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87. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Un Gentilhomme qui aurait reçu un affront, n’en sera-t-il pas touché en les entendant réciter par un bon Acteur ? […] Car pour l’ordinaire, l’on est bien plus susceptible du mal qui est enseigné, qu’on est touché de la peine qui le suit. […] Si l’on n’a point touché aux Tragédies de M.

88. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Au moins apprenez-moi comme il faut agir avec vous, car je vois qu’on vous fâche quand on dit que les Poètes empoisonnent, et je crois qu’on vous fâcherait encore davantage, si l’on vous disait que vous n’empoisonnez point, que votre muse est une innocente, qu’elle n’est pas capable de faire aucun mal, qu’elle ne donne pas la moindre tentation, qu’elle ne touche pas seulement le cœur, et qu’elle le laisse dans le même état où elle le trouvef. […] Ne voit-on pas que leurs ouvrages sont composés d’un mélange agréable d’intrigues, d’intérêts, de passions et de personnes, où ils ne considèrent point ce qui est véritable, mais seulement ce qui est propre pour toucher les spectateurs, et pour faire couler dans leurs cœurs des passions qui les empoisonnent de telle sorte, qu’ils s’oublient eux-mêmes, et qu’ils prennent un intérêt sensible dans des aventures imaginaires ? […] La Sorbonne dirait assurément que c’est une erreur, mais pour moi je dis seulement que c’est une mauvaise raillerie, et peut-être que vous serez plus touché d’avoir fait un mensonge ridicule, que d’avoir outragé la vérité.

89. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Malgré tous les soins que prennent et les Auteurs et les Acteurs pour toucher et pour plaire, il n'est pas rare qu'ils ennuient, qu'on en revienne fatigué, dégoûté, mécontent, et qu'une pièce tombe à la première ou seconde représentation. […] C'est un sermon perpétuel, dont ceux même qui s'en moquent sont touchés. […] Ces oreilles n'écoutent point, elles entendent ; c'est un instrument de musique, dont les cordes touchées au hasard rendent des sons.

90. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

ayant touché cette communication de l'Idolâtrie des Spectacles, ajoute, pour en exprimer la turpitude, qu'ils ne doivent pas faire notre divertissement ; « Le stade et le Théâtre, dit-il, peuvent bien se nommer une chaire de pestilence, et l'assemblée que s'y fait est remplie d'iniquité, et chargée de malédictions ; les actions les plus honteuses y sont toutes représentées ; et quelles paroles les Bouffons et les Bateleurs ne prononcent-ils point pour faire rire le peuple ? 

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