquement, afin de leur interdire l’entrée de ces Lieux sacrés, non pas pour les laisser toujours dehors ; mais pour les rappeler après leur amendement. […] Car ceux qui selon les Lois divines ont été chassés de l’Eglise et demeurent dehors, donnent par leur conduite quelque bonne espérance, qu’après s’être corrigés des péchés pour lesquels ils ont été chassés de l’Eglise, ils y rentreront avec une conscience pure.
Vous ne manqueriez pas encore de vous écrier, que je ne me connais point en Auteurs, « que je confonds les Chamillardes avec les Visionnaires » : et que je prends des hommes fort communs pour de grands hommes ; aussi ne prétendez pas que je vous donne cet avantage sur moi ; j’aime mieux croire sur votre parole que vous ne savez pas les Pères, et que vous n’êtes tout au plus que les très humbles serviteurs de l’Auteur des Imaginaires. […] Cela ne doit point empêcher vos amis d’achever sa Vie, qu’ils ont commencée, ils pourront même se servir de cette Histoire, et ils en feront un chapitre particulier, qu’ils intituleront De l’Esprit de discernement que Dieu avait donné à la Sainte Mère. […] Ce serait une chose étrange que pour un avis que j’ai donné en passant, je me fusse attiré sur les bras tous les Disciples de Saint Augustin.
Les affections même communes ne sont pas propres pour donner le plaisir qu'on recherche dans les Comédies, et il n'y aurait rien de plus froid qu'un mariage chrétien dégagé de passion de part et d'autre.
Les affections communes ne sont pas même propres pour donner le plaisir qu'on recherche dans les Comédies; et il n'y aurait rien de plus froid qu'un mariage chrétien dégagé de passion de part et d'autre.
Il vient souvent me crier aux oreilles, vous aimez trop la bagatelle, vous donnez trop dans l’ajustement, mais il ne songe pas que sa sévérité s’écarte de l’équité et de la bienséance. […] Ce n’est pas le mal qu’elles vous ont fait, qui vous donne ces sentiments furieux : c’est le mal que vous souffrez, qui, s’emparant de votre esprit comme de vos sens, vous porte à des fureurs…. […] Eh bien, Monsieur, je serai assez généreux pour ne le regarder que comme tel : je cherche à vous persuader ; il vous faut des raisons ; je suis en état de vous en donner. […] Vous faites plus ; vous voulez nous convaincre que nous sommes intérieurement persuadés qu’étant ainsi, elles sont comme elles doivent être ; et vous prétendez y avoir bien réussi, en disant, que chez nous la femme la plus estimée, est celle qui fait le plus de bruit, de qui l’on parle le plus, qu’on voit le plus dans le monde, chez qui l’on dîne le plus souvent, qui donne le plus impérieusement le ton, qui juge, tranche, décide, prononce, assigne aux talents, au mérite, aux vertus, leurs degrés et leurs places, et dont les humbles savants mendient le plus bassement la protection. […] Ils vous diront cela, et j’ajouterai, au risque de vous donner des remords, que leur seul amour pour vos ouvrages, leur impartialité quand vous les attaquiez, leur courroux quand on vous attaquait, ont prouvé cent fois, que le génie et les arts ont en elles les protecteurs les plus passionnés et les plus éclairés… A l’égard de la passion, que vous dites qu’elles ne sont capables de sentir ni d’exprimer, je vous avoue que la plume me tombe des mains en cet endroit.
Ils n’aiment la vertu que pour la réputation qu’elle donne. […] C’est en effet en dédaignant le système stationnaire qu’il a pris son essor et qu’il a donné au gouvernement britannique une marche hardie et rapide. […] De nos jours même, nous en voyons quelques exemples, car plus d’un ministre du culte, abusant de l’ascendant que la religion lui donne sur les esprits faibles et crédules, accumule chaque année, par la voie de legs pieux en faveur de gens de mainmorte l, d’immenses richesses, dont la progression serait effrayante, si le gouvernement n’y mettait ordre. […] Si je réalise le projet que j’ai formé de donner aussi une biographie de Bonaparte, j’aurai soin, sans doute, que les ombres, si nécessaires à la perfection d’un tableau, y soient ménagées de manière qu’elles puissent servir à faire valoir les traits saillants qui méritent le plus grand jour. […] [NDE] Solipses : nom allégorique donné aux jésuites, accusés de ne penser qu’à eux-mêmes.
Je vous prie de tout mon cœur, d’en vouloir donner un au R.
Père Rapin, s’il veut bien y donner quelques momens.
Par Privilège du Roi, donné à Paris au mois de Mars 1694.
Est-il impossible de donner un tour Chrétien, ou même honnête aux comédies ? […] La liberté que tant de Chrétiens se donnent est une preuve de leur relâchement ; mais elle ne justifie ni l'Opéra, ni la Comédie.
