… Après la Pièce, Mademoiselle *** prévint mes desirs, par le soin qu’elle prit de me dérober aux empressemens de mes admirateurs. […] J’étais occupée du soin de ma maison, lorsque monsieur D’Alzan rentra ; je paraissais jouir d’un calme, incompatible avec ce qui venait de se passer. […] Il était impossible que l’aventure restât secrette, sur-tout lorsqu’on eut agrée son hommage : un Amant rebuté par la *** eut soin de faire instruire l’épouse trahie.
Nous lisons dans le chapitre quatrième des Proverbes v. 23. « Appliquez-vous avec tout le soin possible à la garde de votre cœur, parce qu’il est la source de la vie. […] » Or il faut convenir, qu’on ne peut aller à la Comédie sans exposer son cœur au péril de la tentation, au lieu de le conserver avec soin ; on y regarde avec une entière liberté, des femme qui font tous leurs efforts pour plaire ; et presque toutes réussissent, car on sait leur conduite. […] Il n’y a rien de plus scandaleux dans tous les Spectacles, que de voir avec quel soin et quel agrément, les hommes et les femmes y sont parés : l’expression de leurs sentiments conformes ou différents pour approuver ou pour désapprouver les choses dont ils s’entretiennent, ne servent qu’à exciter dans leurs cœurs des passions déréglées.
Opéra chez les Italiens est ordinairement une pièce en Musique ; c’est aussi une Comédie composée avec soin, & apprise entierement par cœur. […] Admirons en d’avantage l’adresse d’un Théâtre qui vise à gauche pour frapper au but, c’est à dire qui nous instruit en feignant de songer à tout autre dèssein ; & qui sait nous plaire & nous faire accourir en foule à ses Représentations, en ne se montrant occupé que du soin de charmer & d’attirer chez lui la plus vile populace.
Quoi qu’il en soit, s’il se présentait un éditeur, je lui offre de plus, mes soins gratuits, pour, de concert avec lui, revoir et corriger ce même ouvrage, s’il le jugeait à propos.