Maurice, dit-on, a étendu les limites de l’art de la guerre, par le recueil de ses Rêveries : en voici une qui mérite bin le titre. […] La dame qui avoit emprunté tous les secours de l’art pour s’embellir, ne doutoit pas de sa victoire. […] Il étudia un peu dans la suite l’art de la guerre, mais fort peu par ses exploits.
» me répondit-il. « Cette légende modeste convenait autrefois ; Michot, Damas, Varenne, Julie et les deux Tabraise étaient le noyau de cette troupe, que le père du Tonnelier 65, sous la protection d’un prince66, gouvernait avec un talent que, pour les progrès de l’art, Thalie devait éterniser comme le feu sacré de Vesta ! […] … L’émulation des deux tournait au profit de l’art ; la paresse d’un seul est peu propre à donner des successeurs aux Grétry, Monsigny, Daleyrac, Méhul et Nicolo. […] Selon le titre d'une autre édition publiée la même année « chez tous les marchands de nouveautés », il a écrit son opuscule pour répondre à un concours de l'Académie de Lyon : De l'Influence des théâtres et particulièrement des théâtres secondaires sur les moeurs du peuple, prix proposé sur cette question par l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, par M.
vous donnez des spectacles au peuple, vous estimez l’art du théâtre, vous payez, vous recherchez ceux qui l’exercent, et vous les méprisez, vous les déposez, vous changez leur état civil, vous les condamnez à l’infamie, les chassez de la Cour, du Barreau, du Sénat, de l’Ordre des Chevaliers, vous les privez de tous les honneurs civils. […] « Vous demandez, dit-il, si ces personnes si bien parées, si exercées aux accents de la passion, n’abuseront jamais de leur art pour séduire la jeunesse. Votre crainte est fondée ; un Comédien doit savoir mieux que personne l’art de, etc.
C’est lui, n’en doutez pas, qui a fait un art des jeux de théatre, pour attirer les hommes, les séduire, les amollir, & détruire leur vertu ; c’est lui qui a fait dresser les théatres, a formé les Acteurs, afin que cette peste gagne & infecte toute une ville. […] comment éviterons-nous le feu de l’enfer, quand nous nous en faisons un art & une étude ?
Le Poète peut souvent mêler avec art, la fiction à la vérité ; mais il faut alors que l’une ait absolument besoin de l’autre.
Il éxcelle sur-tout à décocher avec art les traits fins de la Satire.
Comme le quinqué, par éxemple, n’est pas toujours l’image de gens qui crient ensemble, le Musicien devrait disposer ses parties avec tant d’art que l’une n’empêchat pas d’entendre l’autre.
La pratique en est constante, et on prive des Sacrements pendant la vie, et à la mort ceux qui jouent la comédie, s'ils ne renoncent à leur Art.
Daniel et ses compagnons n’eurent-ils pas l’art de s’en abstenir, sans offenser leur Supérieur !
[NDE] Ces vers sont la traduction par Louis-Nicolas Gueroult d’un vers d’Ovide : « Iste locus casti damna Pudoris habet » (Art d’aimer, I, 100) mis en exergue à un petit poème allégorique en vers latins sur les spectacles.
Une de nos espèces d’Automates, sans aucun fonds propre, Dogmatistes, Formalistes, Compilateurs et Dissertateurs, qu’on nomme Savants, se sont arrogés le droit de donner des préceptes sur un Art qui n’a de loi que la nature : ils ont jeté les Auteurs dans un labyrinthe de règles embarrassantes et ridicules : ils leur ont mis des entraves jusqu’à la façon de rendre leurs idées ; continuellement resserrés et contraints dans la froide et pénible méthode, le but leur échappe : cette méthode, si étrangère aux passions, produit quantité de petites beautés de détail, mais qui ne sortant pas essentiellement du sujet, forment un ensemble de pièces de rapport, sans force, et incapable de causer de grandes émotions.
