APOSTILLE Je crois vous devoir mander, avant que fermer ma lettre, ce que je viens d’apprendre. […] Le roi, qui fait tant de choses avantageuses pour la religion, comme il l’avoue lui-même, ce monarque qui occupe tous ses soins pour la maintenir, ce prince sous qui l’on peut dire avec assurance que l’hérésie est aux abois et qu’elle tire continuellement à la fin, ce grand roi qui n’a point donné de relâche ni de trêve à l’impiété, qui l’a poursuivie partout et ne lui a laissé aucun lieu de retraite, vient enfin de connaître que Molière est vraiment diabolique, que diabolique est son cerveaul, et que c’est un diable incarné ; et, pour le punir comme il le mérite, il vient d’ajouter une nouvelle pension à celle qu’il lui faisait l’honneur de lui donner comme auteur, lui ayant donné cette seconde, et à toute sa troupe, comme à ses comédiens. […] Si la comédie, comme il ditm, « était libertine, si elle écoutait tout indifféremment et disait de même tout ce qui lui venait à la bouche, si son air était lascif et ses gestes dissolus », Molière n’a pas fait pis, puisqu’il a caché ses obscénités et ses malices, et notre critique s’abuse grossièrement, ou ne dit pas ce qu’il veut dire, lorsqu’il fait passer le bien pour le mal. […] Il leur demande des choses impossibles et voudrait que cette pauvre fille fût aussi innocente que le jour qu’elle vint au monde.
Quoiqu’on lui dît, il ne put être persuadé, et se tenait si ferme dans ses pensées qu’il ne voulut point venir voir le malade, que sur le soir, de peur de paraître trop crédule ; on lui confirma cela de tant d’endroits qu’il y vint avec la même curiosité, que s’il eût dû voir un miracle. […] pourquoi venait-elle au théâtre ; je ne l’ai prise que sur mon fond, vous ne me la pouvez enlever sans injustice. […] La correspondance de leurs noms nous fait croire qu’ils sont sortis d’une même origine ; mais qui est venu le premier ? […] La Loi d’Angleterre les punit de mort : D’autres peuples les condamnent à une bonne amende, mais sait-on bien en France d’où est venu le nom de masque et ce qu’il signifie ? […] NDE Dans l'Odysée, Homère nomme ainsi une drogue qu'Hélène faisait venir d'Egytpe pour lui faire oublier son pays.
Ce denouement ingénieux est la véritable image des mariages qui se font sur la scene, & qu’on donne pour le remede & le correctif, le beau côté de morale du libertinage, venu après coup, quand tout le mal est fait. […] Ce ne fut qu’en 1716 que Louis XV. étant venu loger aux Tuilleries, on la racommoda pour y donner des ballets. […] Les infirmités, les passions, les chagrins y feront encore bien du ravage, un tems viendra que vous ne pourrez plus soutenir la vue de votre miroir, tant vous vous y verrez défigurée. […] En cela ils ne faisoient que suivre le conseil, où plutôt l’ordre de Mercure ; car ce Dieu vint avertir Ulysse que Circé lui offriroit sa couche, & qu’il se gardât bien de la refuser. […] Cette philosophie peu scrupuleuse vient du ciel.
Son ministère étant libre, il peut & doit rendre la cause dont il s’est chargé sans le savoir, & ne pas s’exposer à l’odieux dénouement de ruiner la personne qu’il aime, ou se rendre suspect à sa partie, si elle vient à connoître l’intrigue. […] Ne venez-vous à l’Office que comme au spectacle pour votre divertissement ? […] C’est à peu près la question que fit Augoite à un étranger qui lui ressembloit extrêmement : votre mere est-elle venue à Rome ? Non, répondit-il, mais mon pere y est venu souvent. […] Catherine de Médicis & le Cardinal Mazarin ont fait venir des troupes Italiennes à Paris ; personne n’y a fait venir des troupes Espagnoles, cependant les Italiens ne se sont jamais francisés, ils n’ont jamais pris le goût de la nation, ni la nation le leur ; ils ont toujours fait corps à part, & quoiqu’ils parlent François, ce sont deux spectacles toujours différents, qui n’ont pu s’incorporer, ni se fondre l’un dans l’autre.