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114. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

Ce sera cette femme Chrétienne, qui renfermée dans l’enceinte de son domestique, éleve ses enfans dans la crainte de Dieu, laisse au Seigneur le soin de leur destinée, les aime tous d’une égale tendresse, ne leur marque d’autre place que celle où Dieu les appellera, ne s’abandonne point aux modes de luxe & de vanité, ne se trouve point dans les cercles de railleries & de médisances, ne s’assied point dans la Chaire du mensonge, ne paroît gueres qu’au Temple, & n’y va que pour y prier & y adorer, qui ne suit point les usages, les coûtumes, les maximes du monde, & qui par son rang & ses exemples donne du credit à la vertu. […] Si cependant vous vous vantés de pouvoir vous sauver en vivant comme vous faites, tout le monde peut se vanter comme vous, puisqu’à un petit nombre d’Impies près, qui secoüant le joug de leur conscience, ne veulent suivre de regle que l’impieté & le libertinage, tous les autres vivent comme vous agissent comme vous, se conduisent comme vous, & par consequent le plus grand nombre se sauveroit selon vous, ce qui pourtant est contraire aux paroles de Jesus-Christ, qui dit qu’il y aura peu d’élus,* pauci verò electi  : Il est donc de foi que vous ne pourrés vous sauver, tandis que vous suivrés la multitude, & que vous vivrés comme les autres. […] Voilà le fruit que vous devés tirer de ce Discours : vivés dès à present comme si vous êtiés prêts de paroître devant vôtre Juge ; veillés pour vous preserver de la corruption du grand nombre, pensés sans cesse que ce grand nombre se danne : detestés ses maximes, méprisés ses usages, ne comptés pour rien ses coûtumes, & souvenés-vous que tous les Saints se sont separés au moins de cœur & d’affection de son commerce, pour ne s’attacher qu’à Jesus-Christ, ne suivre que ses Loix, ne craindre que lui, & n’aimer que lui.

115. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Approbation qui peut servir de Preface. » pp. -

L’Auteur y suit le précepte de saint Charles Borromée, & il allegue à la premiere lettre les Péres de l’Eglise, que Dieu nous a donnés après l’Evangile pour être la juste regle de nos actions : il en rapporte les dicisions contre la Comedie de leur tems, dont la censure convient fort au Theatre de nos jours.

116. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques «  Analyse et sommaire du présent Traité  » p. 63

Ce que les Païens suivaient anciennement pour honorer et apaiser le Diable ne se peut maintenant faire entre les Chrétiens sans déshonorer et offenser Dieu : Or les Jeux Comiques et Tragiques se jouaient anciennement pour ladite fin : Ils ne peuvent donc être joués aujourd’hui sans ledit inconvénient.

117. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Dès que les sociétés furent formées, dès que les hommes devinrent sensibles au plaisir, ils suivirent tout ce que leur inspirait la gaieté. […] Croit on que le cortége du Dieu du vin le suivait en silence ? […] Aristote peut-être, & ceux qui l’ont suivi, n’ont entendu parler que de la Tragédie, lorsqu’ils ont avancé que l’époque des Spectacles doit être fondé sur l’aventure du Bouc immolé à Bacchus. […] La Comédie s’éleva jusqu’au comble de la perfection, & la Tragédie fit de vains éfforts pour la suivre de loin.

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