N’est il pas injuste de blâmer la Comedie par le nom seul, sans examiner la chose, & en confondant l’intention de l’art auec le mauuais vsage ? […] Comme dans tous les ouurages en prose ou en vers le bon sens & la belle expression doiuent soûtenir les matieres que l’on traite, il faut pour bien faire les soûmettre necessairement à la censure des Maîtres de l’art, & prier quelqu’vn de Messieurs de l’Academie Françoise d’y jetter les yeux. […] L’Art de regner. […] Il est de l’art du Poëte de ne produire des meres que dans vn bel âge, & de ne leur pas donner des fils qui puissent les conuaincre d’auoir plus de quarante ans. […] Il a sceu l’art de plaire, qui est le grand art, & il a chastié auec tant d’esprit & le vice & l’ignorance, que bien des gens se sont corrigez à la representation de ses ouurages pleins de gayeté ; ce qu’ils n’auroient pas fait ailleurs à vne exhortation rude & serieuse.
A toutes les raisons données à l’appui de mon opinion, je puis en ajouter encore une plus décisive ; celle que toutes les vertus qui ont été mises notamment sous la sauvegarde et protection de l’art dramatique, ont été les plus persécutées, et ont le plus perdu ; je n’en vois pas une clairement qui y ait gagné, et je vois très-bien, au contraire, que les plus ingénieusement défendues, que les mieux prêchées ou vengées sur la scène, sont les plus généralement abandonnées dans le monde ; je vois qu’on n’a fait qu’aiguiser les traits de toutes les passions contre elles, ou contre ceux qui les pratiquaient. […] Si les gens de ròbe, tant persécutés aussi sur le théâtre, embrouillent les affaires pour avoir plus de raisons de rançonner les clients, les commerçants falsifient les marchandises, vendent à faux poids et à fausses mesures ; le marchand de comestibles nous fait manger des drogues ; le marchand de boissons nous fait boire du poison ; l’orfèvre nous vend des objets d’or plaqué ou mêlé pour de l’or pur ; le bijoutier des pierres fausses pour des pierres fines ; le drapier du drap de Verviers pour du Louviers ; le fripier vend, à faux jour, du drap taché, rapé, rapetassé, en assurant qu’il est tout neuf, et qu’il fera honneur ; le mercier vend de la toile de Rouen pour du Jouy, des mouchoirs brûlés et mauvais teint, pour excellents et bon teint ; le bonnetier de la laine de Picardie pour de la Ségovie ; le chapelier du lapin pour du castor ; le fourreur du loup des Ardennes ou du bois de Bondy pour du loup de Sibérie ; l’épicier de l’eau de mort pour de l’eau-de-vie ; le confiseur du miel pour du sucre : le boulanger n’est ni plus ni moins fripon que les autres ; le rôtisseur vend de vieux coqs déchaussés pour des poulets ; le pâtissier vend des pâtés de sansonnets ou de pierrots pour des pâtés de bécassines ou de mauviettes, et le limonadier de la chicorée pour du café Moka ; le boucher vend de la vache pour du bœuf, et pèse avec le coup de pouce ; le chandelier du suif pour de la bougie ; le tabletier de l’os pour de l’ivoire ; l’imprimeur contrefait, le libraire vend les contrefaçons ; le tailleur met dans son œil, le fournisseur dans sa poche ; les caissiers, receveurs, payeurs, vident les caisses, violent les dépôts, prêtent à usure, grippent des sous, ou emportent tout ; les maçons sont des maisons en musique, ou d’une bâtisse légère, qu’ils vendent pour très-solides ; les architectes, entrepreneurs, peintres, paveurs et toiseurs, comptent des pieds pour des toises, demandent des mille pour des cents ; les horlogers et les médecins, qui travaillent à peu-près également dans l’ombre, par rapport à nous, désorganisent, dérangent nos montres et nos santés pour assurer leurs revenus, et se sont bien payer le tems et l’art qu’ils ont employés à faire le mal. […] C’est dans cet ouvrage où, pour appuyer la nécessité du remède que j’y invoque, je prouve par des raisons et par des faits que dans un temps ordinaire, à l’âge de notre société, au degré d’avancement où en sont maintenant les arts, les métiers et le luxe (à moins qu’il ne s’agisse d’introduire chez nous quelque branche essentielle d’industrie, que nous aurions encore à envier raisonnablement à l’étranger), les établissements nouveaux, surtout les grands et ambitieux que la cupidité attache aux corps des anciens, ne sont que des superfétations voraces qui en tirent les sucs, qui détournent la sève industrielle de ses voies ordinaires, entravent la progression naturelle et la plus juste distribution de l’industrie, lesquelles s’effectuent le mieux possible par la succession constante et régulière des maîtres et des établissements particuliers de tous les genres qui, d’ailleurs, réunissent dans leurs nombreuses communautés respectives, et au plus haut degré actuellement, tous les principes, tous les motifs et moyens de l’émulation souvent prétextée dans les fréquents projets de ces accaparements d’industrie ; accaparements encore facilités, pour le malheur des dernières classes, (la déplorable situation actuelle du peuple anglais en fournit une nouvelle preuve incontestable), par la multiplication sans bornes des machines, ou bras de bois, qui paralysent funestement ceux des hommes ; ce que je crois y avoir bien démontré aussi.
