Cet Abbé & bien d’autres, veulent tirer de cette rapsodie, plusieurs moralités, en voici une sur la matiere que nous traitons. […] Cupidon instruit de ce malheur, saute par la fenêtre de la chambre où sa mere l’avoit enfermée, & vole à tire d’aîle, à sa chere Psiché, la guerit subitement, efface tout ce fard, & lui rend sa beauté naturelle. […] C’est un vrai conte de vieille, dont on a tiré plusieurs contes des Fées qui n’en valent pas mieux, Il fut inventé, du moins mis au jour par Apulée vieux debauché du Paganisme, des plus licencieux dans son Anedor, qui n’est qu’un amas d’absurdités, & de folies, où il entremêle quelque fois de la morale & de la philosophie ; car il étoit Platonicien. […] La Magicienne Medée me rappelle la magicienne Circé sa parente, dont les avantures galantes ornent l’Odissée d’Homere, & les Métamorphoses d’Ovide, deux célebres Romans aussi pleins de folies que nos Contes des Fées : mais aussi bien écrits dans leur langue, & utiles quelquefois par la bonne morale qu’ils renferment ; je veux le croire, tachons donc d’en tirer du fruit. […] Un seul eut la sagesse de s’y opposer, Ulysse tira son épée pour lui trancher la tête ; on l’en empêcha.
Celui de l’Empereur étoit de cent cinquante Dames, qu’on fit tirer au sort, pour savoir de quel habit & de quelle parure elles seroient ornées. […] Tout Paris vint voir cette comédie guerriere : on attaqua dans les formes, on tira des lignes de circonvallations, on bâtit la place, on la prit. […] On prétendoit en tirer une moralité : les six yeux représentent la curiosité des femmes qui veulent tout voir les trois bouches leur caquet, les trois nez leur goût pour le parfum, la fumée leur inconstance, le paon leur vanité, l’épée leurs querelles avec leurs maris. […] Ces grands Officiers attirent ainsi bien des gens, en tirent des secrets, en gagnent plusieurs. […] C’est tirer habilement parti de tout.
Le Poète fait tirer l’épée à quelques gens sur le Théâtre, et effraye les femmes par une querelle feinte. […] Dryden se tire mal de ce mauvais pas. […] Afin donc d’échapper à l’objection qu’on lui fait fondée sur l’autorité, il se jette dans un raisonnement tiré de la nature même de la chose, à ce qu’il tâche de croire. […] J’ai déjà fait à nos Poètes ce reproche fondé sur plusieurs endroits tirés de leurs Poèmes ; et j’en aurais encore à citer mille autres semblables, s’il le fallait : mais je me fixe maintenant à leurs fautes contre le jugement et la vraisemblance. […] Emmeline héritière du Duc de Cornwall était aveugle ; Albanact tire de là cette pensée ingénieuse : « Que tout aveugle qu’est Emmeline, Coswald en l’épousant ne ferait pas un marché borgneas.
TROISIEME DISCOURS S’il y a lieu de approuver que les Pièces de Théâtre soient tirées de l’Ecriture Sainte. […] Ainsi par le Jugement d’un Corps illustre, de saint Charles et de Mariana, toutes personnes qui parlent après l’expérience, nous pouvons conclure que la question est terminée, et qu’on ne doit plus penser à laisser paraître sur le Théâtre des sujets tirés de l’Ecriture Sainte. […] Il n’y a pas jusqu’aux Protestants qui n’aient approuvé cette défense ; et dans leur discipline qu’ils appellent la discipline des Protestants de France, ils la portent même jusqu’à ne pas souffrir que dans les Collèges on représente jamais des pièces tirées de l’Ecriture Sainte chap. 14. art. 28. p. 301.. « Ne sera loisible aux Fidèles d’assister aux Comédies et autres Jeux joués en public ou en particulier, vu que de tout temps cela a été défendu entre les Chrétiens comme apportant corruption de bonnes mœurs, mais surtout quand l’Ecriture Sainte y est profanée ; néanmoins quand en un Collège il sera trouvé utile à la Jeunesse de représenter quelque Histoire, on le pourra tolérer, pourvu qu’elle ne soit tirée de l’Ecriture Sainte, qui n’est baillée pour être jouée, mais purement prêchée. […] Et dans la quatrième Homélie sur le Lévitique, il tire de ce même rapport, qu’il faut conserver pour les Ecritures tout au moins le même respect qu’on avait pour l’Agneau Pascal, puisqu’elles sont au même rang que la chair de Jésus-Christ, dont l’Agneau n’était que la figure.