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111. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Peticus et de Stolon, qui vivaient près de quatre cents ans après la fondation de Rome, cette grande Ville et tous les lieux d'alentour furent affligés d'une peste qui semblait ne devoir jamais trouver de fin ni de remède. […] Les Apinariens, ainsi nommés d'une Ville de Grèce qui les donna, représentaient en dansant et chantant toutes les niaiseries et mauvaises plaisanteries du peuple, et toujours avec quelques discours malhonnêtes et remplis d'injures. […] Elle était célébrée par les Ecclésiastiques dans les Eglises durant le service Divin, avec des masques de figure bizarre, et des habillements de femmes et de fripons ; et en cet équipage ils dansaient à la mode des Histrions, et leurs danses étaient accompagnées de chansons malhonnêtes ; et sans avoir aucune honte, ils couraient la Ville et les Théâtres, et faisaient rire les Spectateurs par des gestes impudents, par des paroles indignes de leur profession, et par d'autres abominations, dont la pensée est capable de faire rougir.

112. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Quel mal il y a de passer une partie du jour au jeu, presque toute la nuit au bal ; ne repaître ses yeux que d’objets lascifs et séduisants ; ne reconnaître d’autre Dieu que le plaisir, ni d’autre maître que la passion ; se confondre dans un tas de libertins, les sens sans retenue, le cœur sans garde, l’esprit sans modération ; être de toutes les parties de divertissements, éternellement avec tout ce qu’il y a de moins régulier et de plus dissolu dans une ville : car de quels autres sujets pendant le carnaval peuvent être composées ces assemblées si libres, et la plupart nocturnes ? […] mettre cinq ou six heures de temps à se parer et à se peindre le visage, pour aller ensuite dans une assemblée tendre des pièges à la chasteté des hommes, et servir de flambeau au démon pour allumer partout le feu de l’impudicité : demeurer les nuits entières exposé aux yeux et à la cajolerie de tout ce qu’il y a de libertins dans une ville ; employer tout ce que l’art et la nature ont de plus dangereux pour attirer leurs regards, et pour séduire leur cœur, déguiser sa personne et son sexe, pour ôter à la grace ce petit secours qu’elle trouve dans nos habits ; rouler de quartier en quartier sous un masque de théatre ; ne se pas contenter de discours frivoles et inutiles, se relâcher jusqu’à dire des paroles qui scandalisent : de quel terme oserait-on se servir pour autoriser une licence si scandaleuse ? […] Que de railleries piquantes sur l’inébranlable probité de Loth au milieu d’une ville si universellement corrompuec ; que de plaisanteries à essuyer sur sa piété, sur sa modestie, sur sa retraite ; que de discours désobligeants ; que d’insultes pour s’être conservé dans l’innocence, pour ne s’être pas laissé entraîner au torrent !

113. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Le goût, la magnificence, la variété, l’ordre & l’agréable désordre brilloient à l’envi dans ces assemblées, où se trouvoit l’élite de la Cour & de la ville. […] Il n’y avoit pas une honnête femme, mais toutes les plus jolies filles de la ville ; le théatre bien éclairé & décoré, les habits galans, l’orchestre excellente. […] Une ville, une république, cela est bien vague ; le cœur ne connoît que les individus. […] La ville de Paris a depuis quelque mois la direction de l’opéra. M. le Prevôt des Marchands a fait pour quarante mille livres de dépense extraordinaire (digne emploi des deniers de la ville).

114. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Car cela ne se fait plus ès villes de Mayence et Marseille, pource qu’elles sont détruites et ruinées. […] Finalement, cela ne se fait plus en plusieurs villes de France et d’Espagne ; et partant, malheur à nous, et à nos impuretés. […] puisque ès villes Romaines ces maux ne sont plus, après qu’elles ont été réduites en la puissance des barbares ? […] Les citoyens de toutes les villes étaient remplis de richesses et délices. […] Comprendre : ne se trouve plus que dans peu de villes.

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