On a quelquefois conseillé, par pénitence ou par dévotion, de s’abstenir pendant quelques jours de l’usage du mariage, pourvu que les deux parties y consentent, comme on ordonne quelques jours d’abstinence ou de jeûne, comme S. […] Ses décisions, ses lettres recueillies avec soin par Baluze, savamment commentées par Hauteserre, (deux François plus savans qu’un Comédien), & qui font la plus grande & la plus belle partie du droit canonique, sont des oracles de raison & d’équité. […] Quiconque a lu le Droit canonique sait que la plus grande partie des Décrétales & du sexte n’est composée que des réponses des Papes aux consultations des Evêques François, & des décisions sur les proces de France.
» (1re partie, chap. 23.) […] Encore faudrait-il, dans ce dernier cas, que son exemple ne fût pas une occasion, pour d’autres jeunes gens, d’assister à des représentations indécentes. » (Théologie morale, t. 1, 6e partie, du sixième précepte du décalogue.)
Il est certain que si l’on n’empêche pas tous les désordres, ce qui est impossible & commun à tous les états, du moins l’Eglise prend les plus grandes précautions pour les prévenir, & emploie tous les moyens de les réparer, & qu’en effet la plus grande & incomparablement plus grande partie des Religieuses embrasse librement son état, remplit exactement ses devoirs, & que l’éloignement du monde, les exercices de piété, les bons exemples, la pratique de la mortification, la fréquentation des sacremens sont de très-grands secours pour conserver une vertu fragile, dont la privation dans le monde laisse tomber dans les plus grands désordres. […] Ce drame est imprimé sans approbation ni privilege ; le Censeur chargé de la partie des spectacles la lui refusa : il ne fut représenté à Paris que sur des théatres de société, où la police, la religion, la décence ont peu de crédit.
Une partie de la Nation est fort indifférente sur leurs mœurs, tandis que l’autre ne cesse d’objecter, que la conduite de nos Comédiens contraste trop avec la plupart des Pièces qu’ils jouent*. […] Il est extrêmement rare de trouver un Acteur parfait ; plusieurs ont une partie du talent, presqu’aucun ne le possede tout entier , dit monsieur Formey.
Erasme, esprit conciliateur, tâchait de réunir toutes les parties, mais ne pouvait en venir à bout. […] Jules-César avait le génie trop élevé pour s’amuser de bagatelles théâtrales, non par religion et par vertu, il ne fut jamais un modèle de sainteté, mais par grandeur d’âme, étendue d’esprit, vues profondes de politique ; il en méprisait jusqu’à la partie littéraire, il ne trouvait point dans les meilleures pièces connues de son temps, qu’on donne pour des chef-d’œuvres, le degré de perfection du bon comique, qu’il appelait vis comica, qui en effet est très rare, et qu’on ne trouve que très peu même dans Molière, malgré tout l’encens que brûlent sur ses autels ses vicieux adorateurs.
Je crois donc qu’en ôtant le personnage de Philoctète et en y substituant celui de Créon, que tous les modernes ont retranché, on rendrait l’Œdipe de M. de Voltaire aussi beau que l’original, et peut-être supérieur en quelques parties. […] De son temps le goût et le cœur de la plus grande partie des Spectateurs étaient également corrompus par l’effet d’une longue habitude à ne voir, sur le Théâtre, que des personnages livrés à tous les emportements de la passion d’amour.
