Ce n’étoient que meurtres ; les criminels étoient punis par d’autres criminels, & leurs punitions devenoient de nouveaux crimes.
D'où vient que Justinien par ses nouvelles Lois, condamne en de grosses peines ceux qui faisaient jurer ces femmes de ne point quitter la scène ; et pour leur donner la liberté de se convertir, il déclare ce serment nul et de nulle obligation.
En quatrième lieu, nouveau Jonas, vous prédisez la corruption des mœurs de Genève et sa ruine, comme le Prophète a prédit celle de Ninive.
ne les regardaient point, et s’émancipaient d’y contrevenir ; cela donna lieu à une Loi de Théodose le Jeune, et de Valentinien de l’an 425. « Elle porte de nouvelles défenses, de représenter aucuns jeux, soit du théâtre, soit du cirque le jour du Dimanche, et y ajoute les jours de Noël, de l’Epiphanie, de Pâques, les cinquante jours d’entre Pâques et la Pentecôte, et les Fêtes des Apostres, afin, dit cette Loi, qu’en ces saints jours, le Peuple n’étant point distrait par des plaisirs profanes, put appliquer tout son esprit au service de Dieu.
Ministres dont toutes les fonctions se bornent à leur envoyer le bulletin de la Cour, & leur apprendre les nouvelles de la Ville, qui cependant à ce titre jouissent fort tranquillement du revenu de leur dignité & Canonicat, sans servir le Chœur ni le Diocèse. […] S’il eût été Clément Marot, il auroit eu de mes nouvelles.
Les nouvelles publiques, qui n’osent parler qu’à demi d’une mort si frappante, pour en adoucir la terreur, qu’elles ne peuvent se dissimuler, ajoûtent que ce Prince étoit très-pieux, qu’il s’étoit confessé & qu’il avoit communié le même jour, qui étoit un dimanche. […] Dans les descriptions de ces fêtes nuptiales qui ont couru toute l’Europe, & où par-tout l’opéra, le bal, la comédie sont des cérémonies essentielles qui doivent précéder la bénédiction nuptiale, on parle d’un opéra nouveau de l’Abbé Metastasio (Romulus & Tersine), dans lequel, quoique l’ouvrage d’un Ecclésiastique, on chercheroit inutilement quelque trait d’un mariage chrétien, & même afin qu’on ne s’y trompe pas, & qu’on ne soit pas tenté d’y chercher des vestiges du christianisme, on y joignit un ballet, apparemment du même Auteur, dont le sujet étoit : Le Mariage d’Énée avec Lavinie, fait par Venus.
On a voulu depuis peu leur donner un air de nouveauté, & presque de découverte d’un nouveau genre, en leur donnant le nom de Proverbes dramatiques, dont on vient d’imprimer un recueil en deux tomes, & bien-tôt en cinquante ; car il n’y a qu’à ouvrir ces innombrables Recueils de Contes, bons Mots, Facéties, Passetemps, Ana, Adajes, qu’on trouve par-tout, & faire jaser des interlocuteurs, & on aura des proverbes, de bons mots, des contes, &c. dramatiques. […] Et après avoir lié l’amour avec des chaînes qui sont elles-mêmes de nouvelles armes pour lui, est-ce bien le maîtriser de lui donner sa main à baiser & lui faire toutes sortes d’agaceries, de l’enfermer chez soi au milieu d’une troupe de filles, comme dans un serrail ?
»bw A vous entendre gémir de la sorte, qui ne croirait que vous venez de dire des vérités inutilement démontrées, qui ne croirait que vous en allez dire de nouvelles, et qu’elles auront un sort plus heureux ? […] Permettez-moi de vous raconter un fait qui, quoiqu’assez comique, vous fera juger de l’effet que cette excellente Tragédie est capable de produire : tout Marseille vous en attestera la vérité, « Et vous entendrez là le cri de la nature. » Un Capitaine de Vaisseau qui n’avait jamais vu de spectacle, fut entraîné par ses amis à la Comédie, on y jouait Atrée ; notre homme, ébloui par des objets tout nouveaux pour lui, oubliant que c’était une fable qu’il voyait représenter, lorsqu’il entendit Atrée prononcer ce vers qui vous choque si fort et par lequel il s’applaudit du succès de ses crimes, notre homme dis-je, se leva tout à coup avec fureur en criant : « Donnez-moi mon fusil que je tue ce B. là. » Vous jugez bien qu’une pareille scène fit oublier la catastrophe à tous les autres Spectateurs et que bien en prit aux Acteurs que le vers qui mettait le Capitaine en fureur était le dernier de la pièce, car ils auraient eu peine à reprendre leur sérieux après une pareille saillie.
