Jamais elle ne put souffrir de voile, selon l’usage si commun d’Espagne. […] Qu’on ait cru plaire à cette Reine en la représentant dans un état aussi infâme, il faut qu’on l’ait connue bien dépravée ; il faut l’être beaucoup en effet pour le souffrir, pour accepter de pareils présens, pour garder avec respect de pareilles images, pour les porter sur soi avec confiance comme de reliques, pour les donner à garder comme un précieux trésor.
Ce seroit donc se faire illusion, que de s’authoriser des spectacles de Rome… Quoique le Gouvernement civil y souffre, pour le repos & la tranquilité publique, ces funestes amusemens, que les Constantin & les Thèodose n’ont pu abolir, minoribus id quod majus est, ementes quietem & securitatem . […] Vous avez vous-même étudié, analysé, composé vous-même, le poison dangéreux, dont vous cherchez à nous préserver ; & vous décriez nos piéces de Théatre, avec l’avantage non seulement d’en avoir vu ; mais encore d’en avoir fait ; & à ce dernier égard, vous nous avez traités comme ces animaux expirans, qu’on acheve dans leurs maladies, de crainte de les voir trop souffrir. » Se peut-il rien, Madame, de plus formel ?
A recommander enfin aux Censeurs de redoubler leur exactitude, pour ne souffrir, dans les Piéces, ni impiété, ni satyre personnelle, ni obscénité.
Je suis appris à souffrir : quelle expression !