J’ai donc douté, Monsieur, si ce n’était pas quelqu’un de ces Docteurs scéniques qui eût voulu nous donner son rôle par écrit, et réjouir ainsi le Public par une espèce de Comédie, où la Comédie serait jouée elle-même, en la canonisant en apparence : et j’ai même mieux aimé me laisser aller à ce dernier sentiment, afin d’avoir lieu d’égayer un peu la matière en certains endroits, et de vous moins ennuyer par les réflexions que je prétends faire sur toutes les parties de cette Lettre, et dont quelques-unes seront assez sérieuses. […] Si le Docteur ne veut dire autre chose, sinon qu’en lisant l’Ecriture nous n’y trouverons point de précepte qui défende la Comédie, en exprimant le mot de Comédie, nous lui quittons la partie, de même que Tertullien la cédait aux libertins de son temps. […] Et il ajoute, que s’il avait à faire à quelque moins habile homme, ou à quelque faux dévot, qui pour se donner des airs de réformateur aurait la témérité de rejeter la doctrine de saint Thomas, comme opposée à la morale des Pères, et peu conforme en quelques endroits aux maximes les plus pures de la Religion, il n’aurait pas de peine à lui fermer la bouche, et à lui apprendre à porter à la doctrine de ce saint Docteur toute la vénération qu’elle mérite, et que les Conciles, les Souverains Pontifes, et tous les grands Hommes qui l’ont suivi, n’ont pu lui refuser. » Après ces magnifiques paroles, et quelques autorités bonnes ou mauvaises qu’il allègue en faveur de la doctrine de saint Thomas : « Lisez, je vous prie, avec attention, dit-il à son Ami, ce que ce grand Docteur enseigne de la Comédie dans la seconde partie de sa Somme, où il explique bien des choses que les personnes scrupuleuses devraient savoir pour assurer le repos à leur conscience. » Voilà donc saint Thomas travesti en Médecin qui guérit des scrupules, et qui va servir de truchement à notre Docteur. […] Le premier est au chapitre 23, de la première Partie, dont voici les paroles : « Les jeux, les bals, les festins, les pompes, les Comédies en leur substance, ne sont nullement choses mauvaises, ainsi indifférentes, pouvant être bien ou mal exercées : Toujours néanmoins ces choses-là sont dangereuses ; et de s’y affectionner, cela est encore plus dangereux, etc. » Le second est au chapitre 23, de la troisième Partie, où saint François de Sales s’explique à peu prés de la même manière : « Les bals et danses, dit-il, sont choses indifférentes de leur nature ; mais selon l’ordinaire façon avec laquelle cet exercice se fait, il est fort penchant et incliné au côté du mal, et par conséquent plein de danger et de péril, etc. » De ces paroles de saint François de Sales, et de quelques autres qu’il ajoute encore, les Partisans de la Comédie infèrent que ce Saint a regardé la Comédie comme une chose indifférente de sa nature, qu’il n’en a pas blâmé l’usage, pourvu qu’elle n’eût rien de déshonnête, et qu’il ne l’a pas même interdit à sa Philothée, pourvu qu’elle n’y mît pas son affection. […] Il y a encore une grande impertinence qui s’ensuit de cette doctrine : c’est que la sanctification du Dimanche qui ne peut compatirq avec l’exercice des métiers les plus utiles à la vie, se trouvera en partie dans l’exercice du métier des Comédiens, tout infâme qu’il est.
Marchons sur les traces des Grecs qui avoient en si grand honneur les Spectacles, qu’ils les regardoient comme une partie essentielle de l’administration publique.
C’est sous ce point de vue, particulièrement, que je considérerai l’action du théâtre ; je rappellerai cependant et confondrai avec les miennes, pour les fortifier les unes par les autres, une partie des raisons apportées et déjà bien répétées contre cette institution dans son état actuel.
Voila les beautés du Spectacle, & une partie de ses avantages.
Aussi Dion Cassius exagérant l'infamie des Jeux Juvénaux inventés par Néron, et qui n'étaient que des bouffonneries malhonnêtes, écrit qu'Ælia Catula, l'une des plus nobles et des plus riches femmes de Rome, âgée de quatre-vingts ans monta sur le Théâtre ; il ajoute que ce fut pour y danser et sauter, c'est-à-dire pour y faire la Mime, et non pas pour y jouer des Comédies, qui ne faisaient point partie de ces Jeux, comme il résulte encore des « Feminæ illustres deformia meditari. » Tacit. l. 14.
« Malheur à vous, dit-il, qui cherchez la joie et les ris » : « Va vobis qui ridetis. » Je ne voudrais que cette seule pensée pour arrêter un Chrétien, lorsqu’on lui propose une partie de comédie ou de bal.
La Tragédie et la Comédie sont bonnes aux hommes en général, et je ne suis de votre avis qu’en partie sur l’influence des religions, des gouvernements, des lois, des coutumes, des préjugés et des climats sur les spectacles.
Cette manière de dire les vérités était assez du goût du peuple, et n’était pas désagréable à la plus grande partie des personnes de qualité.
