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478. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des Sentences mélées à l’action Théatrale, chez les Anciens & les Modernes. » pp. 153-158

Cette définition seule nous apprend combien on doit apporter de précaution pour mettre les maximes sur le théatre, leur but est d’instruire, & ce n’est pas celui du théâtre.

479. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [H] » pp. 416-417

On ne sait pas bien sur quoi ces Décorations étaient peintes ; mais il est certain que la perspéctive y était observée ; car Vitruve (Lib. vij) remarque, que les règles en furent inventées & mises en pratique dès le temps d’Eschyle par un Peintre nommé Agatharcus, qui en laissa même un Traité.

480. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre III. L’amour profane est la plus dangereuse de toutes les passions. » pp. 29-31

Dès lors que l’amour exclut de son commerce la prudence et la raison, il est plus propre à former un engagement indécent qu’à produire un mariage heureux q » ; il jette le trouble dans l’âme et dans les sens, il enlève la fleur de l’innocence, il étonne et détruit la vertu, il avilit et dégrade l’homme, il le met au-dessous de lui-même, il ternit sa réputation, la honte marchant presque toujours à sa suite.

481. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « LIVRE QUATRIEME. » pp. 1-3

Mais il est difficile de persuader que c'est un mal ; on ose avancer même que c'est un bien, que les passions se servent mutuellement de remède, qu'on ne les met aux prises que pour les vaincre l'une par l'autre.

482. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « JUGEMENT DE M. DE VOLTAIRE, SUR LES SPECTACLES. » pp. 78-81

Pourquoi sans nous émouvoir, rencontrons-nous quelqu’un qui ait le corps tordu et mal bâti, et ne pouvons souffrir le rencontre d’un esprit mal rangé, sans nous mettre en colère ?

483. (1580) De l’institution des enfants « De l’institution des enfants. Essais, I, 26 [fin] »

[b] Mettrai-je en compte cette faculté de mon enfance : une assurance de visage, et souplesse de voix et de geste, à m’appliquer aux rôles que j’entreprenais ?

484. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

La raison même prescrit des règles dans le choix, et met des bornes dans l'usage des divertissements. […] Au milieu de cette brillante féerie et de ce magnifique palais de diamants, le Roi et la Reine s'ennuyèrent si fort qu'ils plantèrent là les Acteurs et Actrices, diamants et rubis, demandèrent des cartes, et au milieu du spectacle se mirent à des tables de jeu. […] On pardonne aux enfants de courir après les papillons ; mais n'est-il pas ridicule, ainsw lamentable, de voir des hommes faits s'empresser et affectionner après des bagatelles si indignes, qui outre leur inutilité nous mettent en péril de nous dérégler ? […] anciennement dans leurs comédies mettaient bien quelques remontrances sérieuses ; mais pour autant qu'il y avait de la risée et gaudisserie parmi, comme une sauce de mauvais goût parmi de bonnes viandes, tout cela rendait inutile et vaine leur franchise de parler, et n'en demeurait que la réputation de malignité à ceux qui en disaient, et nul profit à ceux qui les écoutaient.

485. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Le Théatre n’est que le Paganisme mis en drame, chanté, joué, imité par d’autres libertins. […] Une Actrice auroit tort de refuser un titre si légitime ; leurs griffes désignent leur rapacité, leur ailes leur légérété, soit à la danse, soit dans leurs amours, & la mauvaise odeur, les maladies honteuses qu’elles communiquent ; elles ont le visage d’une belle fille, c’est l’ameçon qu’elles jetent pour mettre le poisson dans les filets. […] Il s’en faut bien que tout ce qu’on met dans la bouche de Judith, & que peut-être on lui prête, soit autant d’oracles. […] Les Commissaires y ont mis tous leurs soins ; l’Académie, assemblée extraordinairement, a ouï leur rapport, & après avoir tout vu & entendu, a jugé que cette découverte marque dans le sieur Chaumont des talens & de l’intelligence, qu’on ne pouvoit lui refuser l’approbation & les encouragemens qu’on accorde à toutes les tentatives raisonnées pour la perfection des arts utiles. […] Il ne reste qu’à mettre dans le Recueil des Arts & Metiers que donne l’Académie, l’Art de farder, comprénant l’art de composer & l’art d’appliquer le fard sur un visage.

486. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Ce Saint met les Comédies en parallèle avec la fornication et l’adultère dans son abrégé de la Doctrine Chrétienne. […] et qui veut triompher de lui par une glorieuse victoire, doit se mettre en état de lui résister, en se munissant contre ses efforts. […] Mais pour nous, qui avons la connaissance de la vérité et du bien ; non seulement nous ne le faisons pas, mais même nous faisons tout le contraire. » Il faut encore mettre ici après les Pères de l’Eglise, les sentiments des gens doctes et pieux qui ont paru presque de notre temps. […] Qu’il se mette au moins un peu en peine pour son prochain ; qu’il craigne d’être à ses yeux un sujet de chûte et de scandale ; et qu’il soit épouvanté par ces paroles de Jésus-Christ ? […] Nous ne pouvons nous mettre à table avec eux ; comme eux ne pourront aussi s’y asseoir avec nous.

487. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

L’on se plaint ouvertement de la ruine des Sages-femmes bientôt exterminées par les accoucheurs ; de l’extinction de la charge de Demoiselle suivante, et de l’érection de celle de Valet de chambre ; de la liberté qu’une femme a d’aller seule dans tout Paris, sans autre compagne qu’une écharpe, comme un Moine, qui pour son compagnon prend son chapeau sur son froc : De sorte qu’avec une écharpe comme avec un chapeau, l’on a mis en usage d’aller où l’on veut, et de pouvoir faire tout ce que l’on ne serait pas tenté de faire, en la présence d’une Suivante ou d’un oblatc. […] Sans elles la piété languirait partout, et nos Églises seraient presque désertes : Car si elles n’y venaient pas ; combien de Cavaliers et de prétendus Abbés, de jeunes Financiers et Officiers de Justice, n’y mettraient pas le pied, ni pour le Salut, ni pour le Sermon, ni peut-être encore pour la Messe ?

488. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

Tout change en un instant ; la nuit fait place au jour ; Mortels, reconnaissez le pouvoir de l’Amour : Le Palais s’envolant disparaît dans la nue, Un Parterre aussitôt le remplace à ma vue ; Du grand Servandoniab magique illusion, Effet de sa brillante imagination : Tout n’est qu’enchantement ; sous l’habit de Colette Arnoud subjugue Mars : le son de la trompette Rappelle en vain ce Dieu dans les champs de l’honneur ; Plus content, plus heureux de posséder son cœur, Qu’il n’était autrefois jaloux de la victoire, Pour la suivre il renonce aux hasards, à la gloire ; Et livrant sans danger, de plus tendres combats, Il met tout son bonheur à mourir dans ses bras. […] Electrise les sens flétris par la vieillesse : Ou que par passe-temps, ruinant un Fermier, La Deschampsad met Crésus sur son ancien fumier.

489. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVI. Efficace de la séduction des Spectacles. » pp. 36-39

En l’affoiblissant peu à peu, on se met dans un danger évident de tomber, & ce grand affoiblissement est lui-même un commencement de chûte.

490. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  piété et bienfaisance d’un comédien.  » pp. 365-370

Il eut un fils qui parvint à un degré de célébrité, car, dès l’âge de huit ans, il fut mis au rang des poètes de son temps.

491. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Davantage les Histoires tragiques mettent devant les yeux des parricides, et des incestes des méchants Rois, et démontrent leurs méchancetés relevées. […] Ce qui ne se fait pas par les acteurs mercenaires, qui mettent tout dehors sans antidote, et y ajoutent les gestes, les habits, et les charmes de la voix, pour mieux empoisonner les auditeurs. […] « Mettre des coussins sous les coudes » est une expression proverbiale signifiant flatter les pêcheurs. […] Le verbe signifie habituellement « mettre en colère », « exaspérer », ici, il veut dire « rendre aigre », c’est-à-dire faire lever (c’est le sens dans la citation paulinienne). […] Comprendre : pour nous mettre sur des chemins qui mènent directement à Dieu.

492. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre X. Des Incidens & des Episodes. » pp. 159-164

Iphis (Zaraès) court se mettre à la tête de ses soldats, quoiqu’il n’ait plus rien à demander.

493. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — IX. La Comédie donne des leçons de toutes les passions. » pp. 18-21

Il leur met dans la bouche des discours indignes des héros du Christianisme, qui ne sont bien caractérisés que par l’humilité, & qui ne conviennent qu’à ces prétendus grands hommes de l’Antiquité payenne.

494. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seizième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 278-281

Il était déja dans son appartement : j’arrive : je me mets à portée de l’entendre, par les moyens que vous savez.

495. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Pour celui de Melanie, l’auteur a eu la maladresse de mettre à découvert un Curé de Paris, ce qui jette un vrai ridicule sur lui & sur sa piece. […] Il se rendoit justice, il n’osoit avancer ces pieces, & les faisoit paroître sous le nom de la Tuilerie, son grand ami, cet homme peu fait pour être l’ami intime d’un Prêtre que la débauche mit au tombeau dans la fleur de son âge. […] C’est se jouer de tout, & imiter le théatre, qui met sur la même Scène Mathan & Joyada, Aman & Mardochée. […] Merville mit tout en œuvre pour se reconcilier avec lui, tout fut inutile. […] Cependant l’approbation n’a pas été générale, les critiques ont blamé, la presse a gémit ; on sait quelle est la liberté de la presse en Angleterre & dans tous les pays sur les matieres théatrales, le Théatre même s’est mis sur les rangs, & a joué son Créateur.

496. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

Ici le Théologien Espagnol reprend de nouvelles forces, il se met à la tête d’une légion innombrable de Docteurs ; il s’arme de canons & de loix ; de Decrets pontificaux, & d’Edits impériaux ; il s’en sert pour foudroyer les Partisans de la Comédie. […] On peut aisément deviner la réponse qu’y fait notre Docteur : des principes qu’il vient de nous exposer, il conclut qu’on ne peut ni permettre ni favoriser aucun Spectacle indécent, qu’aucune raison de bien, même plus grand, ne peut l’autoriser, & qu’on est obligé de s’y opposer de tout son pouvoir : en un mot le Théologien Espagnol met ces Spectacles au rang des poisons dont on doit empêcher le débit.

497. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

) qui mit deux Acteurs sur la scène, car il n’y en avoit qu’un avant-lui. […] Elle met en opposition les mœurs communes avec les grandes passions, avec l’héroïsme.

498. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

Ici le Théologien Espagnol reprend de nouvelles forces, il se met à la tête d’une légion innombrable de Docteurs ; il s’arme de canons & de loix ; de Decrets pontificaux, & d’Edits impériaux ; il s’en sert pour foudroyer les Partisans de la Comédie. […] On peut aisément deviner la réponse qu’y fait notre Docteur : des principes qu’il vient de nous exposer, il conclut qu’on ne peut ni permettre ni favoriser aucun Spectacle indécent ; qu’aucune raison de bien, même plus grand, ne peut l’autoriser ; & qu’on est obligé de s’y opposer de tout son pouvoir : en un mot le Théologien Espagnol met ces Spectacles au rang des poisons dont on doit empêcher le débit.

499. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

si dans ce moment, l’on eût mis la main sur mon cœur ! […] Elle voit donc la petite *** ; elle l’étudie, se met à apprendre ses Rôles, s’exerce assidûment, & parvient enfin à saisir sa manière.

500. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

Cet Abrégé des Conciles, des Synodes et des Rituels, doit convaincre que l’Eglise a toujours condamné et condamne encore à présent les Comédies de ce siècle, comme celles des siècles passés ; qu’elle des regarde comme de très grands désordres, puisqu’elle emploie contre les Comédiens, les peines les plus rigoureuses, savoir, l’excommunication, la privation de l’usage des Sacrements, même à la mort, et ensuite de la sépulture Ecclésiastique : en quoi elle renouvelle la plus grande sévérité des premiers siècles, puisqu’elle met les Comédiens au rang des blasphémateurs, des concubinaires et des usuriers publics. […] Au contraire, ceux qui vivant dans le dérèglement demeurent dans notre communion, quoiqu’ils soient ici présents de corps, ils en sont néanmoins séparés plus véritablement que ceux qu’on a mis dehors, de sorte qu’il ne leur est pas encore permis de participer à la sainte Table.

501. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. Si la Musique Française est plus agréable que la Musique Italienne. » pp. 287-291

Il y a dans les œuvres de chaque Artiste une certaine simplicité, un certain rapport aux Ouvrages de la Nature, qui les mettent à la portée de tout le monde.

502. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. » pp. 292-296

Nous sommes privés de l’avantage dont ils jouissaient ; nos Drames lyriques nous en font assez appercevoir, malgré les éfforts du savant Compositeur : car enfin il module des paroles, il èxprime les passions de Personnages qui ne lui sont point si familiers qu’à l’Auteur qui s’en occupa long-tems avant de les mettre sur la Scène.

503. (1574) Livre premier. Epître dixième. Cyprien à Eucratius son frère « Epître dixième. » pp. 30-31

Car on ne peut estimer que celui-là cesse de suivre un tel état, qui en constitue d’autres en sa place : et qui au lieu de lui seul, en met plusieurs pour ses lieutenants, contre l’ordonnance de Dieu, enseignant, et instruisant, comment le mâle se déguisera en femelle, et que le sexe soit changé par art, et qu’on plaise au diable, qui souille la créature de Dieu, en offensant par tels déguisements d’un corps efféminé et contrefait.

504. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PREFACE CONTENANT L’HISTOIRE DU DIX-SEPTIEME SIECLE, SUR LA COMÉDIE. » pp. -

On n’avait point vu de Réponse à tous ces savants et solides Ecrits contre la Comédie, et on ne croyait pas que personne osât mettre la main à la plume pour la défendre.

505. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVII. On y risque tout par une seule assistance. » pp. 40-44

Ainsi j’y serai comme n’y étant point, & par ce moyen je me mettrai tout à la fois au-dessus de la violence que vous me faites, & de la passion qui vous posséde.

506. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Arrêt du Parlement de Paris autorisant, après avis du Roi, les représentations, sous conditions (25 janvier 1542) » pp. 167-166

Et néanmoins, pour l’intérêt des pauvresct, au moyen de la distraction du peuple au service divin et diminution des aumônescu, ordonne ladite cour que lesdits Le Royer et autres ses consorts entrepreneurs dudit mystère seront tenus baillercv, et mettre ès mains du trésorier desdits pauvres de cette ville de Paris, la somme de mille livres tournoiscw c’est assavoir cinq cents livres au commencement et avant que entrer à l’exécutioncx dudit jeu.

507. (1691) Nouveaux essais de morale « XXI. » pp. 186-191

Il ne sue point dans une longue Dissertation, pour ne faire qu’embarrasser la question et la rendre plus difficile à décider, comme a fait le Docteur Fabricius par ses règles prétendues, qui mettent l’esprit dans une plus grande incertitude, que l’Ecriture même.

508. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Conclusions générales. » pp. 371-378

On a vu des comédiens enterrés dans nos églises, tandis que d’autres n’ont pu obtenir de places dans nos cimetières ; et l’on voit journellement nos comédiens entrer dans nos temples, participer même aux exercices de notre religion, en même temps qu’ils exercent leur profession ; donc ils ne sont pas excommuniés dénoncés, car en ce cas ils devraient être exclus de l’église, et l’église purifiée après leur expulsion ; Les papes, les rois et tous les souverains de la chrétienté ayant institué des théâtres et des comédiens dans leurs Etats, pour le plaisir et l’instruction de leurs sujets, n’ont pas prétendu se damner eux et toutes leurs nations, par la fréquentation obligée qu’ils établiraient avec des excommuniés ; Le clergé usurpe sur l’autorité séculière en blâmant, en punissant, en damnant ce qu’elle a créé et institué ; Certaines processions et d’autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, sont infiniment plus obscènes, plus coupables, plus nuisibles à la majesté de notre sainte religion que l’exercice de la comédie ; Le clergé qui veut anéantir une profession que les princes et les lois ont instituée, prétexte la rigueur des anciens canons des conciles, et il oublie lui-même, en ce qui lui est propre et absolument obligatoire, ce que ces mêmes canons ont dicté et voulu ; circonstance qui met l’auteur dans la nécessité de les lui rappeler ; La puissance séculière doit veiller avec d’autant plus de soins à ce que le clergé ne s’éloigne pas des devoirs qui lui sont imposés par la discipline ecclésiastique, que c’est l’oubli de ces mêmes lois, au dire de notre roi, Henri III, qui a porté le clergé à faire ensanglanter son trône, et à bouleverser ses Etats ; que l’expérience du passé doit toujours servir de leçon pour l’avenir ; Le prince étant le protecteur né des canons des saints conciles, ainsi que l’Eglise le reconnaît elle-même, doit surveiller tant par lui que par ses délégués l’exécution de ce qu’ils ordonnent, afin que la religion ne perde rien de son lustre et des dogmes de son institution, parce qu’il est utile que les ministres du culte donnent eux-mêmes l’exemple de cette conformité aux saints canons, afin d’y amener successivement les fidèles commis à leur instruction ; les procureurs du roi, les préfets, les sous-préfets et les maires qui sont les délégués du prince, tant en ce qui concerne la justice que la police du royaume, doivent, avec tous les procédés convenables en pareils cas, faire sentir aux prêtres qu’ils ont sur eux une suprématie d’action, qui est assez forte pour les faire rentrer dans les lois de la discipline de l’Eglise, s’ils commettaient la faute de s’en écarter.

509. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XIII. Du temps que l’on perd au bal et à la danse. » pp. 280-284

Vaut-il donc la peine qu’on y emploie autant de temps et de dépense qu’il en faut necessairement, et pour y paroître, et pour se mettre en état de le pouvoir faire, apprenant des années entieres ce ridicule exercice ?

510. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

J’ai prouvé, si je ne me trompe, que le Théâtre est pernicieux dans l’état où il est aujourd’hui : il y aurait, dit-on, de l’inconvénient à le supprimer : mettons tout en usage pour le réformer au point d’en faire un amusement aussi utile qu’agréable ; car je suis persuadé que le Théâtre serait bien moins redoutable à la vertu, et qu’il produirait même un bien réel à la société, si, en y laissant les traits enjoués et les saillies d’esprit qui peuvent exciter à rire, on en faisait une Ecole de bonnes mœurs et, pour ainsi-dire, une Chaire publique où l’on débiterait, aux personnes de tout sexe, et de tout âge, les maximes de la plus saine morale, avec gaieté et sans les effrayer par l’appareil de l’austérité, et du pédantisme.

511. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

La plûpart de ces pieces sont les Contes de la Fontaine mis en drame. […] Un an auparavant le Journal de Trévoux, octobre 1767, & le même Mercure, avril 1767, avoient fait l’extrait & l’éloge d’une piece de ce recueil, le Galant escroc, conte de la Fontaine très-licencieux, mis en drame. […] Il parle à l’Auteur, qui entre sur le théatre au milieu de cette belle compagnie, pour l’engager à mettre ses Contes sur la scène. […] met-elle la conscience en sûrete !

512. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Ceux de Mayence, Tours, Rheims, Châlons-sur-Saône, tenus en 813, défendent aux Evêques, Prêtres & autres Clercs, à peine de suspense & d’être mis en pénitence, d’assister à aucuns spectacles. […] « du côté de la politique, à se rendre de plus en plus sevère sur le choix des Sujets ; 2°. du côté de la conscience, à maintenir les Règlemens déja établis, lesquels consistent à ne point permettre de Pièces tirées des Ecritures-Saintesa, ainsi que plusieurs Magistrats s’en sont déja déclaré ; 3°. à mettre ordre à la conduite des Acteurs & des Actrices, qui éclateroit trop, comme on en a vû plusieurs exemples ; à recommander enfin aux Censeurs de redoubler d’exactitude, pour ne souffrir dans les Pièces, ni impiétés, ni satyres personnelles, ni obscénités.

513. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

J’avoue que tous n’en sont pas également susceptibles, l’âge et d’autres dispositions y mettent de la différence, mais tous sont enfants d’Adam, et ont hérité de lui une concupiscence malheureuse, toujours prête à s’enflammer, mais si vous n’êtes pas averti jusqu’ici du désordre de votre intérieur, voyez devant Dieu d’où en peut venir la cause, n’est-ce pas peut-être de ce que vous êtes toujours absent et fugitif de votre propre cœur, et que vous ne savez pas ce qui s’y passe, que vous êtes déjà esclave, et qu’un esclave ne combat plus ? […] Quand vous aurez une fois goûté la suavité de cette manne céleste, loin de souhaiter de repaître vos sens de ces représentations pernicieuses qui vous avaient mis à deux doigts de votre ruine, vous vous écrierez avec le chantre RoyalPsal. 118.

514. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Il faut que ce soit, non des comédies toujours plus libres, plus malignes, plus frivoles, mais des représentations sérieuses de quelques histoires, qu’on ne prenne jamais des sujets de l’Ecriture, qui ne doivent pas être mis sur la scène. […] Un Prédicateur ainsi formé aurait plus perdu que gagné ; il aurait perdu cette grâce, ces lumières, cette inspiration du ciel, qui seules peuvent mettre sur la langue ces paroles de vie dignes de la sainteté de nos mystères, « dabo vobis os et sapientiam » ; cette force, cette élévation, cette profondeur divine, qui peuvent seules la rendre efficace dans les auditeurs ; cette douceur, cette onction, cette piété, qui seules peuvent inspirer le goût et persuader la pratique de la vertu, sans laquelle on n’est qu’un airain sonnant, et une cymbale retentissante. […] Je suis pourtant persuadé que les innombrables pièces que les Jésuites ont données dans leurs collèges ; l’idée et le goût du théâtre, qu’ils ont partout inspiré, sans doute sans le vouloir, aux enfants, à leurs familles, au public ; cette espèce de décision pratique de gens très respectables, qui lève insensiblement tous les scrupules ; la connaissance des Auteurs, la lecture des livres dramatiques, qu’ils ont facilitée et accréditée ; ces danses, ces décorations, ces habits, ce jeu, qu’ils ont pompeusement mis sous les yeux ; que tout cela est une des causes imperceptibles de leur suppression.

515. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

C’est cette même Didon qu’a fait, après bien d’autres, paraître sur le théâtre un Auteur célèbre, que diverses charges de magistrature, et des poésies sacrées ne permettent pas de soupçonner capable de mettre de l’indécence dans ses poésies dramatiques. […] ), ouvrage utile, bien écrit, mis au nombre des livres Ecclésiastiques par le Pape Gélase, traite contre les Idolâtres le même sujet que ce Père dans la Cité de Dieu, et fait voir que les malheurs des temps viennent de la corruption du théâtre : « Theatra incusanda, non tempora. » Par une profonde méchanceté le démon a demandé des sacrifices, où il se nourrit moins de la chair des animaux que de la perte des vertus : « Profundo malignitatis argumento sacrificia flagitans, quibus non tam cruore pecorum, quom profligata virtute pascerentur. » Les vertus sont les victimes qu’on immole à l’autel de l’impudicité : « Ad aram luxuria virtutum victimas trucidantes. » Vous qui ne goûtez que la volupté, osez blasphémer le Dieu qui la défend, et vous vous réjouissez de la perte de vos âmes. […] Mais les hommes pervers et rebelles mettent la félicité dans la magnificence des bâtiments, sans prendre garde à la ruine des âmes, ils bâtissent des théâtres, et renversent les fondements des vertus.

516. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

Cette Lettre a été mise au commencement du Volume de Pièces de Théâtre du Sieur Boursault. […] Il congratule le Révérend Père Caffaro d’avoir désavoué la Lettre du Théologien, d’où il conclut que le Théologien, sous le mérite duquel on a voulu mettre à couvert la Lettre favorisant la Comédie, n’est qu’un fantôme que les Comédiens ont fait paraître. […] Il nomme encore Rosimondaj Comédien connu dans la Paroisse de saint Sulpice, qui étant mort subitement, fut enterré sans Clergé, sans Luminaire et sans Prières, dans l’endroit du Cimetière où l’on met les enfants morts sans Baptême.

517. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Si nous n’avions pas au dedans de nous des dispositions naturelles de tendresse et de pitié, l’aspect du malheur ne saurait nous émouvoir ; de même, si nous n’avions pas intérieurement des semences actives des passions qui sont mises en jeu sur la scène, si nous n’avions pas les principes d’une corruption intérieure qui se trouve flattée par la représentation des égarements coupables du cœur humain, les plaisirs de la scène nous seraient aussi insignifiants que le serait un tableau pour un aveugle. […] « Si ce moyen était mis en usage avec bonne foi et candeur, si l’on s’appliquait à faire sur son propre cœur cette fidèle épreuve, si l’on s’accoutumait à se livrer à cet examen consciencieux, avouons-le, nos salles de spectacles, et ces salons brillants qui offrent à la beauté un théâtre plus choisi, mais non moins dangereux, ne verraient pas, chaque soir, une affluence jusqu’alors inouïe dans les annales du plaisir. […] [NDA] Le Christianisme des gens du monde, mis en opposition avec le véritable christianisme, par W.

518. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

Au reste on va voir dans les décisions suivantes quels sont les maux que produit la Comédie, et combien par conséquent elle est condamnable, selon le jugement même des anciens Romains, qui par leurs Lois mettaient les Comédiens au rang des personnes infâmes […] Il est donc vrai de dire qu’il ne parle que des seuls jeux de théâtre qui, comme il le dit, sont en quelque manière utiles ou nécessaires au soulagement des peines de la vie, entre lesquels il met les représentations de chasse. […]  » C’est l’exception que ce saint Docteur mit à la règle générale qu’il vint d’établir.

519. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre prémier. Déssein de cet Ouvrage. » pp. 2-7

Il serait pourtant fort utile de mettre sous un même point de vue les diverses sortes de Poèmes dont se décora la Scène antique, & ceux qu’elle fait paraître tant en France que chez nos voisins.

520. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

Ils mettront leur principale étude à chanter proprement, à rire, à s’égayer sans cesse, à faire naître chaque jour des modes bizares.

521. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

S’ils font une sérieuse attention aux principes que je déduis, aux régles que je propose, en parlant souvent d’après les plus fameux Auteurs de Poètique, ils en sentiront l’importance, & s’éfforceront de les mettre en usage.

522. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [Q] » pp. 444-446

Le changement d’un mot peut de même parodier un vers : tel est celui-ci qu’Homère met dans la bouche de Thétis : Ephaiste, prouol’ ôde Thetis nutì seî o chatizei.

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