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100. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

Les accidens de la Comédie en sont l’appareil & les accompagnemens, c’est-à-dire, les Intermèdes, les Farces, les Danses, la Musique, l’air & le jeu des Acteurs, le concours & la disposition des Spectateurs. […] Ramire se prévaut ici de l’approbation même qu’il réfute ; le Docteur qui l’a donnée, y fait des vœux pour obtenir aux Auteurs, aux Acteurs, & aux Spectateurs une retenuë & une décence, qui empêche d’interdire dans le Christianisme une recréation si indifférente, selon lui, aux Fidèles, si nécessaire aux Citoyens, & si instructive pour tout le monde. […] Si les Dames n’y trouvoient que des Acteurs & des Spectateurs de leur sexe, auroient-elles le même empressement à s’y rendre3 &c. […] Ensuite il prouve que la plupart des anciens anathêmes lancés contre la Comédie, portent sur des raisons communes & transcendantes, qui sont que toute Comédie est une occasion de chûte & une école de libertinage, & il soutient avec Lactance que l’élégance & la politesse qui régne aujourd’hui sur les Théâtres, ne fait que rendre plus aigus & plus pénétrans les traits qu’on y enfonce dans l’ame des spectateurs.

101. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

Les accidens de la Comédie en sont l’appareil & les accompagnemens, c’est à-dire, les Intermèdes, les Farces, les Danses, la Musique, l’air & le jeu des Acteurs, le concours & la disposition des Spectateurs. […] Ramire se prévaut ici de l’approbation même qu’il réfute ; le Docteur qui l’a donnée, y fait des vœux pour obtenir aux Auteurs, aux Acteurs, & aux Spectateurs une retenuë & une décence, qui empêche d’interdire dans le Christianisme une recréation si indifferente, selon lui, aux Fidèles, si nécessaire aux Citoyens, & si instructive pour tout le monde . […] Si les Dames n’y trouvoient que des Acteurs & des Spectateurs de leur sexe auroient-elles le même empressement à s’y rendre* &c. […] Ensuite il prouve que la plupart des anciens anathêmes lancés contre la Comédie, portent sur des raisons communes & transcendantes, qui sont que toute Comédie est une occasion de chûte & une école de libertinage, & il soutient avec Lactance que l’élégance & la politesse qui régne aujourd’hui sur les Théâtres, ne fait que rendre plus aigus & plus pénétrans les traits qu’on y enfonce dans l’ame de spectateurs.

102. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Ils portèrent cet art à la plus grande perfection ; ils le rendirent par là encore plus dangereux qu’il ne l’était auparavant ; et depuis ce temps, ses résultats moraux ont toujours été de flatter les passions du cœur, et de faire éprouver successivement aux spectateurs l’amour et la haine, la compassion et la cruauté. […] Epigène ayant le premier fait jouer un drame dont le sujet était étranger à Bacchus, les spectateurs s’écrièrent : « Il n’y a rien là qui regarde Bacchus » : ce qui devint dans la suite un proverbe que l’on appliquait à ceux qui ne traitaient pas la matière qu’ils devaient traiter. […] Ce n’était qu’une espèce de danse de village au son de la flûte, et à la suite de la danse venait un histrion qui récitait des vers rudes et sans art, pleins de traits de raillerie lancés au hasard sur les spectateurs, selon qu’ils se montraient plus ou moins ridicules. […] On rapporte communément l’établissement des spectacles de Paris à l’année 1398 ; que des bourgeois de cette ville se réunirent pour donner des représentations de la passion de Jésus-Christ, et pour vivre aux dépens de leurs spectateurs.

103. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

Remplissez vos scènes, non d’idées difficiles à combiner, à sentir, non d’expressions qui ne parlent qu’aux oreilles, mais de faits qui ébranlent l’ame, qui subjuguent le cœur ; mais de ces sentimens qui frappent les spectateurs, & s’emparent d’eux avec une douce violence. […] L’autre par des infléxions bien ménagées, par des sons proportionnés au volume de sa voix, triomphoit du spectateur, comme d’elle-même. […] Mais ce ne doit être que pour se juger soi-même, se mettre en présence de l’Acteur & du Spectateur à la fois, & s’assurer si ce que l’un dit contente l’autre.

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