Théâtre Grec et Romain, ses différentes parties et sa description, 42.
Cet éloge est en partie une satyre de l’Abbé de Saint-Cyr, qui n’avoit pas, il est vrai, des négociations, des ambassades, des poëmes épiques, mais des mœurs, une religion, une piété, qui valent devant Dieu, juste estimateur du mérite, les qualités les plus brillantes. […] La comédie n’est donc point faite pour corriger la partie essentielle des mauvaises mœurs, les vices haïssables, mais seulement les ridicules ; distinction fausse.
Le souper fut suivi d’un feu d’artifice qui dura deux heures, & fut terminé par un arc de triomphe qui occupoit une grande partie du jardin. […] On a invité des puissances voisines à la comédie, elles se sont emparées d’une partie de la salle, s’y sont bâties des loges tout-autour, & ont par grace laissé le parterre.
Il choisit la partie la plus facile, les Operas saints & profânes, dans le goût italien. […] Comme une partie du Diocèse de Spire est en France, cet Envoyé prétendu, qui par ce nom se donne un air d’homme d’Etat, n’est qu’un Grand-Vicaire résidant à Paris, comme ceux que se donnent plusieurs Evêques de France.
Tobie de son côté se préparoit à son mariage, non par la société des libertins, les mauvais discours des domestiques, des parties de plaisir, le bal, le jeu, la comédie ; mais par la religion, l’aumône, la modestie, la soûmission à ses parens, toutes les vertus que son père avoit eu soin de lui enseigner dès le berceau : Quem ab infantia timere Deum docuit, & abstinere ab omni peccato. […] Abandonner sa maison à des domestiques, livrer sa famille à des nourrices ou des gouvernantes, ou plûtôt être sans enfans, car ils sont à charge, on crir le bal & les spectacles, passer la nuit en parties de plaisir, le jour au lit ou à la toilette, faire grand’chère, jouer gros jeu, toûjours belle compagnie & quelque amant, porter les plus riches habits, avoir un appartement différent du mari, s’embarrasser fort peu de lui, le connoître à peine, traiter avec mépris son beaupère & sa belle-mère, en vivre séparé, &c. voilà le bon ton, la belle morale, la noble conduite du théatre.
Doit-on cette réforme aux Comédiens, chez qui les bouffonneries sont la plus grande partie de ce qu’ils appellent plaisanterie ? […] Je ne sçais laquelle partie de la Philosophie & de quelle école de Philosophie on le fait.
Mais si l’on ne pouvait vaincre les obstacles que les préjugés opposent à la civilisation du Théâtre, à sa légitimation, & à son anoblissement, je vois un moyen (triste, a la vérité, mais sûr) d’opérer en partie le bien que vous proposez. […] Les Théâtres seraient donc, ou immédiatement sous la direction de Personnes publiques préposées au nom du Prince, ou laissés aux Magistrats-municipaux ; il semble même que la partie des Spectacles publics regardant plus particulièrement ces derniers, le soin de vrait leur en être confié : Dans ce cas, la Ville percevrait le produit des Représentations, & fournirait à la dépense, tant pour l’ordonnance générale des Spectacles, que pour l’entretien & l’habillement des Acteurs & Actrices.
Par la bulle de Martin V, Ad evitanda scandala, dans le concile de Constance, et par la jurisprudence moderne du royaume, il faut, pour être obligé de refuser la communion à un excommunié, une dénonciation publique et personnelle, je dis, jurisprudence moderne, car l’Eglise de France n’accepta pas en entier la grâce que le concile de Constance avait faite aux excommuniés, mais conserva une partie de la discipline précédente ; elle voulut qu’on continuât à éviter les excommuniés, même sans dénonciation, toutes les fois que l’excommunication serait si notoire qu’on ne pût trouver aucun prétexte, aucune chicane, pour en éluder l’effet, « ut nulla possit tergiversatione celari, aut juris remedio suffragari ». […] Ce Père porte la sévérité jusqu’à priver de la communion ecclésiastique un homme qui sans être Comédien lui-même, s’occupait à instruire, à former, à exercer les Comédiens, comme les Régents dans les collèges passent une partie de l’année à préparer les jeunes Acteurs.
