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134. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

Elle fait défense à tous les « Habitants de Paris, à ceux de saint Maur et des autres Villes de sa Juridiction, de représenter aucuns jeux de personnages, soit de vies de Saints, ou autrement, sans le congé du Roi, à peine d’encourir son indignation, et de forfaire envers lui. » IlsBan. du Chât. vol. 2. fol. 77. […] Lettres Patentes portant permission à une Compagnie établie à Paris, sous le titre de Confrères de la Passion de N.S. d’en représenter les mystères, et les vies des SS. en récits et personnages ; registrées au Châtelet, vol. 2. des Bannières, fol. 77. […] Lettres Patentes portant permission à une Compagnie établie à Paris, sous le titre de Confrères de la Passion de N.S. d’en représenter les mystères, et les vies des SS. en récits et personnages ; registrées au Châtelet, vol. 2. des Bannières, fol. 77.

135. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Une telle Comédie pourrait être le miroir de la vie humaine, en présentant aux vicieux, dans le Jeu des Comédiens, une image si naturelle de leurs désordres, qu’elle serait capable de les en faire rougir et de les porter à s’en corriger. […] n’y a parmi vous, leur dit-il, ni Poète, ni aucune autre personne assez zélée, pour vous reprocher avec affection, et pour mettre au jour vos défauts et ceux de toute la Ville ; s’il vous arrive, par bonheur, qu’il en paraisse quelqu’un, vous devez l’embrasser avec la plus grande amitié, et le recevoir avec autant de joie et de solemnité, que si vous célébriez un jour de fête…. » Peu après il ajoute : « Si quelqu’un prend l’extérieur de Philosophe, dans la vue du gain, ou par vaine gloire et non pas pour votre utilité, il ne mérite pas que vous le receviez ; on peut le comparer à un Médecin qui, visitant un grand nombre de malades, ne pense à rien moins qu’à les guérir, mais à leur distribuer des couronnes et des parfums, à leur mener des femmes de mauvaise vie, et par conséquent à irriter leurs maladies et à les rendre incurables. […] Concluons donc, avec les Partisans du Théâtre, que, si on abolissait la Comédie, on ferait un grand tort à la République ; puisqu’il ne resterait plus de moyen d’inspirer de l’horreur pour le vice et de donner du goût pour la vertu à ce grand nombre d’hommes qui, comme nous l’avons déjà dit, ne vont guère à d’autre Ecole que le Théâtre, et qui, sans les leçons qu’ils y reçoivent, ignoreraient, toute leur vie, leurs défauts, loin de travailler à s’en corriger.

136. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Des exceptions si rares confirment la règle ; le très-grand nombre de ces partisans le décrédite par sa vie licencieuse. […] Les autres Théatristes morts subitement on sans sacremens, sans repentance, sont allés représenter dans l’autre vie une tragédie dont ils ne verront jamais le dénouement. […] On s’assemble, on épluche la vie du prévenu, la matiere fut trouvée abondante, la vie de ses Juges n’en eût pas moins fourni, & aucun d’eux n’auroit pû lui jeter la premiere pierre, s’il eût fallu valoir mieux que lui pour le condamner. […] Son mal empira, & comme toutes les Facultés de Paris & de Montpellier, non plus que tous les Médecins du Roi, ne suffisent pas pour conserver une vie si précieuse à l’État, il fallut aller chercher du secours hors du royaume. […] Cet hypocrate peu galant, qui élevé dans les principes sauvages de la République, n’aime pas apparemment le théatre, a impitoyablement, sous peine de la vie, défendu à la Clairon d’y monter.

137. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Leur état, quoique propre à leur faire mener une vie douce & aisée passe pour infame. […] Vie de Charles VI. […] Bien plus, le malheur du temps, & la crainte de déshonorer bien des familles, ont arraché des arrêts qui défendent aux Magistrats municipaux de rechercher les femmes de mauvaise vie, à moins qu’elles ne soient publiquement livrées au premier venu. […] Je n’entre point dans les autres parties de cette vie extraordinaire, si contraire à la nature, son obéissance, sa pauvreté, ses observances, ses austérités, je me borne au prodige de modestie connu de tout le monde, dont les femmes du monde les plus réservées n’approchèrent jamais, & dont je ne prétends pas leur faire une loi. […] Mais c’en est assez pour sentir la licence de leur vie, le désordre de leur immodestie, le danger de leur société.

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