j’écris en faveur des Poètes ; & non pour ceux qui sont chargés du soin de décorer le Théâtre. […] Le coup de sifflet est sur-tout choquant lorsque le Théâtre change de face au milieu d’un Acte, par un pouvoir surnaturel, ou lorsqu’un Acteur est supposé passer dans un lieu différent. […] Il est vrai que les coups de Théâtre trop fréquens ôtent aux Drames la simplicité qui les embellit. […] Sur ce magnifique Théâtre on voit avec plaisir la peinture disputer à la danse, à la musique & à la Poèsie, la gloire de charmer, de surprendre les Spectateurs. […] Le Spectacle moderne se plaît à rassembler tous ces attributs des différens Théâtres.
Les Confrères de la Passion qui avaient seuls ce privilège cessèrent de monter eux-mêmes sur le théâtre. […] Chacun sait à présent que ce sont des Pièces de théâtre en musique, accompagnées de danses et de machines. […] Leur premier théâtre fut dressé dans le jeu de paume de la rue Mazarin vis-à-vis la rue de Guenegaud. […] Ainsi l’on vit alors en cette grande Ville trois différents théâtres pour les divertissements publics. […] Les Français ont depuis fait bâtir un magnifique théâtre dans une maison qu’ils ont acquise rue des Fossés, où ils sont à présent.
Des Théâtres. J’ai déjà parlé des spectacles, théâtres et comédies, et je croirais avoir assez dit, pour n’y devoir rien ajouter, si la matière dont il s’agit ne m’y engageait, et si le mal que traînent après eux les théâtres, ne m’y forçait, vu même que c’est ce malheureux et funeste divertissement après lequel courent les Chrétiens d’aujourd’hui, et à quoi ils emploient la plus grande partie des Fêtes et des Dimanches. […] où sont leurs théâtres ? […] Dites-moi, de grâce, mon cher Lecteur, oseriez-vous après cela baptiser les théâtres et les spectacles, de récréations et de divertissements ? ne confesserez-vous pas au contraire, que c’est par là que l’on profane les Dimanches et les Fêtes, en quittant criminellement les Eglises et les Autels, comme parle Salvian, pour aller aux jeux publics, et autoriser les théâtres.
Quelle raison je vous prie avons-nous maintenant de faire paraître l’Amour sur le Théâtre, quelle raison avaient-ils de le bannir ? […] Mais cela ne veut pas dire qu’on ne puisse mettre sur le Théâtre un héros Chrétien. […] On est bien aise de voir sur le Théâtre des hommes qui ressemblent aux hommes, et tous les Martyrs sont au-dessus de l’humain. […] N’avez-vous jamais lu d’Histoire de Martyr qui vous ait paru propre pour le Théâtre ? […] Cette légende a été mise sur le théâtre par Baro et Desfontaine (respectivement en 1637 et 1643).