Les uns éclairés de la véritable sagesse, qui est la sagesse de l’Evangile, les réprouvent ; les autres trompés par les fausses lumieres d’une prudence charnelle, les justifient ou s’efforcent de les justifier. […] Or ne vous y trompez pas, quand je dis un jeu où vous hazardez beaucoup, un gros jeu, je ne veux pas seulement parler des riches et des grands du siecle, je parle de tous en général et de chacun en particulier, conformément aux facultés et à l’état. […] Car que seroit-ce, si je parlois d’une femme qui, dans un jeu dont les plus fortes remontrances ne l’ont pu déprendre, dissipe d’une part tout ce qu’un mari amasse de l’autre ; qui se tient en embuscade pour le tromper, et détourne pour son jeu tout ce qui peut venir sous sa main : si je parlois d’un mari, qui tour à tour passant du jeu à la débauche, et de la débauche au jeu, expose jusqu’à ses fonds et fait dépendre d’un seul coup la fortune de toute une famille : si je parlois d’un jeune homme, qui sans ménagement et sans réflexion, emprunte de tous les côtés et à toutes conditions, et ne pouvant encore se dépouiller d’un héritage qu’il n’a-pas, se dépouille au moins par avance de ses droits, et ne compte pour rien toute une succession qu’il perd, pourvu qu’il joue. […] Nous ont-ils trompés en ce qu’ils nous en ont appris, ou se trompoient-ils eux-mêmes ?
Ce discours vous devrait flatter bien sensiblement puisqu’il est tout contraire à celui qui vous a si rudement choqué : Mais si je ne me trompe, il vous déplaît encore plus que tout ce qu’a pu dire l’Auteur des lettres, et peut-être voudriez-vous à présent ne vous être pas piqué si mal à propos de ce qu’il a dit que les Poètes de Théâtre sont des empoisonneurs d’âmes. […] Je voudrais de tout mon cœur le pouvoir dire, mais je me tromperais et je le démentirais en le disant. […] Je ne pense pas aussi que vous l’ayez dite pour la faire croire, mais seulement pour faire rire, et vous n’avez été trompé qu’en ce que vous croyiez qu’on rirait de l’histoire et qu’on ne rit que de celui qui l’a inventée.
parler le langage du vice, en prendre les allures, en peindre les horreurs, en excuser les excès, en inspirer le goût, en faire sentir les mouvements, en ouvrir l'école, en donner des leçons, l'ériger en vertu, tromper, aveugler les hommes, fixer leur attention sur des objets méprisables et criminels, effacer les idées des biens et des maux éternels, pour ne mettre le bonheur ou le malheur que dans le succès ou les obstacles de la passion, s'en faire un art, un métier, un état de vie, y consacrer tous ses talents, ses moments, ses forces, sa santé ! […] On se trompe. […] En parlant de son habit, et de son état, cet Abbé dit avec la plus insolente indécence : « Cet habit-là, Madame, et rien, c'est à peu près la même chose ; on le prend pour tromper les yeux.
Platon le Philosophe, car il en éxista un autre, si je ne me trompe, point Philosophe, compositeur de Mimes ou de Comédies dans le goût d’Aristophane ; on les confond souvent l’un avec l’autre.