Il serait inutile et impossible de faire l'histoire et d'épuiser le détail des folies humaines dans les divertissements ; nous ne parlerons que d'une espèce qui s'était répandue dans toute la France pendant les siècles d'ignorance, et s'était glissée jusques dans les Eglises et dans l'Office divin, et par les plus indécentes profanations avait porté dans le sanctuaire l'abomination de la désolation, sous une infinité de noms bizarres, la Fête des Fous, la Fête de l'Ane, les Innocents, la Mère folle, l'Abbé et les Moines de Liesse, l'Evêque des Imbéciles, le Pape des Fats, le Roi des Sots, le Prince de Plaisance. […] Le Sage l'a dit depuis bien des siècles, Boileau l'a répété avec autant de causticité que d'énergie, Erasme a fait dans ses écrits l'éloge de la folie, et tous les jours les mortels les plus huppés de l'un et de l'autre sexe la célèbrent par leurs œuvres.
Il y a eu des Pères dans les derniers Siècles qui n’ont pas été si sévères contre la Comédie. 5. […] Pour les Sacrifices, il y avait longtemps, et même plusieurs Siècles qu’on les avait séparés de la Comédie : Les Prêtres n’y étaient plus appellés ; les Spectacles n’étaient plus des assemblées de Religion qui eussent demandé qu’on y fût venu dans un esprit de piété ; mais des assemblées de divertissement où chacun ne cherchait que la joie. […] Adam n’eût point été chassé du Paradis, s’il n’eût été séduit par la volupté ; c’est pourquoi David, qui avait éprouvé combien les regards sont dangereux, dit avec raison que l’homme est heureux lorsque le nom du Seigneur est toute son espérance, et qu’il n’a nul égard aux vanités, et aux folies trompeuses du Siècle. Celui qui s’applique à considérer que le Seigneur lui est toujours présent, et qui a toujours les yeux intérieurs de son âme arrêtés sur Jésus-Christ, n’a point d’égard aux vanités et aux tromperies du Siècle. […] L’Auteur de la Lettre aurait bien mieux fait, s’il avait employé son esprit et sa plume à détourner les Lecteurs de toutes les folies du monde, et à les porter à ne rechercher que les joies véritables du Ciel, et ces biens si excellents, que l’œil n’en peut voir la beauté, que l’oreille n’en peut entendre la douceur, et que le cœur de l’homme n’en peut concevoir le prix, À Dieu seul soit l’honneur et l’Empire dans tous les siècles des siècles.
Le Bucheron fournit encore plus de matières à la critique ; on conviendra, je pense, que les personnages de cet Opéra sont dépeints comme vivans dans ce Siècle ; ils ont du moins les mœurs, les usages, les habits des Bucherons de nos jours.
Augustin pris de son Sermon de la vie commune des Clercs. « Je me suis séparé de ceux qui aiment le siècle ; mais je ne me suis point égalé à ceux qui conduisent les peuples.