Mais il en coûta cher au Curé ; les Commandeurs et Chevaliers de Malte, de qui cette Eglise et ce Curé dépendent, indignés d’un si grand scandale, s’assemblèrent, lui firent le procès, le condamnèrent à deux cents livres d’amende et à trois mois de séminaire, pour lui apprendre son devoir (Gazette d’Avignon, 3 août 1762, et toutes les nouvelles publiques). […] Non, ces bords désormais ne seront plus profanes, Ils contiennent ta cendre ; et ce triste tombeau, Honoré par mes chants, consacré par tes manes, Est pour nous un temple nouveau.
Il ne pouvoit manquer de parler du Théatre, c’est l’idole des nouveaux Philosophes, en cela bien différens des anciens, qui le condamnoient hautement. […] Il y a ajouté un second tome de sa façon, le nouveau Guliver, sur des fictions fort semblables, mais plus amusantes, & mieux écrit que le premier Guliver. […] Les vers coulerent comme auparavant, & les nouvelles pieces furent très-belles.
C’est ainsi que les grands hommes font de petites fautes pour en tirer de nouveaux charmes ; tant il est vrai que le génie est au-dessus des regles ; mais il ne doit se permettre de les sacrifier qu’à nos plaisirs.
La dépravation n’y fut jamais plus grande que pendant la peste, au lieu de la craindre, on alloit la chercher par le crime, avec les femmes pestiférées, & on se donnoit par le même coup une double mort, du corps & de l’ame, jusques dans les hôpitaux des pestiférés, les femmes mourantes n’étoient pas en sureté dans leur lit ; les hommes ne l’étoient pas davantage, il venoit des femmes de la ville leur offrir le crime, & les malades entr’eux ayant la mort dans le sein, se portoient & recevoient de nouveaux coups.
L’on disait en France il n’y a pas encore vingt ans, que du moins la Langue y était chaste : Mais un nouveau Dictionnaire qui n’est que trop à la mode, est venu nous ôter ce reste de pudeur, et les personnes qui y ont le plus travaillé, sont beaucoup de femmes devenues si hardies à parler, qu’elles s’applaudissent de faire rougir des hommes qui ne sont pas même dévots.
[NDE] Il est l'auteur de la Satire nouvelle contre les femmes, imitée de Juvénal et des Satires nouvelles sur l'esclavage des passions et sur l'éducation des enfants (1698) d.
Si monseigneur l’archevêque de Rouen avait eu pour le roi cette déférence qui doit germer et se développer dans le cœur de tout bon Français, et s’il eût pris l’avis du Gouvernement avec lequel il aurait dû se concerter sur le mandement qu’il a fulminé, certes, cet acte qui a réveillé tant de passions, tant de craintes et d’alarmes aurait subi de sages modifications ; la société n’en aurait pas été ébranlée aujourd’hui, car le gouvernement, qui connaît à fond le génie, l’esprit et le moral des Français, aurait, il n’en faut pas douter, fourni à ce prélat les moyens d’arriver à son but, sans heurter l’esprit du siècle et causer de nouveaux troubles.
174. mais il fallut de nouvelles Lois, puisque Capitolin rapporte une défense de Marc-Aurèle : « Lavacra mixta sustulit.
Thespis fut le premier qui, barbouillé de lie, Promena par les Bourgs cette heureuse folie, Et d’Acteurs mal ornés chargeant un tombereau, Amusa les passans d’un spectacle nouveau. […] Rien n’est plus pernicieux que cette multitude d’histoires amoureuses & de Nouvelles galantes qu’on est dans le goût d’écrire depuis trente ou quarante ans. […] Il fut réservé à l’Italie de répandre de nouveau le goût des mœurs & des arts dans toutes les autres parties de l’Occident, après avoir été elle-même éclairée une seconde fois par les Grecs. […] On vit paroître vers l’année 1588 deux nouvelles troupes de Comédiens.
