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99. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

Pour vous dire mon véritable sentiment, je crois que la Tragédie des Anciens aurait fait une perte heureuse en perdant ses Dieux avec ses Oracles et ses Devins. […] J’espère que nous trouverons un jour le véritable usage de cette passion, devenue trop ordinaire.

100. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Car encore, dit ce Père, que ces paroles de l’Ecriture s’entendent particulièrement de celui qui ne s’est point trouvé dans les assemblées des Juifs, où l’on a conspiré contre le véritable Dieu ; néanmoins on peut aussi les étendre à ceux qui ne se trouvent point aux assemblées qui sont contre les bonnes mœurs, telles que sont les Spectacles, et par conséquent les Spectacles se trouvent aussi défendus dans l’Ecriture.» […] On n’y fait plus de sacrifices à Venus, du moins suivant les rites des Païens : je dis, du moins suivant les rites des Païens ; car les intrigues d’amour qui en sont presque inséparables, ne laissent pas d’honorer cette Déesse ; et quoiqu’on ne les accompagne pas d’encens, il est au moins sûr que ces intrigues ne sont pas des offrandes qui puissent être présentées au véritable Dieu. […] « Oui certes, répond Tertullien, et nous le connaissons nous autres Chrétiens : car comme nous connaissons le véritable Maître des créatures, nous connaissons aussi quel est son émule ; et comme nous connaissons leur premier Auteur, nous connaissons celui qui les gâte et qui les corrompt. […] « Aussi voyons-nous, dit-il en parlant de la Comédie, qu’elle n’est pas défendue par le Saint de nos jours le grand François de Sales Evêque de Genève, qui peut sans contredit servir de modèle à tous les Directeurs dans la conduite des âmes à la véritable dévotion. […] Mais le véritable repos de Dieu consiste dans des actions qui n’ont point de fin, c’est-à-dire, dans la contemplation et dans l’amour éternel de ses perfections infinies : et c’est ce repos que nous devons tâcher d’imiter les Fêtes et les Dimanches, en ne cessant point durant tout le jour de contempler les merveilles de Dieu, de lui donner des marques de notre amour, et de célébrer ses louanges, et non pas en allant à la Comédie.

101. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

Il s’applique à faire parler & agir ses Acteurs comme s’ils étaient des bucherons, des bouviers, des manans véritables ; ce qui ne laisse pas de faire un très-bel éffet.

102. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

On peut s’étonner que le véritable caractère de la Comédie ait été si long temps inconnu parmi nous ; les Grecs & les Latins nous ont laissé des modèles, & dans tous les âges, les Auteurs ont eu la Nature sous les yeux : par quelle espèce de barbarie ne l’ont-ils si long temps imitée que dans ce qu’elle a de plus abject & de plus desagréable ?

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