elle que je préfère… que j’ai toujours préférée ; elle sans qui je ne saurais vivre… l’avoir trahie… m’être privé de mes droits à sa fidélité ! […] … Un goût, que je n’ai pu détruire, joint à des applaudissemens mérités, m’a jeté loin de moi-même… Voila la cause de ma ruine… Ursule ignore mes torts… mais je les sais ; mais le remords me ronge, me déchire… Et cependant, lorsque je promets de renoncer à ***, je la vois sur la Scène, suivie des Grâces, des Ris & des Talens, enviée, adorée, desirée, l’objet des hommages de tous les cœurs… ma résolution s’affaiblit ; le charme renaît… Non, je ne suis pas digne de vivre… Quand je vois Ursule… Ursule, & mon fils que je serais au desespoir qui me ressemblât un jour, je meurs de confusion.
Vous avés renoncé à la chair dans vôtre Baptême, c’est à dire, que vous avés promis de ne point vivre selon les sens : vous vous êtes engagés à regarder comme des crimes la molesse, l’indolence, la sensualité, & pour m’exprimer avec le grand Apôtre, à crucifier vôtre chair, à la châtier, à reduire vôtre corps en servitude ; ce n’est pas ici un état de perfection fondé sur la severité de la morale, c’est un vœu solemnel fondé sur le plus saint de tous les actes de Religion. […] où vous ne donniés à vos sens que le triste ; mais solide plaisir de la mortification, où vôtre esprit ne s’occupoit que des choses du Ciel, où vôtre bouche ne prononçoit que des protestations d’une nouvelle fidelité, où vôtre voix ne servoit qu’à entonner des Cantiques sacrés, où l’on ne mangeoit que pour vivre, où l’on ne faisoit ensemble quelques repas sobres & mediocres, que pour serrer plus étroitement les nœuds sacrés d’une commune charité, où l’on ne parloit que de souffrances, que d’austerités, que de pénitence, où l’on s’entrexhortoit au martire, où l’on se préparoit à la mort par la pieuse lecture des consolantes verités de l’Ecriture, ou par la meditation des souffrances de Jesus-Christ. […] Or ceux qui vivent de la maniere que je viens de dépeindre, ne composent pas sans doute le plus grand nombre : on n’en trouve que très-peu dans le monde, & vous en convenés vous-même ; il est donc certain, que tandis que vous suivrés le grand nombre, cette multitude de mondains, vous ne serés pas du nombre de ceux qui se sauvent. Si cependant vous vous vantés de pouvoir vous sauver en vivant comme vous faites, tout le monde peut se vanter comme vous, puisqu’à un petit nombre d’Impies près, qui secoüant le joug de leur conscience, ne veulent suivre de regle que l’impieté & le libertinage, tous les autres vivent comme vous agissent comme vous, se conduisent comme vous, & par consequent le plus grand nombre se sauveroit selon vous, ce qui pourtant est contraire aux paroles de Jesus-Christ, qui dit qu’il y aura peu d’élus,* pauci verò electi : Il est donc de foi que vous ne pourrés vous sauver, tandis que vous suivrés la multitude, & que vous vivrés comme les autres.
Agitée de toutes les passions à la fois, elle se détermine tout à coup à prendre aussi l'habit religieux, pour vivre auprès de lui, l'enlever à son état, « et oser être d'un Dieu l'orgueilleuse rivale ». […] » De le voir vivre. « Que la raison, l'honneur de mon âme était loin ! […] Il croit vivre pour lui en travaillant à son salut et mourant au monde, selon l'avis de l'Evangile et de S. […] Dans des personnages vrais et connus l'anacronisme est ridicule : l'extinction de la maison de Comminge, dont on dit avec emphase, arrête au trône seul sa tige enorgueillie ; et la réunion de la comté de Comminge à la Couronne, où les deux branches prétendues de cette maison vivent dans leurs terres jusqu'à mettre le Comte en prison dans un château au pied des Pyrénées. […] Ce Roman fait vivre Adelaïde au pied des Pyrénées, et élever dans un Monastère voisin de la Trappe.
Crois-tu que nous eussions jamais si doucement vécu ensemble ta mère & moi, si nous avions été mariés … Tu me viens toujours lanterner le meurtre. […] Je ne me laisse pas subjuguer par le Jansenisme de goût, cette petite bienséance, plus précieuse que modeste, qui tue la joie, & laisse vivre le libertinage que Moliere auroit proscrit & sifflé. […] Peut-on vivre sans le théatre ? […] Que les honnêtes gens ont peine à vivre ! […] A Rome les Auteurs faisoient vivre les Comédiens, en France les Comédiens font vivre les Auteurs.