Un habile Ecrivain, qui a laissé beaucoup d’ouvrages, dans le goût de son temps, il est vrai, comme les meilleurs Ecrivains ses contemporains, mais savans, utiles, d’une bonne théologie, & d’une saine morale ; un homme distingué dans les Cours des Princes, du Pape, & de l’Empereur, qui a refusé plusieurs Evêches très-considérables, qu’on lui a offert ; un Martyr de la charité, qui dans un temps de conragion se livra sans reserve au service des pestiferes ; un reformateur de l’Ordre de S.François, qui a retabli l’observation de la regle primitive dans trois cents Couvens, dont il a fondé une partie ; reforme qui a passé dans tous les royaumes Chretiens, sous le nom d’Observantins, ou de la grande observance, c’est-à-dire, observateurs de la regle. […] La partie la plus constance, la plus soignée, la plus intéressante de leur éducation, c’est la parure. […] Le luxe mene les deux parties au désordre.
Les Ecclesiastiques ne peuvent pas douter que toutes ces raisons ne les regardent, puisqu’elles regardent tous les Chrêtiens, & qu’ils ont l’honneur d’en estre du nombre, & d’en faire la plus illustre partie. […] « L’art, qui régle les gestes dit Tertullienc , & les differentes postures du corps est consacré à la mollesse de Venus & de Bacchus, qui sont deux demons également dissolus, l’un en ce qui regarde le sexe, & l’autre en ce qui concerne le luxe & la débauche. » Saint Basile parlant du theâtre où se faisoient autrefois les spectaclesd, dont la danse faisoit une des principales parties, l’appelle une école publique de toute sorte d’impureté : Communis & publica est discenda omnis incontinentia officina . […] & dont ce Règlement est tiré en partie, ils mettent les danses au nombre des dissolutions.
Reprenons l’autre partie de l’objection qu’on vient de me faire.
Il y en avoit autant chez les Romains ; & lorsque les Parties en attendoient le jugement, l’on disoit : Stat in genuibus quinque judicum.
Il faut que le Gouvernement, que les hommes d’Etat ne s’y méprennent pas ; l’excommunication est une des pénalités les plus réelles, les plus terribles ; et si le prince permettait aux prêtres d’en faire l’application, selon les catégories qui en sont frappées par les lois ecclésiastiques, il serait lui-même, ainsi que la majeure partie de ses sujets, spontanément victime de sa condescendance pour le Clergé.
C’est ce que Jacques de Vitry expose à la seconde partie de son Histoire d’Occident ch. 3. « Maxime cum eorum Domini prodigalitati vacantes et luxui pro Torneamentis, et pomposa sæculi vanitate expensis superfluis et debitis astringebantur et usuris.
C’est en partie dans leur lecture que les anciens Pères se sont formés.
Comme nous sommes dans un siecle où l’on ne cesse de tenir des propos indécens sur cet objet, il nous a paru convenable d’en détourner la jeunesse, en plaçant ici une partie des réflexions de Clément XIV. […] Il fut réservé à l’Italie de répandre de nouveau le goût des mœurs & des arts dans toutes les autres parties de l’Occident, après avoir été elle-même éclairée une seconde fois par les Grecs. […] Nous n’avons pas la vingtieme partie des Ouvrages des Anciens, dont nous aurions besoin pour entendre mieux ceux que le temps nous a conservés. […] Ce fut alors qu’il forma le plan des éditions des Auteurs Classiques, ad usum Delphini ; & il le dirigea en partie.
Le chœur avoit été le fond du Spectacle : mais depuis les changemens qu’il y avoit introduits, ce chœur n’en étoit plus qu’une partie accessoire : la traduction de Boileau est donc un contre-sens, qu’il est étonnant qu’on ait laissé échapper.
mon Dieu, Madame, laissons là, je vous prie, cette partie si delicate de l’Eglise, sans la toucher rudement : Ces gens portent alors avec eux leur condamnation, sans que nous soyons obligez de parler ; nous ne devons avoir, que le silence, & le gemissement, respectant toûjours leur caractere ; nous n’avons qu’à baisser les yeux de honte, pour celle, qu’ils ne prennent pas, comme pour nous persuader, que nos yeux ne voyent pas, ce qu’ils voyent en effet ; & je m’assûre, que vous même, ayant l’esprit un peu Chrêtien, vous ne tirerez pas avantage d’un exemple, qui passe le scandale ordinaire, pour aller plus librement à la comedie.