vive & saillante, fut dangereuse en Grèce ; elle y fut un art qui servit également au plaisir, à la religion, aux forces du corps, au développement des graces, à l’éducation de la jeunesse, à l’amusement de la vieillesse, & à la corruption des mœurs. A Rome elle devint partie de l’art dramatique avec la poësie & la musique. […] Faire un art d’un jeu frivole, payer des maîtres pour l’apprendre, y consacrer une partie de sa vie & de son bien, est-ce chercher un remède à la foiblesse humaine, ou plutôt se nourrir de poison & augmenter sa foiblesse.
On ne pourrait donc trop desirer que ces Enfans eussent des Maîtres pour les Sciences & les Arts les plus analogues au Comédisme.
, où les Poètes Tragiques, les Comiques et les Musiciens disputaient le prix de la Poésie et de la Musique ; et cette noble dispute d'esprit et d'art se fit aux trois plus grandes fêtes de Bacchus.
C’est ce que leur reproche l’ingénieux Auteur qui vient de donner au public un Recueil de ses Poésies, et dont le mérite est trop connu par ses Poèmes, de l’Art de Prêcher et de l’Amitié, pour que je ne craigne pas de le rabaisser par tout ce que j’en dirais de plus avantageux.
Il est donc prouvé que des moines et des prêtres, ainsi que des évêques et des archevêques, exercèrent en quelque sorte l’art du comédien ; mais plus souvent comme amateurs, pour leur plaisir.
Juillet 1547. ordonna que les pauvres enfants qui auraient père et mère, y seraient charitablement reçus, nourris et instruits dans la Religion et dans les Arts ; de même que les orphelins l’étaient en l’Hôpital du saint Esprit : ainsi les Confrères de la Passion furent obligés d’abattre leur théâtre, et d’abandonner leur salle.
est né bon, je le pense, et crois l’avoir prouvé ; la source de l’intérêt qui nous attache à ce qui est honnête, et nous inspire de l’aversion pour le mal, est en nous, et non dans les Pièces ; il n’y a point d’art pour faire naître cet intérêt, mais seulement pour s’en prévaloir.
Et, considerans que l’institution des spectacles publiques, leur seroit d’un grand secours pour débaucher l’homme du service de Dieu, & le consacrer à leur culte, ont inspirez aux Payens ces sacrileges inventions de leur art, dans lesquelles toute la religion est profanée. Or jugez maintenant des qualitez de cet art, par l’esprit de l’artisan, & de la nature de l’ouvrage par le genie de son autheur. […] Helas, M. l’auriez-vous jamais crû, que dans l’état present du Christianisme, & que dans des villes bien policées on eût ouvert des écoles publiques pour y enseigner le vice, & pour y corrompre les bonnes mœurs ; comme si la nature gâtée comme elle est, jusques dans son fond, n’étoit pas une assez sçavante maîtresse pour enseigner toutes sortes de vices aux enfans ; cependant c’est ce qui se pratique tous les jours dans la comedie, où l’on enseigne non seulement l’art d’aimer, qui fit bannir autrefois un Poëte de Rome, mais encore l’art de commettre le peché avec esprit, & de conduire une intrigue avec adresse ; d’où il arrive que le poison de l’amour, aussi bien que celuy du plaisir, qu’Arnobe appelle, lenocinia voluptatum , venant à couler par les yeux & par les oreilles de ce jeune homme, & de cette jeune fille, il s’insinuera si avant dans leurs ames & dans leurs cœurs, qu’ils se rendront les veritables Acteurs de la piece, qu’ils ont vû representer par les Comediens, & feront qu’on verra dans le parterre ou dans la ville la scene de ce qui s’est joüé sur le theatre. […] Or pouvez-vous avec tout l’art & la science de bien dresser vôtre intention, rapporter le plaisir de la comedie à la gloire de Dieu ; oserez-vous luy dire, Seigneur, c’est pour l’amour de vous, à vôtre honneur & gloire, que je vais voir joüer & danser les Comediens ; en verité, M.
