Nous avons plus fait, nous nous sommes enfermés dans des édifices, moins vastes à la vérité, mais plus commodes, où à l’abri de tout, aussi agréablement que sûrement et proprement, nous pouvons goûter à longs traits, par tous les temps et les heures entières, de jour et de nuit, tout le poison de la volupté. […] 10.) qu’il y avait à Rome un Intendant des voluptés, qui présidait au théâtre. […] Conservez votre réputation au milieu des gens sans honneur, soyez chaste parmi des femmes prostituées, qui vous sont soumises : « Cui subjacent prostituta. » Vous serez d’autant plus louable que votre vertu aura résisté à la séduction de la volupté. […] Peu de gens se conduisent par la raison, et agissent par de bonnes vues ; on regarde la volupté comme le souverain bonheur.
» « Dans quelle crise doit se trouver le physique d’un homme, qui se tenant dans une posture immobile et gênée, l’espace de trois ou quatre heures, dans une place hermétiquement fermée, respire cinquante ou soixante mille fois l’haleine de trois ou quatre mille personnes asthmatiques, pulmoniques, scorbutiques, hydropiques, éthiques, lépreuses, effrayant mélange d’air épaissi encore et détérioré par la fumée de quelques centaines de chandelles, lampes, bougies, flambeaux ; qui, en même temps, éprouvent toutes les commotions de volupté, de haine, de tristesse, de vengeance, que le spectacle fait naître. […] « Admirons encore la réconciliation du genre humain avec Dieu le Père, par la médiation de son Fils ; le triomphe de la vérité sur l’erreur et l’imposture, celui de la mortification sur la volupté, de l’humilité sur la gloire du monde ; le mépris de la vie et des richesses que la religion nous inspire.
« Pères faibles, mères imprudentes, gouverneurs indignes de l’être, en conduisant aux spectacles vos enfants ou vos élèves, vous leur présentez vous-mêmes la coupe empoisonnée du plaisir et de la volupté.
Sa tête est ceinte de plusieurs diadèmes ; elle joue toutes les Reines et les Princesses de la terre, elle porte à sa main une coupe pleine de volupté, qu’elle fait boire à tout le monde ; une foule de beaux esprits, enivrés de ses attraits, s’épuisent pour assaisonner et faire goûter le breuvage empoisonné, par tout ce qu’ils peuvent imaginer de plus séduisant. […] Cette coupe, pleine de toute la corruption de la volupté, réveille la concupiscence de la chair. […] Ses crimes sont montés jusqu’au ciel ; qu’elle soit aussi profondément confondue qu’elle s’est impérieusement élevée ; que ses tourments répondent à ses délices, sa misère à son opulence, ses larmes à sa joie profane, son désespoir à sa présomption : « Quantum in deliciis fuit, tantum date illi tormenta. » Tous les peuples, saisis d’étonnement, s’écrieront : Malheur, malheur à vous, infâme prostituée, si fière de vos attraits, de vos talents, de vos parures, de votre gloire, de votre volupté ; dans un moment vous ne serez plus.