» Le trait est hardi contre Neptune, frère de Jupiter, et Maître d’une partie considérable de l’univers. […] Ici l’Arbitre interrompt les parties, et dit : Ce qu’il mériterait ? […] n’est pas toutefois sans quelque satisfaction que je vois la meilleure et la plus saine partie de mes Juges imputer ce mauvais succès à l’idée de prostitution que l’on n’a pu souffrir ; bien qu’on sût assez qu’elle n’aurait point d’effet, et que pour en exténuer l’horreur j’aie employé tout ce que l’art et l’expérience m’ont pu fournir de lumières.
Nous étions trois, dit-il, un nuage qui nous envelopoit se dissipa ; nous vîmes le soleil se lever dans tout son éclat, le nuage sublista en partie, de l’autre côté chacun vit son ombre projettée dessus, & ne voyoit que la sienne parce que le nuage n’offroit pas une surface unie ; mais ce qui nous étonna, c’est que notre tête étoit entourée d’une gloire ou auréole, formée de trois couronnes concentriques d’une couleur très-vive, comme l’arc-en-ciel. […] Une simple histoire du luxe dans les divers siécles, & les différences parties de la terre, répondroit à toutes les apologies qu’on en a fait, & qu’on en pourroit faire.
Parmi vingt malheureux emprisonnés, il fut trouvé un prêtre florentin, qui se mêle de faire des operas, comme l’Abbé Pelegrin faisoit à Paris (ce qui n’est pas trop le métier d’un prêtre) & un musicien son disciple, qui l’aidoit à faire des parties & à composer les arriettes. […] Pour lui faire supporter une partie de la peine, on a brûlé le drame devant sa porte.
Elle supprime l’autre partie, & nos seigneurs à des actrices . Elle eût trouvé cette partie encore plus méchante & aussi vraie.
Je n’entre point dans les autres parties de cette vie extraordinaire, si contraire à la nature, son obéissance, sa pauvreté, ses observances, ses austérités, je me borne au prodige de modestie connu de tout le monde, dont les femmes du monde les plus réservées n’approchèrent jamais, & dont je ne prétends pas leur faire une loi. […] Cette partie de leur métier est la plus lucrative, la plus liée avec le théatre, avec l’applaudissement & les obscénités prodigués à l’honneur & gloire des Actrices.
Il n’approuvoit pourtant point le spectacle ; mais il étoit plus traitable sur la partie littéraire. […] L’Avocat du Prieur ne contestoit pas la force de cette preuve, il se retranchoit à dire qu’un Religieux ennemi du Prieur, & gagné par sa Partie, l’avoit trahi, & furtivement mis tous ces mauvais livres dans son cabinet.
L’éloquent Lactance, appelé le Cicéron Chrétien, connaissait le monde, il avait été Païen ; il connaissait la Cour, il y avait passé plusieurs années Précepteur de Crispe, fils de l’Empereur Constantin ; que pense-t-il des spectacles, dont le Prince nouveau Chrétien aurait si peu souffert la licence, qu’il en abolit une partie, et fit contre eux des lois sévères, et dans le portrait desquels nous voyons l’image des nôtres (L. […] Je n’en parle qu’avec peine, je voudrais ne pas même les connaître : « Piget malum illud, vel nosse. » On ne peut en rappeler le souvenir sans risque ; les autres péchés ne s’attachent qu’à une partie de l’homme : l’esprit est souillé par les pensées, les yeux par les regards, les oreilles par les mauvais discours ; tout se rend coupable à même temps au spectacle : « In theatre nisi reatu vacat. » L’œil, l’oreille, l’esprit, le cœur, tout est attaqué, saisi, corrompu à la fois ; gestes, attitude, parure, danse, chant, discours, sentiments, tout se réunit pour perdre les cœurs : la pudeur souffrirait d’en tracer le tableau : « Quis integro verecundiæ statu eloqui valeat ?
Je sçai qu’en supposant des intervales entre les représentations des reconnoissances, l’oubli de ce qu’on a senti il y a quelque tems, peut rendre à une sensation une partie de sa premiere force, mais il ne lui rend pas tout.