I. du Philosophe malgré lui), ouvrage sensé et ingénieux, dit, en parlant du théâtre : « Dans nos réduits champêtres, la voix mélodieuse d’un musicien, les sons enchanteurs d’un instrument dangereux, ne versent point la mollesse dans nos cœurs, comme dans ces temples somptueux d’où la vertu ne peut approcher sans crainte, où Bélial est la Divinité qu’on adore, et l’honneur la victime qu’on immole, l’indécence et la débauche le seul but où tendent ses adorateurs. […] Ses regards, ses gestes, sa voix, sa mollesse, annoncent sa dévotion. […] Cette bête sur laquelle elle est montée, est le théâtre, sur lequel pompeusement étalée elle donne ses lois, lance le feu de ses regards et les traits perçants de la lubricité de ses gestes, et enlève par les sons harmonieux de sa voix.
En effet, il ne faut pas attendre de l’homme qu’il réprime ses injustes penchants, ni qu’il renonce à ses plaisirs, quand nul motif ne l’engagera à se faire ces violences : il ne se mettra guère en peine de la vertu, si elle est sans récompense : la voix de la conscience ne l’inquiétera guère, si ce n’est qu’une idée en l’air, un fantôme, un effet de la mélancolie.
Dans ces plaintes elle disait d’une voix funeste : Ô âmes religieuses, misérables !
[b] Mettrai-je en compte cette faculté de mon enfance : une assurance de visage, et souplesse de voix et de geste, à m’appliquer aux rôles que j’entreprenais ?