Augustin condamnait ce qu’il y a de moins répréhensible au théâtre, ce que l’Auteur et l’Acteur s’applaudissent, comme du chef-d’œuvre de leur art, d’avoir le plus vivement excité la pitié dans la tragédie. […] de la Musique) après avoir montré que dans la plupart des Comédiens qui plaisent le plus par leur chant, il y a très peu de science, même de la musique, parce que ce n’est ordinairement que la beauté naturelle de la voix, une routine, un exercice, qui n’est qu’un pur mécanisme, où l’esprit a très peu de part, ce qui est très vrai, de même que dans la danse, les instruments et tous les arts, où l’on voit tous les jours que le plus grand Musicien chante désagréablement, le plus grand Poète débite mal, le plus savant Architecte ne taillerait pas une pierre, qu’ainsi quelque honneur qu’on veuille faire à la poésie, à la musique, les exécuteurs, c’est-à-dire les Comédiens, ne sont que de purs artisans, S.
« Vous reconnaissez que Dieu vous ordonne la pureté dans la conversation, qu’il vous défend les discours insensés et les plaisanteries indécentes aussi sévèrement qu’il vous défend de prendre son nom en vain : vous savez qu’il vous a été recommandé de ne laisser échapper de votre bouche aucune parole impure ; et néanmoins vous allez dans un lieu où vous n’entendez qu’un langage impur et profane ; les hommes que vous voyez ne vous entretiennent que d’objets grossiers et immoraux ; ces hommes sont chargés de revêtir toutes ces obscénités de toute la magie du langage, afin de vous en faire avaler le poison, et ils poussent si loin cet art funeste, qu’il n’est point de mauvaise compagnie qui pût vous être aussi fatale ! […] ce n’est pas dans ces amusements factices et dangereux que nous les rencontrerons ; c’est dans le spectacle et les scènes de la nature, dans ses admirables productions, dans les travaux utiles des arts, dans le tableau fidèle de la vie humaine, dans la peinture des objets intéressants, dans le charme des relations sociales et de la vie domestique, dans des actes de charité et de bienfaisance, enfin, dans le témoignage honorable et délicieux d’une conscience pure.
Cela arrive sans doute, mais cet abus est une atteinte formelle à l’art & à l’illusion qu’il doit soutenir sans cesse.
Quest. 78, Art.
Jean Chrysostome1, qu’on est le plus éloigné de tout ce qui peut blesser la pudeur, il en coûte tant pour se conserver dans la pureté que Dieu exige de nous, de quel naufrage n’est-on pas menacé lorsqu’on s’expose sur la mer orageuse du Théâtre, & qu’on ajoute à l’inclination naturelle, l’art & l’étude de la volupté ?
l'art de jouer ou bouffonner, ne signifie proprement, comme on le voit dans Valère Maxime, que ce mauvais et déshonnête batelaged qui se pratiquait au Théâtre Romain « In scena lusisse. » Greg. contra Mar.
sous un Héros qui remet les beaux Arts Dans un éclat plus grand que du Temps des Césars ; Sous un Roi si puissant, si glorieux, si juste, Dont la superbe Cour ternit celle d’Auguste ; Sous un Roi qui sans cesse occupe mes cent Voix, Et qui n’a point d’égaux, quoi qu’il soit tant de Rois ; Est-il quelque Talent qui doive être inutile ?
