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123. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Les Spectacles, selon vous, sont nécessaires dans une Ville aussi corrompue que celle que vous avez habitée longtemps ; et c’est apparemment pour ses habitants pervers, (car ce n’est pas certainement pour votre patrie) que vos pièces ont été composées. […] C’est d’après un désir qui m’a paru presque général dans vos concitoyens, que j’ai proposé l’établissement d’un Théâtre dans leur Ville, et j’ai peine à croire qu’ils se livrent avec autant de plaisir aux amusements que vous y substituez. […] La plus forte de toutes vos objections contre l’établissement d’un Théâtre à Genève, c’est l’impossibilité de supporter cette dépense dans une petite Ville. […] Cependant quand il serait vrai que la recette journalière ne suffirait pas à l’entretien du spectacle, je vous prie d’observer que la Ville de Genève est à proportion de son étendue, une des plus riches de l’Europe ; et j’ai lieu de croire que plusieurs Citoyens opulents de cette ville, qui désireraient d’y avoir un Théâtre, fourniraient sans peine à une partie de la dépense ; c’est du moins la disposition où plusieurs d’entre eux m’ont paru être, et c’est en conséquence que j’ai hasardé la proposition qui vous alarme. […] Représenté devant Louis XV et la cour en octobre 1752 et à la ville en mars 1753, il rencontra un grand succès.

124. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 8. SIECLE » pp. 183-184

Il y a des Villes qui depuis le matin jusqu'au soir repaissent leurs yeux de divers Spectacles des Comédiens, et qui ne se lassent point d'employer un si longtemps à écouter des vers lascifs et licencieux, qui remplissent les esprits d'ordures, et il y a même des personnes qui appellent ces peuples heureux, en ce que quittant leurs affaires, et les occupations nécessaires pour l'entretien de la vie, ils passent les journées entières dans l'oisiveté et dans la volupté, ne considérant pas que le Théâtre où l'on représente ces Spectacles honteux, est l'Ecole commune et publique de l'impureté pour ceux qui s'assemblent ce lieu infâme.

125. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « [Introduction] » pp. 4-5

Que diront-ils maintenant qu’ils ne peuvent plus attribuer vos folies à la prétendue grossièreté d’un Climat étranger, puisque c’est en France et par des Jésuites Français qu’elles se sont commises, dans un Pays dont les habitants ne passent pas pour de bons Flamands, mais pour des esprits fort déliés, dans une Ville de Parlement, et aux frais de ses principales familles dont les enfants ont été vos Acteurs, et si on vous en croit, avec l’applaudissement de tout le monde ?

126. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XV. Application de la doctrine précédente aux danses et aux bals qui se font aujourd’hui. » pp. 94-96

On s’y occupe presque toutes les Fêtes, même publiquement, et à la campagne, et dans les villes ; et ce qui est plus insupportable, c’est dans ce saint temps, qui est depuis la fête de Noël jusques au Carême, qu’on s’y abandonne avec plus d’excès.

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