La Tragédie est un tableau d’Histoire ; la Comédie est un portrait ; non le portrait d’un seul homme, comme la Satyre, mais d’une espèce d’hommes répandus dans la Société, dont les traits les plus marqués sont réunis dans une même figure. […] Le Malade-imaginaire, auquel les Médecins doivent plus qu’ils ne pensent, est un tableau aussi frappant & aussi moral qu’il y en ait au Théâtre. […] Le Comique bas ; ainsi nommé, parce qu’il imite les mœurs du bas-peuple, peut avoir, comme les tableaux Flamands, le mérite du coloris, de la vérité & de la gaieté.
L’art de l’Auteur dramatique ne se borne cependant pas, comme celui du Comédien, à faire un beau tableau, à l’animer, à le bien colorier, à le rendre agréable, frappant, achevé. […] Que ce tableau doit faire d’heureuses impressions ! […] On ne souffrira jamais de pareils tableaux sur le Théâtre réformé. […] * Les évolutions seraient plus libres, sur un Théâtre étendu, profond, où tout cela ferait tableau beaucoup mieux qu’aujourd’hui. […] [Les Danses des Anciens étaient presque toujours des tableaux d’une action connue, & dont le sujet était indiqué par des paroles explicatives.
Mais alors de ce Dieu l’étonnante magie Sur ce brillant tableau répand des traits de vie.
Le tableau historique de plusieurs saints honorés par l’Eglise catholique, apostolique et romaine, qui ont été comédiens de profession, et qui ont souffert le martyre pour la foi de Jésus-Christ ; Le récit de plusieurs processions, messes, et autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui ont été et sont encore, par leur scandale et leurs obscénités, infiniment plus nuisibles à la religion que l’exercice de la profession de comédien ; L’exposé de divers conciles constitutifs de la discipline ecclésiastique qui imposent aux évêques et aux prêtres, dans leur vie privée, des devoirs qui ne sont plus pratiqués de nos jours et qu’il est utile de rappeler à leur mémoire ; attendu que puisqu’ils se montrent rigides observateurs des canons des conciles, à l’égard des fidèles, ils doivent eux-mêmes donner l’exemple de leur soumission aux lois qui leur sont propres, et sans l’exécution desquelles la religion perdrait son lustre et l’utilité de son institution ; L’oubli qui a eu lieu, de la part des évêques et des prêtres, de ces lois canoniques sur la discipline qu’ils doivent pratiquer, a excité l’ambition du clergé, au point de vouloir s’emparer du gouvernement de l’Etat, et lui a fait commettre des crimes qui ont ensanglanté le trône de nos rois, et bouleversé le royaume.