Ici le Théologien Espagnol reprend de nouvelles forces, il se met à la tête d’une légion innombrable de Docteurs ; il s’arme de canons & de loix ; de Decrets pontificaux, & d’Edits impériaux ; il s’en sert pour foudroyer les Partisans de la Comédie.
Ici le Théologien Espagnol reprend de nouvelles forces, il se met à la tête d’une légion innombrable de Docteurs ; il s’arme de canons & de loix ; de Decrets pontificaux, & d’Edits impériaux ; il s’en sert pour foudroyer les Partisans de la Comédie.
Si je faisais une longue Dissertation, j’aurais ramassé toutes les maximes de l’Ancien et du Nouveau Testament, par lesquelles le Saint Esprit nous a donné des armes pour combattre la Comédie.
[NDE] Montalte/Pascal se défend d’être de Port-Royal dans la Seizième Provinciale, et à nouveau dans la Dix-Septième.
Véritablement, il n’est pas nouveau ; depuis que le théâtre est établi, on eut toujours grand soin de nous le dire ; & depuis qu’on le dit, on a répondu, je le réponds encore, que si le théâtre purge les passions, forme les mœurs, c’est dans la spéculation, non pas certainement dans la pratique ; c’est dans les écrits de ceux qui nous en ont donné les regles, non pas dans les ouvrages de ceux qui les ont prétendu suivre. […] Allez à présent, sur-tout, allez dans vos sociétés particulieres les donner devant vous, & pour peut-être vous donner vous-mêmes devant eux en spectacle : amusement nouveau, nouvel artifice mis à la mode dans notre siecle ; sans doute pour arracher tout-à-fait un reste de répugnance qu’on avoit jusqu’à présent conservé pour le théâtre & ses acteurs ; mais sur-tout, infaillible moyen de rendre la séduction plus certaine encore & plus prompte, en imprimant plus fortement des passions, dans lesquelles on est obligé de mieux entrer pour les représenter soi-même ; en donnant plus de liberté & de hardiesse à parler le langage de la volupté ; en mettant dans l’occasion la plus prochaine d’inspirer & de prendre des sentiments, mieux réglés peut-être dans leur objet, mais aussi déréglés dans leur principe ; & communément plus dangereux encore dans leurs suites : désordre contre lequel nous ne voyons pas que se soient élevés les saints Docteurs, sans doute parce que les Chrétiens de leur siecle en étoient incapables ; mais désordre que nous avons la douleur de voir déploré par des sages du Paganisme, comme le présage le plus certain de le prochaine & de l’entiere décadence des bonnes mœurs.
On a vu dans telle ville plus de cent citoyens, pauvres à la vérité mais honnêtes, et pouvant par des voies chrétiennes assurer la subsistance à leur famille ; on les a vus, dis-je, offrir leurs enfans à ce nouveau genre de prostitution ; et ceux qui ont été acceptés à raison de leur figure ou de la vivacité de leur esprit, ont été transportés dans le repaire des mimes avec plus d’empressement et de satisfaction de la part de ces parens dénaturés, que l’appas d’un gain immense n’en eût produit dans l’ame d’un marchand de nègres. […] Quel appât pour l’avidité des parens que ce nouveau genre de négoce !
Pierre pria Dieu de le faire abandonner du Demon, non pour le perdre ; mais pour le faire rentrer en lui-même, & désabuser le péuple, que ce nouveau spectacle étonnoit. […] 16. excuse la comédie à l’ordinaire par la différence de l’ancien & du nouveau théatre.
Elles se moqueront des paniers & du fard quand la mode trouvera bon de les en dégouter, pour leur imposer de nouveaux ornemens, plus bizarres, plus incommodes, plus propres à les enlaidir que le fard & les paniers, s’il est possible. […] Mais ce n’est pas par ces vues que la toilette emprunte des couleurs, c’est pour donner au visage de nouvelles graces, & pour plaire & séduire les cœurs.
Sur les offres du Seigneur, il sera fait à ses frais un nouveau tableau qui sera placé sur l’autel de la chapelle de S. […] Par ordonnance du Bailli, toutes les filles de la Paroisse, depuis dix-huit ans jusqu’à trente, ont été assemblées à l’audience du bailliage, à l’issue de vêpres, le Dimanche 21 Mai, en présence des anciens & nouveaux syndics & marguilliers, pour par eux nommer séparément la fille qui lui paroître plus digne du prix.