Je donne et lègue au public, l’ouvrage qui suit, intitulé : Encore des Comédiens et du Clergé.
On finit par donner des règles sur toutes les parties du chant théâtral à une & à plusieurs voix.
J’apprenais de toutes parts qu’il y avait jeté quantité d’idées neuves et vigoureuses sur le danger des Spectacles, tels même qu’on les représente parmi nous, et usé de ces coups de force qui surprennent, réveillent, et donnent enfin ouverture à d’utiles réflexions. […] Je sus que vous aviez donné dans votre Mercure un Extrait critique de cet Ouvrage. […] Les têtes furent tellement renversées, qu’il y eut cartel donné, défi accepté, champ de bataille indiqué, seconds choisis ; rien n’y manqua que l’exécution. […] [NDA] Trattato d’Egli studi delle donne.
Cette conformité avec les plaisirs anciens, dont nous venons de parler, ne m’empeschera pas de donner icy quelques avis sur nos Spectacles & sur nos divertissemens.
Mais pour donner encore plus de jour à l'explication de ces vieilles autorités, il en faut apporter qui ne puissent recevoir de contredit, employer des démonstrations infaillibles et non pas des conjectures, et faire voir par des preuves convaincantes que les Ecrivains des derniers siècles, qui ont étendu l'infamie des Scéniques, jusques sur les Représentateurs des Poèmes Dramatiques, n'ont jamais eu l'intelligence du Théâtre des Romains. […] Déesse Flore par des Jeux Scéniques, que l'on croyait célébrer d'autant plus dévotement qu'ils étaient célébrés honteusement, et toute la Ville voyait, entendait et apprenait cette manière d'apaiser leurs Dieux, si effrontée, impure, détestable, immonde, impudente, honteuse, et qui doit donner de l'horreur à la véritable Religion, ces Fables voluptueuses et criminelles écrites contre leurs Dieux, ces actions déshonnêtes, inventées avec autant d'iniquité que de turpitude, et commises avec plus d'abomination, et dont les Acteurs furent privés des honneurs publics par les sentiments de la vertu Romaine, et du droit de suffrage dans les assemblées, on connut leur turpitude, et ils furent déclarés infâmes. » Où l'on ne peut pas dire que ce grand Saint parle d'autre chose que de l'infamie des Mimes et Farceurs des Jeux Scéniques, à cause de leur impudence. […] , comme Pline s'en explique, en ajoutant les mots de Pantomimes et d'arts efféminés ; car cela ne convient qu'à ces impudents qui dans leurs actions donnaient des images des plus lâches et des plus honteuses pratiques de la débauche.
Sans doute, si le spectacle était ce que le font en chaire ces jeunes écervelés de séminaire, ces prêtres ignorants et fanatiques qui parlent de tout en maîtres, et qui ne savent rien, pas même leur langue à l’étude de laquelle ils préfèrent une théologie sophistique et barbare que ni eux, ni leurs maîtres ne comprennent ; si le spectacle, dis-je, était ce que le font ces hommes absurdes, il faudrait le défendre ; il serait alors tout aussi dangereux que lorsque le curé de Metz montait sur les tréteauxc ; que le cardinal Lemoine achetait l’hôtel de Bourgogne pour le donner aux comédiens Français ; que le cardinal de Richelieu reprochait aux bouffons de cet hôtel de n’être point assez gais dans leurs rôles ; et qu’enfin l’abbé Perrin avait la direction de l’Opérad. […] Un hideux assemblage de bouffonneries où la religion et les choses les plus saintes étaient jouées comme des farces ; où les ministres de la religion même venaient donner l’exemple de la plus cynique immodestie, et corrompre autant par leur mise et leur jeu, que par la liberté révoltante de leurs paroles, les peuples qu’ils devaient édifier. […] M. le vicaire de telle paroisse ne refuse-t-il pas l’absolution à sa pénitente qui est allée au spectacle, quand M. son curé la lui donne ?
Et comme ce sont des leçons flatteuses, auxquelles les acteurs donnent un merveilleux relief, quel progrès une passion vive et ardente, insinuée avec tant d’artifice, ne fait-elle pas dans un cœur où elle trouve déjà de si grandes dispositions ? […] Tout ce que l’harmonie a de charmes, tout ce que l’art peut donner de merveilleux à un concert de voix et d’instruments, tout est employé pour attendrir, pour toucher l’âme ; il n’en faudrait pas tant pour la rendre sensible. […] Ceux qui arrêtent le mouvement des esprits animaux, ne sont pas moins à craindre, que ceux qui leur en donnent un violent et déréglé.
L’empressement avec lequel on y court, l’avidité avec laquelle on reçoit ces leçons, l’approbation qu’on leur donne, le plaisir qu’on goûte à les entendre ; toutes ces choses ne le disent-elles pas assez clairement ?
Par Grâce et Privilège du Roi, donné à Paris le 8 Mai 1694.