On peut, d’après Juvenal, dire des Français, dignes émules des Romains : Ce peuple si supérieur aux autres peuples, qui donne le ton de l’élégance et des grâces, des sciences et des arts, de la littérature et de la parure, après avoir vaincu le monde, est à son tour vaincu par la comédie, et borne tous ses désirs à avoir du pain et des théâtres : « Qui dabat olim imperium … fasces, legiones, duas tantum res anxius optat, panem et circenses. » Les papiers publics en font chaque semaine une honorable mention, les Mercure, les affiches, les journaux, les feuilles de Desfontaines, de Fréron, de la Porte, transmettent à la postérité les événements importants du monde dramatique ; on célèbre le début d’une Actrice, les hommages poétiques de ses amants, les compliments d’ouverture et de clôture ; on détaille avec soin les beautés, les défauts, les succès, les revers de chaque pièce ; on en présente à toute la France de longs morceaux avec les noms fameux de Valère et de Colombine.
Si cette malheureuse passion vue de loin dans deux personnes qui s’aiment, et dont on n’entend pas même les discours, est souvent capable de faire de vives impressions sur celui qui les observe ; qu’arrivera-t-il, lorsque, sur la scène, un jeune homme et une fille, avec toute la vivacité que l’art peut inspirer, font parade de leur tendresse dans un Dialogue, où les pensées étudiées du Poète sont toujours portées à l’excès ?
Ainsi les femmes qui se fardent ont l’art de perdre tous les matins vingt années, qu’elles se trouvent le soir en se couchant, & avec cette alternative, elles arrivent comme les autres au tombeau de la beauté & de la vie. […] Cette aisance, ou plutôt cette impudence est le fin de l’art, & le vrai mérite d’un Comédien. […] Elle est à elle-même le censeur le plus minutieux & le plus inexorable ; mais aussi quand ce chef-d’œuvre de l’art, du goût & de la mode, est sorti de ses mains, qu’elle applaudit à son travail, qu’elle se complait en elle-même, qu’elle se contemple avec plaisir dans son miroir, quels transports !
Or, ce maître de l’art, cet homme si judicieux et si sensé ne parle d’aucun Prêtre sans le revêtir de quelque marque d’honneur. […] Chlorée n’est qu’or, qu’écarlate et que broderie ; il est aussi magnifique dans tout son équipage que la nature et l’art peuvent le faire. […] Là, les sciences et les arts qui perfectionnent l’esprit et qui en font la gloire,2.
Je ne doute pas que le goût aujourd’hui dominant du théatre ne contribue à cette haine & à ce mépris, & je ne comprends pas comment les Communautés Religieuses ont pu s’aveugler sur leurs intérêts, jusqu’à le favoriser, à composer, à faire représenter des pieces dans leurs maisons, à donner des règles de l’art dramatique, dont une bonne politique devoit les rendre ennemis déclarés. […] 8.° Cette scene où l’Auteur a mis tout son art, est un enfantillage.
On admire cette puissance éclairée, qui, depuis qu’elle s’est déclarée la protectrice des gouvernements opprimés et des peuples tyrannisés et massacrés, surpasse de bien loin tous les gouvernements de l’Europe dans l’art de gouverner, et principalement sous les rapports de la saine morale politique. […] On voit encore un abbé5 j qui prostitue son talent équivoque dans l’art d’écrire, pour la défense du jésuitisme impur.
Quoi, mes Dames, mettre cinq ou six heures de tems a se parer & à se peindre le visage, pour aller ensuite dans une assemblée tendre des pieges à la chasteté des hommes, & servir de flambeau au demon, pour allumer par tout le feu de l’impudicité, demeurer les nuits entieres exposées au yeux & à la cajollerie des jeunes fous, & de tout ce qu’il y a de libertins dans une ville, emploïer tout ce que l’art & la nature ont de plus dangereux pour attirer leurs regars, & pour leur renverser l’esprit, deguiser vos personnes & vôtre sexe, pour n’avoir plus honte de rien, & pour ôter à la grace ce petit secours, qu’elle trouve dans la pudeur, qui vous est si naturelle.
Quels tableaux touchés avec plus d’art, que ceux de l’esprit tortillé, inconséquent, et sans nulle vigueur de nos frivoles déclamateurs dans la Chartreusea, et surtout dans le style ingenu que vous leur opposez du Curé de la Seigneurie, peint avec une naïveté ravissante !