Non seulement les femmes paroissoient à l’amphitéatre, mais encore on les voyoit, nouvelles amazones, l’épée à la main sur l’arêne, combattre entr’elles, ou avec les hommes & les bêtes, comme les gladiateurs. […] Cette femme célèbre, encore plus recommandable par sa vertu que par ses graces, ne paroissoit jamais hors de chez elle qu’on ne s’empressât de la voir comme un prodige toujours nouveau, & dans la foule qui l’environnoit il arrivoit souvent des accidens.
L’ancien droit antérieur aux nouvelles de Justinien ne leur était pas plus favorable. […] 3. et tous les Jurisconsultes, sur la matière de l’exhérédation des enfants et du testament inofficieux, dans les institutes, le digeste, le code, les nouvelles, et toutes les coutumes.
Ce fameux Patriarche, trois fois déposé et rétabli, a laissé plusieurs Instructions en forme de Catéchisme aux Catéchumènes et aux nouveaux baptisés, remplies de piété et très utiles. […] L’éloquent Lactance, appelé le Cicéron Chrétien, connaissait le monde, il avait été Païen ; il connaissait la Cour, il y avait passé plusieurs années Précepteur de Crispe, fils de l’Empereur Constantin ; que pense-t-il des spectacles, dont le Prince nouveau Chrétien aurait si peu souffert la licence, qu’il en abolit une partie, et fit contre eux des lois sévères, et dans le portrait desquels nous voyons l’image des nôtres (L.
Ainsi quoiqu’il ait imité Euripide, on peut dire que c’est un ouvrage nouveau : Et il en est ainsi des autres Auteurs.
Fagan dans ses nouvelles Observations sur les Comédiens, Paris 1751, souhaite qu’on réforme la Comédie, 1°.
L’Opéra-comique en Vaudevilles est plus naturel que la Comédie-Ariette : l’heureux choix d’airs connus, presque proverbiaux, répand sur ces Pièces une naïveté qu’on chercherait en vain dans celles du nouveau genre.
Je ne veux pas examiner si ces Jeux Scéniques étaient les mêmes qui se nommaient Floraux sous le premiers Rois, s'ils furent de nouveau donnés au peuple, ou seulement renouvellés, s'ils furent célébrés en l'honneur de Flore, qu'ils estimaient la Déesse des Fleurs, ou de cette fameuse Débauchée de même nom, qui devint si riche par sa mauvaise vie, qu'elle osa faire le Peuple Romain son héritier ; ni si l'ignorance ou la perte de tous leurs Acteurs par cette prodigieuse maladie, ou par quelque autre malheur les obligea de recourir à leurs voisins.
Et Salvien Evêque de Marseille les blâme, avec un cœur plein de zèle, et avec une éloquence très mâle et très forte, disant, que c’est une imitation du dérèglement des Païens ; et traitant les Chrétiens qui aiment et qui recherchent ces divertissements, comme des apostats, qui après avoir renoncé à Satan et à ses œuvres, se joignent à lui de nouveau, et suivent derechef son esprit.
[NDE] repurgé = purifié de nouveau.
Et certes, à moins qu’on ne veuille étouffer jusques aux premiers principes du bon sens et de la Religion, par quel artifice nouveau peut-on accorder l’Evangile avec les spectacles ?
Remarquons d’abord que nous avons en nous-mêmes un fond de corruption, que nous portons avec nous une malheureuse concupiscence capable de nous livrer aux plus affreux excès, si on n’a soin de la réprimer, une concupiscence que nous avons promis solennellement de combattre, et à la destruction de laquelle sont attachées les couronnes dont jouissent tant de saints ; une concupiscence que la moindre parole excite, que le moindre objet allume, dont les Hilarion, les Antoine, les Paul ont gémi plus d’une fois ; c’est ce souffle de Satan dont l’apôtre saint Paul priait le Seigneur de le délivrer ; c’est le malheureux apanage de la nature corrompue qui doit coûter tant de violence ; c’est le vieil homme, sur les débris duquel doit s’élever l’homme nouveau, et que nous ne saurions vaincre qu’en mourant sans cesse au péché et à tout ce qui peut nous y porter.
