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37. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre V. Des Ioustes. » pp. 186-187

Tout le monde sçait de quelle importance fut une pareille dexterité à un de nos plus braves Cavaliers, qui se trouva dans le Combat Naval, entre les Anglois & les Holandois, sa naissance, son rang, son esprit & sa bravoure ne luy servirent de rien à l’égard de son adresse ; & il se tira en nageant, d’un pas où toutes ces autres belles qualitez luy estoient inutiles.

38. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — TROISIEME PARTIE. Des obstacles qui s’opposent parmi nous à la perfection de la Comédie. » pp. 57-75

J’ai dit aussi que nos Auteurs comiques regardoient comme une espece de honte de travailler sur des sujets qui ont été traités : l’amour-propre est la cause de ce préjugé ; on veut avoir la gloire de l’invention, & on seroit fâché de penser comme tout le monde. […] Il en est de cette coutume comme des modes que chacun suit par bienséance, & dont tout le monde dit du mal en particulier ; on voudroit bien qu’une telle mode fût abolie, mais on n’ose pas l’abandonner le premier.

39. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

On me dira peut-être, il est inutile et superflu de vous tant échauffer contre la comédie ; superflu, parce que tout le monde fait ce que vous avez à dire, sent par expérience, et dans le fond est persuadé qu’on ne peut en conscience y aller ; inutile, parce que malgré vos exhortations et celles de tous les Prédicateurs du monde, malgré ces connaissances, cette persuasion et ces remords, on n’y ira pas moins. Cela peut être ; mais ne doit-on ni prêcher, ni écrire contre le vice, parce que tout le monde est persuadé que l’impureté, l’usure, la médisance sont des crimes, et que malgré ces connaissances et ces remords il y aura encore des libertins et des usuriers ?

40. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre VII. De ceux qui sont aux autres occasions de ruine, et de péché. » pp. 30-32

Car cette doctrine qui est rapportée par Angélus et par Sylvestre, est véritable et constante, que si quelqu’un fait quelque action, qui ne soit pas mauvaise de sa nature, et même que tout le monde puisse faire licitement, prenant la chose en elle-même ; si toutefois dans la condition présente du temps, et à cause de la corruption, et dépravation des mœurs, cette même action, qui de soi serait innocente, est devenue une cause, ou une occasion de mal, et de péché, il est tenu de s’en abstenir ; et s’il ne le fait pas, il offense Dieu.

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