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147. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

Il a remarqué au tribunal de la pénitence que ces derniers, que les pauvres étoient aussi sujets que les autres à la colère, à la vengeance, à l’ambition & à la débauche : il n’est rien de si bon & de si salutaire dont on ne puisse abuser. […] Aussi fit-on sur lui cette épigramme :       Messire Laurent P....tier       Qui ne put être bachelier, Parce qu’il fut trouvé rossignol d’Arcadie,       Ces jours passés, un livre a fait,       Qui condamne la comédie,       Dont il seroit un beau sujet. […] Cromwel, sans périr sur la scène, mais toujours tourmenté par sa propre conscience, toujours environné de spectres, toujours défiant & livré à une agitation plus cruelle que la dissolution même de son être, ne seroit-il pas un sujet théâtral ? […] On étoit étonné de voir M. d’Alembert ne pas répondre à la satyre éloquente à laquelle il avoit donné sujet ; mais enfin il rompit le silence & défendit son opinion. […] Elle porte, qu’en cas que « les comédiens règlent tellement les actions du théâtre, qu’elles soient toujours exemptes d’impureté, il vouloit que leur exercice, qui peut innocemment divertir ses sujets de diverses occasions mauvaises, ne puisse leur être imputé à blâme, ni nuire à leur réputation dans le commerce public ».

148. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

Augustin parle aux Catéchumènes sur le même sujet. […] de détourner nos yeux d’une femme bien parée, et de ne pas regarder une fille en face, de peur que sa beauté ne nous soit un sujet de scandale et de chûte, comme cela est arrivé à plusieurs ;Ibidem. […] » Saint Augustin fait aussi les démons inventeurs des Comédies, lesquelles il appelle pour ce sujet, « Conficta delectamenta damonum noxiorum ». […] Il faut donc qu’ils fassent ici la leçon à ces demi Chrétiens qui se glorifient de ce nom, qui sera le sujet de leur condamnation. […] ainsi nous voyons que Cicéron félicite un de ses amis dans une de ses lettres, de n’avoir pas eu la curiosité d’aller voir des spectacles que le peuple, dit-il, admire sans sujet ; et il lui témoigne qu’il est dans la même disposition que lui : « Magnam voluptatem capio, quod hac voluptate non capior. »Ad famil. l. 9. epist. 6.

149. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

On voit dans la seconde un sujet, un esprit épuisé qui s’efforce, à la faveur de quelques circonstances, d’enfanter de nouvelles choses, mais dans le fonds ne fait que se répéter. […] Ce manège, ces grimacer dans un sujet aussi grave, est un ridicule pantomime d’Arlequin. 9.° Une des tombes s’ouvre sons les pieds d’Euphemie, la pierre se brise & roule avec bruit ; Euphemie est entraînée dans sa chûte, & se trouve à demi engloutie dans le sépulcre. […] On a jugé ce trait si beau, qu’on en a fait le sujet de l’estampe qui est à la tête, qui même n’est pas exacte. […] Fagan ajoute : Tous les sujets des pieces qui conduisent à employer des termes sacrés ou mystiques, doivent être bannis du théatre. Les sujets tirés de l’Ecriture auroient dû ne jamais y paroître.

150. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

 » Cette raison générale est donc que les Comédies par les sujets qu’elles représentent ou par les circonstances qui les accompagnent, excitent et enflamment les passions. […] En effet si l’on considère les sujets ordinaires des Comédies, et les circonstances qui les accompagnent, elles méritent d’être condamnées par l’une ou par l’autre de ces raisons. Premièrement les choses que l’on représente dans la Comédie sont pour l’ordinaire des intrigues d’amour et des sujets de quelque violente passion, comme d’amour, de vengeance, d’ambition, de jalousie, etc. […] Si ce sont, par exemple, des sujets de haine, d’amour, de colère, d’orgueil, il faut qu’un Acteur pour exprimer ces passions le plus naturellement, et le plus vivement qu’il lui est possible, il faut, dis-je, qu’il en excite en lui-même les mouvements. […] L’on détruit souvent ce qu’il y a d’honnête dans ce qui fait la matière de la Comédie, par des discours profanes, pleins de dogmes et de maximes Païennes ; et bien loin de purifier le Théâtre par des sujets honnêtes qu’on y représente, on profane au contraire l’honnêteté des sujets par des fictions d’amour, par des paroles lascives ou trop libres qu’on y mêle.

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