Cavallieri, 1636), Barbieri intègre le traité comme avant-dernier chapitre (chap. 59, p. 238-250) et on y retrouve tous ces textes, avec les extraits, dans le même ordre, avec quelques textes nouveaux : de reprise en reprise, la collecte s’est poursuivie.
Il faut espérer que quelque nouveau Molière achèvera l’ouvrage de ce grand homme. […] Les ridicules lassés de voir rire à leur dépens, les vices fatigués d’être contrariés ont pu prendre une autre forme et se cacher sous un autre déguisement : c’est l’affaire des Auteurs du siècle, d’imiter Molière et de leur arracher le nouveau masque qui les déguise. […] Au surplus ce qu’Arlequin Sauvage dit des nations civilisées n’est ni singulier ni nouveau, mais il est sage et naturel ; ce sont des idées exprimées très anciennement, vous les retrouverez dans les Livres Sacrés et dans ceux des Philosophes : elles sont présentées d’une manière sinon édifiante du moins plus agréable, et c’est par l’agrément que le spectacle unit à la morale qu’il fait quelquefois dans le cœur des hommes une réformation que la Religion ni la philosophie n’ont pu faire.
Mais quel a été mon étonnement lorsqu’au lieu de voir mes argumens renversés, j’ai trouvé de nouvelles armes dans la réponse du Laïc, ou soi disant tel, lorsque je n’ai pu, après la lecture de cette réponse, avoir le moindre doute sur la solidité de mes objections ?
Cependant lorsque la piéce fut finie ce Prince, comme pour le réhabiliter dans la dignité de Chevalier Romain, à laquelle il avoit dérogé par complaisance, le gratifia d’un anneau, qu’on pouvoit regarder comme de nouvelles Lettres de Noblesse.
Les Romains qui copioient les vices des peuples, à mesure qu’ils les subjuguoient, suivirent avec empressement ces nouveaux Habitans de l’Etrurie, & dans leurs représentations ils ont fait entrer des circonstances relatives aux grands événemens : le Théâtre leur rappelle, tantôt le massacre de Remus tantôt l’enlevement des Sabines.
On a vu Voltaire, luttant à chaque nouveau chef-d’œuvre contre la foule des envieux & des fanatiques, forcé de ménager des Courtisans qu’il méprisoit, déplorant la pusillanimité de ses Concitoyens, disant la vérité par vocation, par besoin, par enthousiasme pour elle, se rétractant, se reniant lui-même pour échapper à la persécution ; admiré sans doute, mais dénigré, mais haï, mais enfermé deux fois dans les cachots de la Bastille, exilé, contraint de vivre éloigné de sa patrie, osant à peine venir expirer dans cette ville qui se glorifie de l’avoir vu naître, jouissant des honneurs d’un triomphe, & trouvant à peine un tombeau ; avant ce dernier opprobre poursuivi, pendant trente années, jusqu’au pied du Mont-Jura, par des mandemens & des réquisitoires ; flattant sans cesse & les Flatteurs & les Maîtresses du feu Roi ; & laissant à la postérité, avec un exemple de force, un exemple de foiblesse, qui déposera moins contre lui, que contre son siècle, in ligne encore, à bien des égards, d’être éclairé par un si grand homme. […] Poëtes tragiques François, lisez, relisez Sophocle & Tacite ; connoissez bien le siècle où le sort vous a placés ; & songez, en observant le Peuple nouveau qui vous environne, qu’il est temps d’écrire pour des hommes, & que les enfans ne sont plus.
Les piéces nouvelles ne sont que d’anciennes idées rajeunies, habillées à la moderne. […] Si M. de Belloy avoit eu l’avisement de faire mention de ces grands noms, & de fournir un nouveau titre poëtique à la noblesse de Toulouse, il eût certainement fait gagner de l’argent aux actionnaires du spectacle, & peut-être lui eût-on envoyé, comme de Calais, des lettres de Bourgeoisie, dans une boëte d’or ou d’argent avec des vers gascons, il seroit ainsi Bourgeois aux deux extremités du Royaume.
Ces spectacles étoient nouveaux ; on n’en avoit point vus depuis les batailles navales que donnoient dans le Cirque les Empereurs Romains. […] Un Page du nouveau Roi joua la sienne en Page.