Et les maris sont négligés, oubliés et souvent méprisés, parce qu’il n’est ni de la décence, ni de l’usage qu’ils aient pour elles toutes ces fades et ridicules complaisances que les petits-maîtres ont pour leurs héroïnes de coulisses, et pour ces femmes qu’une affaire de cœur n’effarouche pas.
Das le 2. il propose les preuves du Comédien, pour autoriser l’usage de faire monter les femmes sur le Théâtre, et les y faire parler d’amour ; il met en poudre ces preuves, et établit solidement que cet usage est très criminel et très dangereux ; ce qu’il continue de faire dans le Chapitre 3. où il estime ce point décisif contre la Comédie. C’est pourquoi dans le Chapitre 4. il fait voir que cet usage est opposé à la pudeur du sexe, très dangereux pour les jeunes gens qui y assistent, et la source de beaucoup de désordres.
Car sur ce point, les usages du monde et les principes de la conscience, les règles de la politesse et les maximes de l’Evangile sont d’accord. […] Est-ce donc l’usage que des personnes de ce rang récitent de sales chroniques ? […] C’est à certainement avoir bien à cœur que la saleté passe en usage parmi nous. […] De sorte que son génie heureux semble l’abandonner dès qu’il veut en faire un indigne usage. […] ignorance des usages du monde !
Vous voyez bien que c’est le goût ou plutôt la fureur d’un peuple insensé, qui a introduit cet usage parmi eux, et qu’une coutume établie sur ces principes n’oblige nullement les personnes sages. […] Non, car comme l’usage n’est pas pour ces Pièces, je m’en tiens là, et je ne veux pas me donner la peine d’examiner, si ces sujets ont quelque chose d’incompatible avec les lois de la Tragédie. […] Quoi, parce que l’usage ne demande aujourd’hui que des amourettes sur le Théâtre, il ne sera pas permis à un Auteur de faire autre chose ? L’usage a-t-il la même force pour les Pièces de Théâtre que pour la langue, et doit-on s’y soumettre aveuglément, surtout quand il est aisé d’en corriger les abus ? Je sais bien que pour la langue il ne faut que consulter l’usage, parce que les manières nouvelles qui s’introduisent dans le langage ne dépendent point du raisonnement, mais du hasard et du caprice.