4 Multiplier la connoissance des régles, c’est donner aux Arts une extension qui en affoiblit l’éclat. […] Nous ne donnons point les loix du Drame, mais les accessoires qui nuisent à ses progrès.
La question touchant l’Excommunication encourue par le seul fait d’Acteur de la Comédie, sur laquelle il appartient également au Théologien & au Jurisconsulte de donner son avis, (mais qui doit être traitée par l’un ou par l’autre avec autant de sagesse que de lumieres ;) cette Question, disons-nous, est soutenue affirmativement & décidée audacieusement en faveur des Comédiens par la Consultation, fondée uniquement sur les faux principes avancés dans deux Mémoires à consulter, & sur des maximes odieuses, hazardées dans les autres piéces qui la précédent, notamment dans sa Lettre à l’Actrice, conçue en termes les plus outrés & les plus scandaleux : l’uniformité du stile, la répétition fréquente d’expressions singulieres, l’adoption des mêmes idées à sa propre Lettre, font connoître évidemment que le tout est l’Ouvrage du même homme, suivant qu’il en a été convaincu dans la premiere Assemblée. […] Par ce détour artificieux, l’Auteur s’est donné la coupable licence de hazarder les propositions les plus contraires à la Religion & aux bonnes mœurs, & de confondre la nature & les bornes des deux Puissances.
« Dans l’origine, l’église fut dotée de seigneuries temporelles, qui donnèrent aux évêques de France beaucoup de part dans les affaires de l’Etat. […] de Sénancourt, voulant donner un échantillon de son orthodoxie, a bien soin de dire que ces sortes d’alliances spirituelles deviennent rares depuis que les croyances se perdent, et c’est lui-même qui fait remarquer ces derniers mots, imprimés en lettres italiques, à la page 265 du Mercure du dix-neuvième siècle, que j’ai indiqué dans le chapitre Ier qui précède.
Quoique Plaute soit celui des deux qui ait le plus donné dans le vice des Atellanes, il y a deux de ses Pièces toutes entières dans le goût de la bonne Comédie : Les Captifs et le Trinummus : on n’a qu’à les examiner, et les mettre vis-à-vis de la plus modeste Comédie du Théâtre moderne ; et l’on verra, à notre honte, combien le Poète Payen l’emporte sur nous : tout y respire la censure du vice, et il n’y a rien qui favorise la corruption des mœurs. […] Je me contenterai d’en donner un seul exemple que je tirerai même du Théâtre du grand Molière, que j’admire si fort du côté de l’esprit et du génie.
Par ce moyen Genève aurait des spectacles et des mœurs, et jouirait de l’avantage des uns et des autres ; les représentations théâtrales formeraient le goût des citoyens, et leur donneraient une finesse de tact, une délicatesse de sentiment qu’il est très difficile d’acquérir sans ce secours ; la littérature en profiterait sans que le libertinage fît des progrès, et Genève réunirait la sagesse de Lacédémone à la politesse d’Athènes. […] a » Voilà certainement le tableau le plus agréable et le plus séduisant qu’on pût nous offrir ; mais voilà en même temps le plus dangereux conseil qu’on pût nous donner.
Ô Mon Dieu, mon divin Sauveur, viens remplir mon âme de ces douceurs que tu communiques à tes fidèles serviteurs ; donne-moi le pain descendu des cieux, la vraie manne et le pain des Anges qui me fasse goûter des plaisirs lesquels étouffent le sentiment des plaisirs du monde, et le goût de ses divertissements ; que tes sabbats fassent mes délices ; que ta parole me soit plus douce que le miel, et que les rayons de miel ; et que la méditation des joies que tu me prépares dans ton ciel me ravisse de telle manière, que je ne sois plus ni au monde ni à moi, mais que je sois tout entier à toi.
C'est encore un très grand abus, et qui trompe beaucoup de monde, que de ne considérer point d'autres mauvais effets dans ces représentations, que celui de donner des pensées contraires à la pureté, et de croire ainsi qu'elles ne nous nuisent point, lorsqu'elles ne nous nuisent point en cette manière : comme s'il n'y avait point d'autres vices que celui-là, et que nous n'en fussions pas aussi susceptibles.
Par Grâce et Privilège du Roi, donné à Paris le quinze Janvier 1656.
MADAME, Comme les instructions que les Saints nous ont données, ont besoin d’un exemple vivant pour être plus fortes ; j'ai cru que le vôtre était nécessaire pour autoriser les maximes de saint Charles qu’il donne au public.
C'est encore un très grand abus, et qui trompe beaucoup de monde, que de ne considérer point d'autres mauvais effets dans ces représentations, que celui de donner des pensées contraires à la pureté, et de croire ainsi qu'elles ne nous nuisent point, lorsqu'elles ne nous nuisent point en cette manière ; comme s'il n'y avait point d'autres vices que celui-là, et que nous n'en fussions pas aussi susceptibles.