Ce sont ceux qui contre l’opinion de nos docteurs fantastiques, et suivant celle de S.
Grâces au Seigneur, nous les trouvons dans le Verset suivant du Psaume que nous expliquons. […] puisqu’il enseigne que la vertu d’Eutrapélie, ce grand bouclier dont se sert l’Amateur des Comédies, lui permet tellement de se répandre en des paroles et des gestes agréables, qu’elle lui défend de perdre la gravité de son âme, et d’interrompre le moins du monde cette harmonie et ce concert de vertus, qui doit remplir tout le temps de sa vie et les heures de sa journée : puisqu’enfin dans l’Article suivant, saint Thomas condamne de péché mortel le ris et la joie immodérée. […] Passons à l’Article suivant, où ce saint Docteur paraît si favorable à la Comédie, qu’il dit que l’office des Baladins, « qui a pour but de donner aux hommes de la récréation, n’est pas illicite par lui-même ; que ces sortes de gens ne sont point en état de péché, pourvu qu’il gardent la modération, et qu’ils n’emploient aucune parole ni aucune action qui ne soit permise. »l Je pourrais d’abord me servir de la réponse que l’Auteur a apportée pour se délivrer de l’autorité de Salvien, qui disait qu’on ne pouvait pas se ressouvenir de ce qu’on avait vu à la Comédie, sans en ressentir des impressions de mort dans l’âme : qu’apparemment ce saint homme n’en parlait pas par experience, et qu’il n’allait pas aux Spectacles dont il portait un pareil jugement. […] « O Philotée, ces impertinentes récréations sont ordinairement dangereuses ; elles dissipent l’esprit de devotion, allanguissent les forces, refroidissent la charité, et réveillent en l’âme mille sortes de mauvaises affections. » Ensuite pour empêcher les fâcheuses impressions, qu’il prétend avec raison demeurer dans l’âme après ces sortes de plaisirs, il veut qu’aussitôt que l’on en est sorti, on s’entretienne dans les considérations suivantes.
Tertullien prouve par d’autres raisons dans les Chapitres suivants, que les Spectacles sont défendus. […] » Saint Louis dans le siècle suivant chassa les Comédiens de son Royaume, comme il est rapporté dans sa Vie. […] Mais la vérité est que saint Charles en suivant l’exemple de l’esprit des Pères de l’Eglise, a condamné la Comédie par des raisons particulières prises du côté des choses fort sales ou impies qui y étaient représentées, et encore par une raison générale tirée des circonstances qui en sont dans la pratique inséparable, c’est à savoir qu’elle porte à la corruption des mœurs. […] L’on objecte encore une Déclaration du Roi du 16 Avril 1641, enregistrée au Parlement le 24 suivant, par laquelle il paraît que les Comédiens ont toujours été notés d’infamie jusqu’en ladite année 1641.
Afin de procéder par ordre en notre déduction là-dessus, nous la rapporterons aux chefs suivants, à chacun desquels nous donnerons un chapitre. […] Suivant cela lorsqu’on condamne les Théâtres, on y comprend aussi ceux des Charlatans, qui y montant pour vendre leurs drogues, ont d’ordinaire auprès d’eux quelques badins, et enfarinés, qui répondent proprement à ceux que les Anciens nommaient Histrions, dont les gestes étaient énervés et honteux, et la licence énorme à représenter les lascivetés les plus infâmes. […] Cette iniquité étant criante, ne saurait jamais être assez détestée, ni les fidèles suffisamment avertis d’avoir ces lieux-là en une dernière horreur, vu que ceux qu’on verrait s’y plaire donneraient un grand sujet de reproche à l’encontre d’eux, que leurs inclinations seraient portées à la souillure, qui est là comme sur son trône : Suivant le dire de S. […] Suivant cela elles sont un reste de l’ancienne Idolâtrie, d’où Tertullien infèreTertullien, De Spectaculis, in Præfat. […] Combien que ceux qui vont contre l’ordre établi par les Serviteurs de Dieu, suivant la charge qu’ils avaient de lui, ne violent son autorité que secondairement, c’est toujours la violer.