On peut, d’après Juvenal, dire des Français, dignes émules des Romains : Ce peuple si supérieur aux autres peuples, qui donne le ton de l’élégance et des grâces, des sciences et des arts, de la littérature et de la parure, après avoir vaincu le monde, est à son tour vaincu par la comédie, et borne tous ses désirs à avoir du pain et des théâtres : « Qui dabat olim imperium … fasces, legiones, duas tantum res anxius optat, panem et circenses. » Les papiers publics en font chaque semaine une honorable mention, les Mercure, les affiches, les journaux, les feuilles de Desfontaines, de Fréron, de la Porte, transmettent à la postérité les événements importants du monde dramatique ; on célèbre le début d’une Actrice, les hommages poétiques de ses amants, les compliments d’ouverture et de clôture ; on détaille avec soin les beautés, les défauts, les succès, les revers de chaque pièce ; on en présente à toute la France de longs morceaux avec les noms fameux de Valère et de Colombine.
J’ai toujours regardé la forme de l’habillement des femmes, comme une suite et comme une conséquence de cette modestie dont le sexe fait profession ; aussi voyons nous que, dans tous les pays, quelque différence que l’usage ait introduit dans les habits, ceux des femmes ont été respectés ; et, malgré les variations infinies de la mode, elles sont restées couvertes depuis les épaules jusqu’aux pieds ; il y a même des pays où elles sont enveloppées en entier dans une mante, en sorte qu’elles ne laissent entrevoir qu’un œil pour se conduire ; mais dans les pays même où les femmes ont le plus de liberté, la décence exige qu’elles ne laissent voir précisement que leur visage et leurs mains ; encore ont elles soin de porter toujours des gants.
Le désignateur dont Tertullien parle ici, est celui qui avait soin d’assigner à chacun sa place.
Qui doit conserver avec plus de soin qu’un jeune-homme la robe d’innocence dont il a été couvert, & remplir les engagemens qu’il a contracté ? […] Je présume que malgré leur licence, ils ménagent assez la foiblesse & la pudeur de cet âge, pour ne pas lui faire la confidence & l’explication de ce beau theme qui lui est inconnu, si l’on a eu quelque soin de son éducation, & quelque zele pour son innocence. […] Faut il que l’art d’entretenir, d’augmenter les anciens préjugés, les prestiges de la chair & du monde, c’est-à-dire la corruption des mœurs, soit un art estimé, goûté, récompensé par des Chrétiens même qui font prosession de croire ces vérités, & doivent éviter avec le plus grand soin ce qui peut en affoiblir & la créance & la pratique ?