Leurs Poètes ont pensé avoir atteint au suprême degré de leur Art, d’avoir exprimé naïvement toutes les passions, et c’est où l’on trouve le plus de danger ; C’est comme les Peintres qui ayant employé tous leurs efforts à représenter des Nudités dans leurs Tableaux, sont condamnés par les personnes austères qui croient que de tels objets causent de mauvais désirs.
Au reste un serment mis en œuvre n’est pas une médiocre ressource pour quantité de nos Dramatiques : c’est ce qui remplit le vide de la pensée, ce qui renfle une expression plate, ce qui donne de l’harmonie et de la rondeur à la période ; ce qui apprécie enfin l’éloquence et le mérite de ceux qui se signalent en l’art de jurer. […] De Art. […] De Art.
Voici ce que dit Bossuet sur ce point : « Elle (l’Église) condamne les comédiens, et croit par là défendre assez la comédie ; la décision en est précise dans les Rituels, la pratique en est constante ; on prive des sacrements, et à la vie et à la mort, ceux qui jouent la comédie, s’ils ne renoncent à leur art ; on les passe à la sainte table comme des pécheurs publics ; on les exclut des ordre sacrés, comme des personnes Infâmes ; par une suite infaillible, la sépulture ecclésiastique leur est déniée. […] La culture démesurée, excessive des arts d’agrément, et particulièrement de la musique quelle qu’elle soit, de la danse et de tout ce qui se dit et se fait au théâtre, peut exercer sur le moral des jeunes personnes une très-fâcheuse influence, en exaltant, en perturbant ou en pervertissant la sensibilité et les fonctions du système nerveux.
Ce Magistrat n’estima pas que le privilège exclusif accordé au Maître de l’Hôtel de Bourgogne, fût plus fort que les Statuts des six Corps des Marchands et des Arts et Métiers de Paris, dont l’effet est suspendu en faveur des Forains pendant la Foire. […] Et d’autant qu’il importe que chacun soit informé de la volonté de Sa Majesté, et qu’elle entend qu’il soit procédé extraordinairement contre ceux qui au dedans ou au dehors et proche de l’Académie exciteront quelque tumulte, et qui troubleront les spectacles et divertissements publics : Requérait le Procureur du Roi que sur ce il fût pourvu, afin que par le respect qui est dû aux volontés de Sa Majesté, plus que par la crainte du châtiment ; et qu’aussi par la connaissance de la protection particulière qu’il lui plaît de donner en faveur des Arts et du Public à l’Académie de Musique, ceux qui se trouveront à ces représentations n’y fassent aucun désordre, et qu’aucun de ceux à qui l’entrée en est défendue n’ait la témérité de s’y présenter.
Ces Poëtes Tragiques alloient donc directement à la fin de leur Art, ne songeant qu’à exciter une grande émotion, le véritable plaisir de la Tragédie ; parce que notre Ame, comme je l’ai dit, n’est jamais si contente, que quand elle est dans l’émotion.
Cette joie est inaltérable comme la vertu qui la produit, et n’est jamais sujette à de fâcheux retoursbj. » « Une âme belle et sensible n’a-t-elle pas au sein de sa famille, et dans le goût même des lettres et des arts, des plaisirs plus purs qu’elle puisse se permettre ?
Ceux-ci exerçaient leur art de quatre différentes manières.
La Russie brisant les fers de la Crimée, rétablissant l’agriculture & les arts, & les nations se donnant la main en signe de paix, la Pologne cédant ses provinces. […] Il y a du goût, de l’art, de l’esprit dans ce spectacle : il est difficile de croire que les Russes l’aient imaginé & exécuté ; sur-tout ceux qui étoient en Pologne ne sont que des soldats & des officiers, qui ne faisoient depuis plusieurs années d’autres métier que de piller, de ravager le royaume.
« Sa vie y fut telle que son art de Comédien pouvait le faire présumer, dit M. […] Que direz-vous, race future, Lorsque vous apprendrez la flétrissante injure Qu’aux beaux arts désolés font des hommes cruels ?
Si les Comédiens veulent embrasser la foi, qu’ils renoncent à leur art, et promettent de ne plus l’exercer ; et « s’ils violent cette promesse, qu’ils soient retranchés de l’Eglise » : « Quod si facere contra interdictum tentaverint, ab Ecclesia projiciantur. » Le même concile (C. […] Art.